La merveille, dans notre métier, c’est qu’il
y a des gens qui ont l’esprit citoyen et qui nous alertent de choses pas trop
orthodoxes. Voici que tombe dans mon courrier un document privé qui est un
rapport financier annuel pour l’année 2010 de la Société de gestion de
Saint-Colomban. En gros, cette société privée est propriétaire d’un immeuble à
vocation commerciale situé au 330 montée de l’Église, à Saint-Colomban. C’est un
bâtiment d’un étage abritant actuellement six commerces locataires.
La valeur
nette comptable de cette propriété, pour cette année-là, était d’un peu plus
de 2 M$. On imagine qu’elle a pris de la valeur depuis. Et
un emprunt bancaire a été réalisé, à l’époque, d’un million, neuf cent dix-huit
mille dollars. Jusqu’ici tout va bien. Mais où le bât blesse, c’est lorsqu’on
regarde qui sont les administrateurs désignés, et la convention qui régit
l’actif.
LES
PERTES PAYÉES PAR LES CON-TRIBUABLES!
Je suis allé voir du côté du registraire
des entreprises, tel qu’on m’y a invité. Et oh! surprise, voici qui sont les
administrateurs : Claude Panneton, le directeur général de la Ville de Saint-Colomban, le
conseiller municipal Francis Emond, ex-fonctionnaire
municipal, Stéphane Rouleau, également conseiller et l’épouse de ce dernier, Christine Veillette.
Vous me direz, bien oui, ces gens ont
théoriquement le droit d’avoir des activités d’affaires en propre.
Certainement, mais en autant qu’ils en assurent aussi les risques. Or, le paragraphe
8 du rapport financier annuel de 2010 stipule que « l’organisme (la Société de gestion de
Saint-Colomban) fait partie du périmètre comptable de la Ville de Saint-Colomban. Les
actifs, les passifs, les produits et les charges feront partie des états
consolidés de la Ville ».
Si vous savez lire, vous aurez compris que tout ce qui est considéré comme des
coûts excédentaires, comme les assurances, les loyers non payés, le déneigement,
l’entretien et les intérêts sur les hypothèques sont à la charge des contribuables!
Les profits aux administrateurs et les pertes… aux contribuables. Et la Société de gestion de
Saint-Colomban n’est pas une société paramunicipale, mais une entreprise privée
de gestion immobilière dans laquelle des membres du conseil municipal et le
directeur général ont des intérêts privés. Un énorme cas flagrant de conflit
d’intérêt. J’ai hâte de voir comment ces derniers vont pouvoir justifier une
telle proximité dans la conduite de leurs affaires et ceux de la Ville.