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La porteuse d’or

Personnellement, j’ai seulement deux albums de la chanteuse dans mon iPod, Dion chante Plamondon et D’eux. Depuis ce dernier album, je n’ai pas de relation musicale avec la chanteuse. Cependant, comme plusieurs d’entre vous qui m’avez vu en conférence, vous savez qu’elle fait partie de mon discours de réussite. Il y a quelques années, j’ai aussi visionné le film sur sa tournée mondiale : renversant!
 
Je me souviendrai toujours de cette fois où nous l’avons vu pour la première fois, à l’émission de fin de soirée Michel Jasmin. Du haut de ses 13 ans, avec une robe blanche digne de première communion, une chevelure abondante et presque enragée, elle nous a jetée par terre avec son talent démesuré. Mais ce qui retient toujours mon attention depuis plus de trente ans maintenant, c’est ce qu’elle a dit une fois assise : « Je rêve de devenir une grande chanteuse internationale ». À 13 ans, vivre du métier de chanteuse n’était déjà pas suffisant. Elle brûlait déjà de désir devenir une « grande » et internationale. Elle l’avait vu. Et à ce moment là, elle a amenée avec elle tous les québécois – de 45 ans et plus aujourd’hui – avec elle.
 
Porteuse d’or dans l’âme, son destin a mis sur son chemin un autre faiseur d’or. La plus remarquable – et la plus difficile – de toutes les décisions que René Angélil a pris pour la carrière de Céline Dion était au début de sa carrière, alors qu’ils étaient tous les deux cassés, fut de mentalement prétendre qu’ils avaient un million de dollars à la banque. Chaque fois qu’on lui proposait un événement pour sa protégée, indépendamment de la somme qu’on lui offrait, il se questionnait de la pertinence sur la carrière de Céline à longue échéance. Qui serait capable de dire non à son emploi et salaire, estimant que cette voie n’est pas la meilleure pour soi, alors que nous n’avons rien ou presque en banque?


 
Céline Dion est l’une des cinq personnes que j’admire le plus au monde. Selon moi, elle incarne des éléments de la vie qui vont au delà de la musique, des chansons, des émotions. Comme pour plusieurs québécois, cette personne est pour moi l’incarnation même du rêve américain made in Québec. Mais surtout de la réalisation de soi et de tous ses ingrédients, des plus flagrants aux plus subtils : talent, rêve, ambition, travail, courage, abnégation, risque, désir, persévérance, confiance, amour…
 
Mais ce que je remarque de plus en plus chez elle, outre cette élégance fière et flegmatique, cette noblesse sensible et gracieuse, cette paix d’âme sereine et son charisme, Céline Dion est une porteuse d’or. Fragiles et puissants, rares et omniprésents, cette catégorie d’humains que je surnomme les porteurs d’or sont ceux qui malgré eux portent en leur destinée une part de responsabilité, dite collective, qui nous embrase tous inconditionnellement. Peu importe nos origines, sexe, religion, âge ou éducation, chacun de nous portons en soi un désir de grandeur, de lumière, d’assouvissement, de reconnaissance et d’abondance matérielle, sociale et relationnelle.

Cette espèce rare dont fait partie Céline Dion en est une où il fait bon de simplement se laisser enivrer par le parfum de sa richesse d’âme et d’accomplissement de soi. Au passage de cette grande dame qui dans ses lentes déclinaisons gestuelles, vêtue de ses fringues souples et voluptueuses, nous en met plein la vue et le cœur, question de s’imprégner subtilement mais puissamment de ses ordres sous-entendus qui ne sauront qu’enflammer notre propre désir de réalisation, de richesse et de réussite.
 
Ce sont des gens d’exception comme Céline Dion qui m’inspirent à toujours pousser encore plus loin mon rêve et mes ambitions. Ce sont des porteurs d’or comme Céline Dion sur qui nous devons nous coller et nous calquer énergiquement si nous souhaitons devenir le meilleur de nous-mêmes.
 
À vos rêves et ambitions!

MARC ANDRÉ MOREL