La députée
Lise Thériault a exigé des vérifications à propos de la gestion de contrats
publics effectuée par André Lavallée, au moment où il faisait partie de l’administration
municipale montréalaise. À titre de
membre du comité exécutif, M. Lavallée a autorisé des contrats décrits comme
truqués devant la
Commission Charbonneau sur la construction, a-t-elle évoqué à
l’Assemblée nationale. « Dans
le procès-verbal du comité exécutif du 22 septembre 2009, M. Lavallée, comme
membre du comité, a appuyé et autorisé un contrat de plus de 7 millions $
CONTRATS TRUQUÉS À INFRABEC ET CATANIA
à
Infrabec, contrat truqué », a lancé la porte-parole de l’opposition
officielle en matière d’éthique. En
examinant les procès-verbaux de l’année 2009, la députée a également relevé que
M. Lavallée avait « appuyé et autorisé » un contrat truqué de 2,9
millions $ à Construction Frank Catania.
UN AUTRE CONTRAT TRUQUÉ À LA MAFIA
Plus
encore, a relaté Mme Thériault, M. Lavallée a autorisé des dépassements de
coûts réclamés par une entreprise identifiée à la mafia, TGA Montréal, alors
qu’il assumait la fonction de maire de l’arrondissement de Rosemont – La Petite Patrie. « Il a
participé à des décisions pour octroyer des contrats à des gens qui faisaient
partie d’un cartel et des compagnies qui sont liées à la mafia montréalaise. Ça
mérite des réponses aux questions », a-t-elle soutenu.
Prompt à
désavouer l’ex-maire de Montréal, Gérald Tremblay, le gouvernement Marois fait
montre de beaucoup de plus de tolérance envers ses alliés politiques, a fait
valoir la députée. « Ce
qui me dérange aujourd’hui, c’est qu’on ait deux poids, deux mesures, parce que
M. Tremblay est un libéral; M. Lavallée est un péquiste notoire », a-t-elle
déclaré. M.
Lavallée a été nommé secrétaire général associé à la région métropolitaine au
ministère du Conseil exécutif par le conseil des ministres en septembre
dernier.
En point
de presse, le ministre responsable de la métropole, Jean-François Lisée, a
défendu l’intégrité de son collaborateur, se disant satisfait des réponses
qu’il lui a fournies. « Je
lui ai demandé s’il avait connaissance d’irrégularités, sa réponse fut non. En
ensuite je lui ai demandé de se mettre à la disposition de la Commission
(Charbonneau) immédiatement, ce qu’il a fait. Pour moi, ça me suffit »,
a-t-il dit. Dans ce
dossier comme en toutes circonstances, il faut présumer de la bonne foi, a
indiqué le ministre.
« Il y
a des gens qui ont oeuvré au sein des administrations municipales avec talent
et compétence et, sans aucune raison liée à leur comportement, ont été associés
à des décisions administratives régulières avec des gens qui sont maintenant
accusés ou sous le coup d’une enquête. Alors j’appelle à la réserve et à la
présomption d’innocence », a-t-il argué. Aussi, M. Lisée
a rejeté du revers de la main l’argument du « deux poids deux mesures »
dont aurait été victime l’ex-maire Tremblay.
À titre
personnel, M. Tremblay jouit du bénéfice du doute, mais sur le plan politique,
il était à la croisée des chemins, a rappelé le ministre. « Même
si je donne le bénéfice du doute à M. Gérald Tremblay et à son intégrité
personnelle, il y a une responsabilité politique d’avoir dirigé une
administration et un parti qui montrent des signes d’irrégularités », a
justifié M. Lisée.