Le rapport
dévoilé vendredi par Statistique Canada s’est avéré l’un des plus solides de
l’année, non seulement au chapitre de la création d’emplois, mais aussi à celui
du genre d’emplois créés presque tous les gains ont été enregistrés dans la
catégorie à temps plein et dans le secteur privé. En outre, le nombre d’heures
travaillées a augmenté de 0,2 pour cent en novembre. Les
marchés et les économistes tablaient sur des gains plus modestes, soit
d’environ 10 000 travailleurs,
ce qui aurait été conforme à la faible
performance de l’été. Le trimestre de juillet à septembre a été le théâtre
d’une croissance économique anémique de 0,6 pour cent, la pire en plus d’un an. « Finalement,
l’économie n’est pas aussi faible que certains des récents indicateurs n’auraient
pu nous le laisser croire. C’est très encourageant », a observé
l’économiste en chef adjoint, Doug Porter, de la Banque de Montréal. « En
soi, cela est un des meilleurs gains d’emplois que nous avons eu cette année et
le taux de chômage a rejoint son creux du cycle actuel. Même chose pour ce qui
est de la nature des emplois: ils sont pour la plupart à temps plein et
principalement dans le secteur privé. »
Les
États-Unis ont eux aussi reçu leur part de bonne nouvelle vendredi, avec la
publication quasi-simultanée d’un rapport similaire. Quelque 146 000 emplois y
ont été créés en novembre et le taux de chômage américain a reculé à 7,7 pour
cent, son plus bas niveau en près de quatre ans. Le rapport américain n’était
cependant pas aussi positif qu’à première vue, cependant, parce que le
département américain du Travail a aussi révisé à la baisse les chiffres des
deux mois précédents de 49 000 emplois.
Malgré
tout, les économistes ont trouvé un certain réconfort dans le fait que les
marchés du travail des deux pays montraient des signes de résistance face aux
vents contraires en provenance de l’Europe et aux disputes partisanes des
négociations budgétaires à Washington. L’économiste
en chef de Marchés mondiaux CIBC, Avery Shenfeld, a estimé que la situation
canadienne était « un souffle de bonnes nouvelles, lesquelles ont été
plutôt rares ces derniers mois ».
Plus tôt
cette semaine, le gouverneur de la
Banque du Canada, Mark Carney, a estimé que la performance
économique du troisième trimestre n’était qu’un accroc temporaire et a indiqué
qu’il s’attendait à ce que l’économie reprenne de la vigueur en 2013. Malgré
tout, les analystes ne prévoient pas que l’année se terminera en lion. La
performance de l’emploi, cependant, donne un certain appui aux commentaires
formulés mardi par M. Carney, voulant que le prochain mouvement du taux
d’intérêt directeur de la banque centrale, lorsqu’il se présentera, sera une
hausse.
Avec la
reprise de novembre, les gains du marché canadien de l’emploi atteignent le
nombre de 294 000 ces 12 derniers mois, une performance relativement saine. S’il y
avait des faiblesses dans les données de vendredi, elles se trouvaient dans le
fait que le secteur des services a été responsable de l’ensemble des gains. Les
industries des hôtels et des restaurants, dans lesquelles les salaires sont
relativement peu élevés, ont cumulé un gain totalisant 28 000 emplois. Le
secteur de la fabrication de biens a pour sa part affiché un recul net de 6000
emplois.
Le nombre
d’emplois a grimpé d’environ 28 000 dans le secteur des services d’hébergement
et de restauration, tandis qu’il s’est apprécié d’environ 25 000 dans celui du
commerce de détail et de gros et d’environ 23 000 dans celui des services
professionnels, scientifiques et techniques. Le secteur
de la fabrication a connu un autre mauvais mois, cédant 20 000 emplois, tandis
que celui de la construction en a échappé 8400.
Du côté
des différentes provinces, l’Ontario est celle qui a connu la plus importante
embellie, avec un ajout net de 32 000 emplois, ce qui a fait reculer de 0,4
point de pourcentage son taux de chômage, qui s’est établi à 7,9 pour cent. Le
Québec a accueilli 18 000 nouveaux travailleurs et son taux de chômage a
atteint 7,6 pour cent, en baisse d’un dixième de point.