Tous
les acteurs, qui ont fait de l’événement la crise étudiante, ont été la cible
des Zapartistes. Les Jean Charest, Line Beauchamp et Michelle Courchesne n’ont
pas été épargnés. Fallait-il s’attendre au contraire? Non. Les attaques nourries
à leur endroit en ont fait rire plus d’un, surtout la marionnette qui
incarnait Line Beauchamp et la »mante religieuse » qui personnifiait Michelle Courchesne.
Du côté étudiant, les Bureau-Blouin, Dubois et Desjardins ont eu droit à des
moqueries, mais moins acerbes. Bravo à Jean-François Nadeau qui a
remarquablement incarné le personnage de Jean Charest et son Plan
Nord.
Bien
que la crise étudiante fut un tournant dans l’histoire du Québec, Les
Zapartistes ont consacré trop de temps à cet épisode. Heureusement, la première
partie du spectacle a été rattrapée par les élections provinciales. Dans une prestation de François
Legault de la CAQ, au cours de laquelle un discours sexiste, hésitant et très à droite est prononcé, le public reconnaît d’emblée le personnage qui colle à
la peau du politicien. C’est mon coup de cœur. Lucien Bouchard et Pauline
Marois sont également bien représentés.
La seconde partie est plus diversifiée. La politique
fédérale est écorchée avec la présence de Stephen Harper à qui Les Zapartistes ne donnent aucune chance. Harper est la risée générale du public. Surtout dans
un monologue d’un pêcheur du Nouveau-Brunswick, acadien d’origine, qui doit
accepter un travail d’esthéticien à une heure de chez lui depuis l’adoption de
la loi Mammouth, forçant tous les chômeurs à accepter un travail sous peine de
voir leurs prestations coupées.
Et puis, l’animateur bien connu Ron Fournier, un
inconditionnel du hockey et découragé par la grève dans la LNH, tente tant bien
que mal de ramener les commentaires politiques d’un auditeur vers le sport national,
ce qui donne lieu à des échanges amusants et typiques de Fournier. Les
élections américaines font aussi partie du spectacle.
Ainsi, Les Zapartistes font appel à la correspondante de
Radio-Canada à Washington, Joyce Napier, pour commenter la course
présidentielle. C’est mon deuxième coup de cœur de la soirée. Brigitte Poupart
jouit d’un talent formidable. Elle imite à la perfection la journaliste. Son
accent quelque peu à la française, ses intonations, ses gestes et les
descriptions à n’en plus finir de Joyce Napier à l’endroit des candidats à la
présidence constituent l’une des meilleures prestations de Brigitte Poupart .
Certes,
il y a le moment fort des départs de Charest, Vaillancourt, Tremblay. De
l’humour politisé: les Zapartistes n’auraient pas pu passer à côté. Lorsque
la commission Charbonneau a été abordée à la fin du spectacle, on aurait dit
que le public attendait ce numéro depuis longtemps. Sous un tonnerre
d’applaudissements, les couteaux ont volé bas. À commencer par l’incroyable
innocence de l’ex-maire Tremblay et de l’objectif raté de Gilles Vaillancourt
de faire de « Lavol » ou plutôt « Laval » une ville
exemplaire.
La tournée
des Zapartistes se poursuit à Terrebonne, Québec, Gatineau, Sherbrooke et
prendra fin le 12 janvier à Trois-Rivières.