intérieur brut a augmenté de 0,6 pour cent au troisième trimestre en taux
annualisé ce qui est inférieur à la déjà lente croissance de 0,8 pour cent
attendue par les économistes et environ le tiers de ce qu’avait prévu la Banque du Canada aussi
récemment que cet été les problèmes s’étant accumulés du côté des exportations,
de l’habitation et des investissements d’entreprises. En outre,
Statistique Canada a révisé à la baisse la croissance du deuxième trimestre,
qui est maintenant de 1,7 pour cent. Quant au produit intérieur brut (PIB) du
mois de septembre, il est resté inchangé, ce qui signifie que le quatrième
trimestre a probablement connu un lent début. Les
détails du rapport de l’agence gouvernementale ont été aussi décevants. Les
stocks des entreprises ont continué de grimper, ce qui contribue à la croissance,
et les consommateurs, déjà encombrés d’un niveau record d’endettement, ont
continué à dépenser.
« Nous
observons certainement de forts vents contraires. Il n’y a pas beaucoup de
composantes qui tournent à plein régime, sauf pour les consommateurs, et nous
ne savons pas pendant combien de temps ils pourront continuer à tenir le
coup », a expliqué Peter Buchanan, économiste principal à la Banque CIBC. L’économiste
Jimmy Jean, de Desjardins Marché des capitaux, a noté que si cela n’avait pas
été de la croissance des stocks de biens encore non livrés, l’économie du
Canada serait tombée dans un trou au 3e trimestre.
Il n’est
pas encore question de récession technique définie par deux trimestres
consécutifs de contraction économique mais M. Jean estime que les
perspectives pour le quatrième trimestre ne sont pas bonnes. Compte tenu de la
faible performance de septembre, l’économie devra travailler fort pour aller
chercher une croissance d’un pour cent. Le plus
gros choc à l’économie au troisième trimestre s’est trouvé dans les
investissements des entreprises, sur lesquels comptait la Banque du Canada pour
appuyer l’économie. Ils ont reculé de deux pour cent en données annualisées.
La
construction résidentielle a pour sa part plongé de 4,4 pour cent. Les économistes
attribuent ce recul à la décision du ministre des Finances, Jim Flaherty, de
resserrer les règles sur les prêts hypothécaires le 9 juillet dernier. Ces
mesures ont ralenti l’activité sur le marché immobilier
canadien, que certains observateurs soupçonnaient de surchauffe. M. Jean
croit toujours que cette décision était la bonne, même si l’économie en paye le
prix aujourd’hui. « Oui,
cela affecte l’économie et occasionne un ralentissement, mais dans une
perspective à long terme, c’est une issue préférable à celle d’un écroulement
en bonne et due forme du marché immobilier attribuable à
l’absence de prévention », a-t-il fait valoir.
Certains
économistes croient que la performance économique du pays du troisième
trimestre évacue toute possibilité de voir une hausse des taux d’intérêt de
sitôt, du moins pas avant 2014. Il est
possible que le gouvernement fédéral doive subir une certaine pression pour
augmenter ses dépenses, ou au moins pour atténuer son programme d’austérité,
mais cela reste improbable à moins que la production du quatrième trimestre ou
du début 2013 soit encore pire.
Dans une
lettre transmise jeudi aux députés de l’opposition, le ministre des Finances a
indiqué qu’il n’était pas d’humeur à recevoir des suggestions d’augmentations
de dépenses ou d’impôts. « Je
continuerai à m’opposer aux initiatives coûteuses ou à celles qui
augmenteraient la taille du gouvernement et écarteraient le Canada de la voie
vers un budget équilibré », a-t-il dit. Comme
prévu, la balance commerciale a lourdement pesé sur l’économie au troisième
trimestre, les exportations ayant plongé de 7,8 pour cent en raison de la
faible demande mondiale et du recul des cours des matières premières.