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Traverser les Époques avec cloud atlas

Un mot ressort de toutes les critiques : unique
(prononcez « youniiik »). Toute la presse s’accorde sur la réussite
visuelle du film, le défi technique relevé et la performance des acteurs.
« C’est un intense exercice mental de 3h récompensé par un énorme bénéfice
émotionnel » dit Variety,
tandis que the Guardian précise que c’est « rythmé et
savamment assemblé, avec d’excellentes prestations qui ressortent sous les
prothèses ». Mais Cloud
Atlas
 est loin de
faire l’unanimité comme le montre l’avis d’Indiewire :
« c’est osé, désordonné et tristement sans imagination ». Car là où
le bât blesse, c’est au niveau de la narration.

Cloud Atlas est adapté du
livre homonyme de l’anglais David Mitchell. À travers les époques allant du
XIXe siècle à un futur post-apocalyptique, six histoires sur le thème du
dominant/dominé suivent les mêmes âmes.

The Pacific
Journal of Adam Ewing
 – Océan
Pacifique, 1850
. Adam Ewing relate son voyage depuis l’Amérique jusqu’aux îles Chatham à
l’est de la Nouvelle Zélande.

Letters from
Zedelghem
 – Zedelgem, Belgique, 1931. Robert Frobisher,
un jeune musicien anglais sans le sou trouve du travail en tant que copiste
pour un compositeur vivant en Belgique. Cette histoire vit au travers des
lettres que Robert Frobisher a écrites à son ami, sans doute son amant, Rufus
Sixsmith.

Half-Lives:
The First Luisa Rey Mystery
 – Buenas
Yerbas, Californie, 1975
. Luisa Rey, journaliste, enquête sur la corruption
et sur un meurtre dans une usine nucléaire.

The Ghastly Ordeal of Timothy Cavendish – Royaume
Uni, début du 21ème siècle
. Timothy Cavendish, éditeur à compte d’auteurs,
fuit les frères d’un de ses clients criminels. Il se trouve prisonnier d’un
maison de repos contre son gré.

An Orison of
Sonmi~451
 – Nea So Copros, Corée, future proche.
Sonmi~451, un clone, est serveuse dans le restaurant Papa Song’s diner.
Elle est interviewée parce qu’elle va être exécutée car elle s’est rebellée
contre la société qui a créé et exploité les êtres comme elle.

Sloosha’s
Crossin’ an’ Ev’rythin’ After
 
– Hawai, futur lointain. Zach’ry est un homme tribal qui vit
de manière primitive depuis que la majorité de l’humanité a disparu. Il reçoit
la visite de Meronym, un membre des derniers représentants d’une civilisation
technologiquement très avancée.

C’est ambitieux et
complexe. Une qualité que Slash Film apprécie
particulièrement : « je ne recommanderai à personne qui ne voudrait
pas penser à la signification même de la vie d’aller le voir. Mais une fois
cela dit, nous avons besoin que les réalisateurs tentent ce genre de films. Si
l’art impacte la culture, alors vous avez besoin que vos artistes se posent les
grandes questions ».

Grande question ou
pas, le foisonnement de personnages et d’époques semblent visiblement rendre
l’ensemble brouillon : « Il y a tellement d’intrigues qu’aucune
histoire ne paraît satisfaisante dans son ensemble » déplore le Hollywood
Reporter
. Dans d’autres termes, The Playlist considère le
film comme « trop long d’au moins 30 min et à la fois terne et
répétitif ».

Finalement, Cloud Atlas laisse peu de place à la nuance. La
critique est soit extatique comme HitFix qui s’émerveille en disant qu’il
« est facile d’être usé par le flot constant de remakes et de suites
envoyés par Hollywood mais qu’il suffit un Cloud
Atlas
 pour de nouveau
croire que tout est possible lorsque la place à l’expérimentation est donnée
aux bons artistes ». Soit carrément outrée comme Slant Magazine qui considère le film comme un
« désastre exceptionnel et sans précédent ».

Reste que, comme le disait Tom Hanks à la conférence de presse, « il
faut voir le film, ne serait-ce que pour voir Hugh Grant en cannibale ». Ah oui, ça c’est
unique!