a été faite lors d’un point de presse donné mercredi soir par le vice-président
du comité exécutif de la Ville,
Basile Angelopoulos. M.
Angelopoulos a été très bref, mais il a insisté pour dire que la Ville n’était pas en crise. « Vous
comprendrez sûrement que depuis quelques semaines, plusieurs événements ont
créé une situation très pénible qui se reflète sur la vie actuelle du maire.
Devant tout ça et selon les recommandations de son médecin, M. le maire a
décidé de prendre du repos afin de retrouver cette quiétude d’esprit nécessaire
pour effectuer une réflexion. »
« Il
sera en mesure de vous faire connaître les fruits de cette réflexion
prochainement », ajoute un communiqué émis dans les minutes qui ont suivi
le bref point de presse. Le maire
Vaillancourt a eu une longue rencontre avec son comité exécutif en matinée pour
informer les membres qu’il prenait quelques semaines de repos et de réflexion à
la suite des recommandations de son médecin. « Nous
demandons aux médias de respecter cette nécessaire période de repos et de
quiétude pour M. le maire », a déclaré le vice-président du comité exécutif
devant les journalistes qui le pressaient de questions.
M.
Angelopoulos a indiqué que le comité exécutif assurerait le bon fonctionnement
de la Ville. Au cours
de la journée, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) avait confirmé la tenue
de perquisitions dans des institutions financières, dont au moins une à Laval.
Selon Radio-Canada, l’UPAC serait à la recherche de dizaines de millions de
dollars cachés dans des coffres bancaires appartenant au maire Vaillancourt. La porte-parole
de l’UPAC, Anne-Frédérick Laurence, a précisé que ces interventions
s’inscrivent dans le cadre d’une enquête policière déjà en cours et à laquelle
participent des policiers de la
Sûreté du Québec membres de l’Escouade Marteau.
DES RÉACTIONS
Dans les
heures qui ont suivi l’annonce, deux représentants des partis d’opposition à
Laval ont affirmé que la crédibilité de M. Vaillancourt et de son parti était
sérieusement entachée. Robert
Bordeleau, le chef du Parti au service du citoyen, un des partis de
l’opposition à Laval, a déclaré en entrevue avec la Presse Canadienne
qu’il souhaitait que toutes ces allégations se transforment en accusations. « Ça
fait presque sept ans que je demande sa démission, que je demande des enquêtes
de toutes sortes. Il n’y avait rien qui se passait, (il y a) un changement de
gouvernement au provincial et tout à coup, depuis trois semaines, il y a des
allégations, des perquisitions un peu partout jusque dans les maisons de M.
Vaillancourt (…) J’espère que toutes ces perquisitions vont se transformer en
accusations. »
M.
Bordeleau, qui a dit espérer que le maire ne reviendra pas, ne croit pas à ses
problèmes de santé. « Je
l’ai rencontré dans un événement vendredi soir passé et il était en très grande
forme. » Selon lui,
le parti PRO des Lavallois (Parti du Ralliement Officiel) est fini. « Il y
a trop d’allégations autour de ce parti-là. » Pour le
chef du Parti au service du citoyen, la mise en tutelle n’est toutefois pas
nécessaire. « La Ville va continuer de
fonctionner sans lui. Il reste 21 autres membres au comité exécutif pour la
faire fonctionner. » Les
informations de Radio-Canada à l’effet que des dizaines de millions seraient
cachés dans des coffres ne surprennent pas M. Bordeleau.
« Les
rumeurs vont bon train que le monsieur vaut une centaine de millions. Il en
gagne 155 000 $ par année. Où a-t-il pris tout cet argent? Des héritages
familiaux, va-t-il dire. C’est possible. Si on prend le témoignage de M.
Zambito qui disait que le maire recevait 2,5 pour cent de tous les contrats à
Laval, ça fait un joli paquet d’argent (…) on espère que tout ça va se
transformer en accusations. » Du côté du
Mouvement lavallois, le président David De Cotis considère qu’en se retirant
temporairement, le maire Vaillancourt a agi de façon responsable.
« Il
faut penser à l’image des Lavallois et Lavalloises. » Toutefois,
la crédibilité du maire est grandement affectée, a-t-il déclaré à la Presse Canadienne,
tout en concédant que M. Vaillancourt puisse vraiment avoir des problèmes de
santé. « Je
ne suis pas un docteur, mais il faut comprendre que M. Vaillancourt a 72 ans.
Avec toutes ces allégations depuis les trois dernières semaines, les
perquisitions chez lui, à son bureau et, aujourd’hui, à sa banque. Ça se peut
qu’il parte à cause de sa santé. » M. De
Cotis croit, lui aussi, qu’il n’est pas nécessaire de mettre la Ville sous tutelle.
« On
n’a pas de crise à Laval, on a une crise de gestion. La Ville de Laval a des
fonctionnaires, on n’a pas besoin de tutelle. » Maire de
Laval depuis 1989, Gilles Vaillancourt a siégé comme conseiller du district
Laval-des-Rapides à compter de 1973. Il a succédé au maire Claude U. Lefebvre
du Parti du Ralliement Officiel. Il a été président de l’Union des
municipalités du Québec de 1995 à 1997. L’homme qui est né en janvier 1941 a été réélu maire en
1997, 2001, 2005 et en 2009 avec une majorité de 61,29 pour cent.
Après le
début de nombreuses perquisitions dans certains bureaux de la Ville et à sa résidence le 4
octobre dernier, le maire avait déclaré le lendemain qu’il ne comptait pas
démissionner. « Ce
matin, nous assistons à un déferlement d’affirmations, de rumeurs, de demandes.
Pour mettre fin immédiatement à ce que l’on entend en ondes, je ne
démissionnerai pas et je commenterai pas non plus les rumeurs et les divers
commentaires. Je n’ai aucun motif de le faire », avait-il mentionné.
D’AUTRES ALLÉGATIONS…
D’autres
allégations hantaient le maire de Laval depuis quelques temps. Le 22 août
dernier, Radio-Canada rapportait que Gilles Vaillancourt aurait donné 10 000 $
comptant à un ex-collecteur de fonds du Parti québécois, Claude Vallée, durant
la campagne électorale provinciale de 1994; ce qui aurait constitué un
financement illégal. En
novembre 2010, le député libéral Vincent Auclair et l’ex-ministre péquiste
Serge Ménard avaient aussi dénoncé M. Vaillancourt, soutenant qu’il leur avait
offert des milliers de dollars dans une enveloppe brune en pleine campagne. Dans les
deux cas, M. Vaillancourt avait réfuté ces allégations.
L’EXÉCUTIF TIENT À RASSURER LES CITOYENS
Mise à jour le 26 Octobre 2012
Au
lendemain du retrait temporaire du maire Gilles Vaillancourt de ses fonctions,
le vice-président du comité exécutif de Laval, Basile Angelopoulos, a fait une
sortie publique, jeudi, pour rassurer les citoyens sur le bon fonctionnement de
la municipalité. Lors d’un
point de presse en après-midi, il a réitéré que le comité exécutif va assurer
le bon fonctionnement de la
Ville durant le retrait du maire Vaillancourt pour une
période indéterminée.
M.
Angelopoulos a affirmé que le comité exécutif « est solidaire dans cette
période inusitée ». Il a dit que rien ne change au niveau des
responsabilités du comité et qu’il va continuer à s’assurer de la saine gestion
de la Ville. Faisant
l’objet d’allégations de corruption et de perquisitions de l’Unité permanente
anticorruption (UPAC), le maire Vaillancourt a fait savoir dans une déclaration
écrite, mercredi, qu’il prenait une période « de repos afin de retrouver cette
quiétude d’esprit nécessaire pour effectuer une réflexion » sur son avenir
politique. Il a précisé avoir pris cette décision « sous les
recommandations de son médecin ».
Questionné
par les journalistes, Basile Angelopoulos a réitéré que la Ville de Laval n’était pas
en crise et que les élus municipaux ont convenu de laisser à M. Vaillancourt
« cette période de quiétude afin de réfléchir et prendre les décisions qui
lui reviennent ». Selon le
vice-président du comité exécutif, les élus lavallois ont pleinement confiance
aux travaux de la
Commission Charbonneau et aux enquêtes de l’escouade Marteau
et de l’UPAC. Il a indiqué qu’ils vont collaborer avec toutes les autorités,
dans le cadre de leurs enquêtes, afin de faciliter leur travail.
M.
Angelopoulos a refusé de dire s’il a encore confiance en son maire. Mercredi,
l’UPAC avait confirmé la tenue de perquisitions dans des institutions
financières, dont au moins une à Laval. Selon Radio-Canada, l’UPAC était à la
recherche de dizaines de millions de dollars cachés dans des coffres bancaires
appartenant au maire Vaillancourt. Au cours
des dernières semaines, le maire de Laval a également fait l’objet
d’allégations de la part de l’ex-entrepreneur Lino Zambito devant la Commission Charbonneau.
Celui-ci a laissé entendre que Gilles Vaillancourt recevait un pourcentage des
contrats de construction octroyés par la Ville de Laval.
Il y a
deux ans, en novembre 2010,
l’ancien député bloquiste Serge Ménard a avoué que le
maire Vaillancourt lui avait offert illégalement 10 000 $ comptant dans une
enveloppe pour sa campagne à l’élection partielle de 1993, dans la
circonscription de Laval-des-Rapides, qu’il avait remportée sous la bannière
péquiste. L’ancien
député libéral de Vimont, Vincent Auclair, avait ensuite dévoilé qu’il avait
lui aussi refusé une enveloppe du maire Vaillancourt.