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C’est fini pour bell astral?

Le ministre fédéral de l’Industrie, Christian Paradis, a rejeté vendredi la
possibilité que le gouvernement intervienne pour renverser la décision du
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de
bloquer la prise de contrôle amicale d’Astral Media (TSX:ACM.A) par BCE
(TSX:BCE). « Le
CRTC est un organisme qui opère de façon indépendante du gouvernement »,
a-t-il déclaré à l’Agence spatiale canadienne, au sud de Montréal. « Ils
ont rendu leur décision hier (jeudi) avec les conclusions livrées selon les
audiences tenues.

On respecte ça », a ajouté le ministre. « Je
ne veux pas commenter davantage étant donné que c’est un processus qui est
quasi judiciaire », a par ailleurs affirmé M. Paradis. « Maintenant,
ce que fera Bell n’est pas du ressort du gouvernement. » Plus tard
en journée, BCE a fait part de son intention de déposer une demande au
gouvernement, lundi, afin qu’il émette au CRTC des instructions exigeant que
l’organisme « suive ses politiques déjà établies lorsqu’il examine des
transactions de changement de contrôle dans le secteur de la
radiodiffusion ». Une fois de telles instructions émises, Bell déposerait
de nouveau sa demande d’approbation de la transaction d’Astral.

« La Loi sur la radiodiffusion
donne expressément au cabinet le pouvoir d’émettre des instructions au CRTC sur
les grandes questions d’orientation », a affirmé le chef des affaires
juridiques et réglementaires de Bell, Mirko Bibic, par voie de communiqué. « Un conseil
qui se fonde sur un document de travail datant de 35 ans pour justifier le
rejet catégorique de la transaction d’Astral, plutôt que sur sa propre
politique établie en 2008, a
de toute évidence besoin d’être guidé sur cette question d’orientation d’une
très grande importance », a-t-il ajouté.

Un
porte-parole du CRTC avait déjà indiqué qu’une contestation de sa décision
devrait passer par la Cour
d’appel fédérale plutôt que par le gouvernement. La
décision surprise du CRTC a été annoncée jeudi après la fermeture des marchés.
Il s’agissait de la première décision importante pour le nouveau président de
l’organisme, Jean-Pierre Blais, qui en a pris les rênes à la fin du mois de
juin. Les
actions de catégorie A d’Astral Media ont plongé vendredi de 7,49 $, soit 15,9
pour cent, pour clôturer à 39,51 $ à la Bourse de Toronto, en réaction à l’annonce de la
décision bloquant la prise de contrôle par BCE, au coût de 3,4 milliards $, de
l’entreprise de médias comptant parmi ses actifs télévision payante et spécialisée,
radio, affichage et numérique.

Ces
actions valaient environ 36,25 $ avant l’annonce de la transaction, le 16 mars,
mais elles ont gagné en valeur aussitôt que Bell a fait part de son intention
de verser 50 $ pour chacune des actions de catégorie A d’Astral et 54,83 $ pour
chaque action de catégorie B de la société. La valeur
des actions d’Astral est demeurée supérieure à 49 $ pendant des mois, avant de
baisser à mesure que s’intensifiait l’opposition à l’entente, en août, et que
les investisseurs commençaient à croire que le CRTC exigerait des modifications
afin d’apaiser les craintes en ce qui a trait à la concentration des médias et
à l’impact de la transaction sur les concurrents de BCE.

Néanmoins,
les observateurs estimaient pour la plupart que la transaction obtiendrait le
feu vert du CRTC. Les
actions de BCE ont retraité de 77 cents à la Bourse de Toronto, à 42,86 $, vendredi. M. Blais a
affirmé jeudi que la transaction n’aurait pas profité aux Canadiens et qu’elle
aurait eu pour conséquences de restreindre le choix des consommateurs et
d’accroître les prix des services. Astral
possède 25 chaînes de télévision, parmi lesquelles The Movie Network, HBO
Canada, Super Écran, Family Channel et Disney Junior, de même que plus de 80
stations de radio.

De son
côté, BCE contrôle Bell Canada, le réseau de télévision CTV, les anciennes
stations de radio du réseau CHUM ainsi que de nombreuses chaînes de télévision
spécialisées en plus des sites web de chacun de ces actifs.