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Le retour de l’Équilibre budgÉtaire?

Comme le
veut la tradition, le ministre s’est procuré des souliers neufs et a reçu la
presse dans son bureau, lundi, pour les exhiber. « Ce
sont des chaussures neuves, parce que je suis fier du retour à l’équilibre
budgétaire pour les Québécois », a-t-il déclaré en les montrant. Son
prédécesseur libéral Raymond Bachand avait choisi de faire réparer les siennes
en début d’année, en signe d’austérité. Mais la
déclaration de Nicolas Marceau reste surprenante compte tenu des défis qui
l’attendent.

Il entend ainsi respecter le plan de match du gouvernement libéral
précédent. L’équilibre budgétaire sera atteint dans l’année 2013-2014. Pourtant,
le gouvernement Marois a hérité d’un manque à gagner inattendu de près de 900
millions $, reconnu par Raymond Bachand lui-même, et qui à terme au printemps
aurait cumulé à 1,1 milliard $, à la fin de l’exercice. De surcroît, les
revenus du Trésor sont en deçà des prévisions, les rentrées sont ainsi
inférieures de 500 millions $ aux objectifs.

Rappelons
que le gouvernement Marois a invoqué ces raisons pour déposer ce budget
prématuré, à l’automne plutôt qu’au printemps. « C’était
l’année la plus difficile, c’est celle où on atteint l’équilibre budgétaire,
(…) qui exige des efforts importants, a-t-il dit, de façon très cryptée, pour
éviter de dévoiler des détails précis et rompre le secret de l’exercice. On y
parvient de façon très équilibrée, raisonnable et intelligente. »

Quant à
savoir si le contribuable devra passer à la caisse et payer davantage, le
ministre des Finances a dit qu’il n’y aura « pas de douleur ». Tout le
monde va faire faire son effort au sein des ministères, mais les contribuables
ont « déjà fait un très, très gros effort » au cours des gouvernements
libéraux précédents, a-t-il insisté. Le
ministre a tout de même minimisé certaines attentes. Il a affirmé qu' »on
ne peut pas tout faire dans la même année », le gouvernement « ne peut
réaliser tout ce qu’il voudrait, mais il en réalise beaucoup. Avec le temps on
parviendra à réaliser tout ce qu’on s’était engagé à faire ».

On sait
déjà que le budget comportera des dispositions qui formaliseront des
engagements électoraux du Parti québécois. Pensons notamment à la mise sur pied
d’une assurance autonomie pour les personnes âgées ou handicapées. Également,
le ministre des Finances a indiqué la semaine dernière que son budget inclura
des mesures concernant les caisses de retraite. La santé financière des caisses
de retraite des Québécois inquiète le gouvernement, qui a mandaté un comité
d’experts pour l’examiner. Un coup de barre semble inévitable pour assurer leur
solvabilité.

Également,
M. Marceau devra provisionner l’élargissement du réseau des Centres de la
petite enfance (CPE). À terme, une fois les 28 000 places supplémentaires
créées, il en coûtera 261 millions $ de plus. Et enfin,
petite anecdote: dans un geste de nationalisme économique, Nicolas Marceau a
fait savoir qu’il a acheté ses souliers chez Aldo, parce que c’est un géant
québécois de la chaussure.