lorsqu’il a saisi le micro de l’annonceur
maison à l’issue de cet affrontement historique : (avec un gros accent
québécois) « I wanna thank Carlos Condit for accepting to fight me. He is an amazing
martial artist. I know he will only become better after tonight. Congratulations to him, I respect him very much. Et je voulais
dire merci à tout le monde d’être venu ce soir, je l’apprécie beaucoup. »
Ce géant, ce roi de l’octogone, ce jeune
homme au physique d’Adonis version 2.0 et aux compétences de combat
impeccables, « GSP » comme on le surnomme mondialement, n’a jamais été aussi
puissant que de par son attitude révérencieuse et sa contrastante humilité avec
sa force redoutable. GSP est humble. Il est reconnaissant envers les autres et
la vie, il est celui qui se penche le plus bas, le plus longtemps et le plus
sincèrement avant d’entrer dans l’arène. Il ne manifeste aucune amertume,
agressivité malsaine, colère, malice ou teinte perverse en son âme. Il prend le
micro pour élever ses adversaires, remercier ou demander pardon à ses fans pour
un combat plutôt linéaire selon lui à l’occasion.
Et c’est ainsi, à l’extérieur du champ des
projecteurs, que l’on peut apprécier ou juger de la réelle nature de la bête.
C’est de la façon dont elles traitent les « petites » personnes que
l’on peut juger des « grandes » personnes. Il vit dans mon quartier, le
surhomme. À l’île des soeurs. Un trait d’union bucolique de 13 000 habitants
entre le centre-ville de Montréal et ce fleuve qui s’ouvre sur l’Atlantique.
Presque toujours accompagné de Rudolphe son agent, GSP déjeune Chez Cora où
j’écris presque chaque semaine – quatre oeufs tournés fruits pas de pain. Je le
croise au Strom Spa où il peut passer 10 ou 15 minutes dans l’eau glaciale,
avant de chauffer ses muscles au tourbillon – tout l’inverse de vous et moi.
Et
on le voit filer dans son VUS anglais noir sur noir sur noir… Mais chaque
contact que les serveuses, préposés à l’accueil ou fans ont avec lui sont
toujours teintés de cette même gentillesse et humilité. Les témoignages en ce
sens abondent. Pas de « grosse tête », pas de cérémonie, pas
d’histoires, pas de jeu. Malgré sa démarche rapide et confiante, on sent la
délicatesse et la déférence pour ce qui gravite autour de lui, les gens,
l’abondance, le succès. Et nous savons tous aujourd’hui qu’il aurait toutes les
raisons de porter arrogance et rancoeur en lui, après toutes les humiliations
qu’il a subi comme enfant victime d’intimidation et de tabassage.
Une des croyances que nous pouvons avoir
est que l’on doit choisir entre être humble ou fort. Mais se penser le meilleur
et vouloir devenir le meilleur n’a pas à être en conflit avec un profond savoir
être empreint d’humilité. De plus, songez aux gens les plus humbles que vous
avez connus – je pense à ma grand-mère maternelle, vous feriez tout pour eux.
Et que dire de ceux qui font état de suffisance et d’arrogance? Nous avons
envie de les éviter, même s’ils ont beaucoup de succès, d’argent ou quoi que ce
soit d’utile à vos yeux.
Le plus fort, le meilleur, c’est celui qui
saura gagner, mais surtout gagner le coeur des gens. Et pour ça, pour détenir
l’arme de séduction massive, l’humilité, cela prend beaucoup de courage. Et
d’amour.
Bonne semaine!