Le spectacle présentée à l’Olympia de
Montréal débute par une projection d’ouverture de film. Un peu comme on va au
cinéma. Petit hic, la distribution sur écran est inscrite uniquement en langue
anglaise… Puis un vitrail apparaît sur écran. Patricia Kass est déjà sur scène,
agenouillée. Elle ouvre avec « Mon Dieu » qui a été créé après la
mort de son amoureux Marcel Cerdan. Mais là on se rend compte que s’il y a bien
trois musiciens sur scène, c’est aussi à une bande-son fortissimo à laquelle aura
droit tout au long du spectacle qu’elle baptise « comédie récital ».
La bande-son enterre l’interprète, qui a tout de même une voix à l’étouffée, qui
est sa marque de commerce vocale. Et puis elle n’a pas une tessiture étendue.
C’était donc inapproprié de pousser la manette de la synthé à fond. C’était
aussi très théâtral. Tantôt vêtue d’une robe godée, elle se meut mécaniquement
comme une automate. Charles Aznavour, qui a été un protégé de la Piaf, a dit ceci que dans
toute production, la magie doit opérer dans les dix premières minutes, sinon
c’est foutu.
UN
DANSEUR DE TROP
À plusieurs reprises s’amène un danseur de
danse contemporaine qui mime les émotions transmises par Patricia Kaas. Il fait
toutes sortes de simagrées, qui n’ont rien à faire avec la dramatique de
certaines chansons. Dès qu’on le voit surgir, on ne se dit : « Ah non, pas
lui encore une fois! » Dimanche dernier, la chanteuse était l’invitée
d’honneur de l’émission « Vivement Dimanche » animée par Michel
Drucker. Elle exposait son désir d’offrir une livraison différente de la Môme. Surtout dans
les arrangements. Et quand elle a interprété « Padam padam » sur le plateau, ça me
semblait très intéressant. Et ça l’était aussi sur scène hier. Le spectacle a
levé un peu avec ce titre, qui arrivait en seizième position dans l’ordonnance
du récital. Autant dire presque à la fin.
On retrouvait Kaas telle qu’on la connaît. Dans
« l’Étranger », uniquement accompagnée au violon, elle est venue nous
chercher. Il n’y avait plus de cette maudite bande son contrôlée par le
guitariste qui, tout le long, agitait les bras comme le ferait un chef
d’orchestre. Risible. Quatre bonnes chansons sur vingt-deux, c’est trop peu.
Autre motif d’agacement, ses changements de robe. C’était anti-climax. Pendant
ce temps, on la voyait perdre une minute (c’est long sur les planches) à
quitter sa robe pour en enfiler une autre. Elle a terminé sur « Non, je ne
regrette rien ». Elle a eu le malheur de faire entendre juste avant, la
finale de cette chanson avec la vraie Piaf. Ç’aurait dû se terminer là. On
était gagné, cette fois, par l’émotion venant de l’authentique Piaf et en juste une
minute…