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Corruption: michael applebaum transactions douteuses

La
commission Charbonneau a ouvert une enquête l’automne dernier impliquant
Michael Applebaum. Des transactions immobilières douteuses dans
l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, que dirigeait M.
Applebaum avant de devenir maire de Montréal, sont dans la mire des enquêteurs,
a appris Le Devoir. Selon les
informations recueillies, des projets immobiliers privés qui auraient nécessité
des changements de zonage sont au coeur de l’enquête.

Mais il y a plus. Les
enquêteurs s’intéresseraient aux liens présumés entre M. Applebaum et des
hommes d’affaires qui seraient des proches de la mafia montréalaise. Ces
personnes entretiendraient des relations à la fois avec le crime organisé et le
monde politique montréalais. Il s’agirait donc de cette nouvelle génération
mafieuse que les audiences de la commission Charbonneau ont permis de décrire
comme la mafia en veston cravate. Les
transactions analysées remontent à quelques années. Elles auraient appelé des
modifications au plan d’urbanisme.

Or, ces questions de zonage relèvent de la
responsabilité de l’arrondissement et Michael Applebaum était maire de
Côte-des-Neiges -Notre-Dame-de-Grâce de 2002 jusqu’à sa désignation comme maire
de Montréal par les élus du conseil municipal le 16 novembre dernier. La
commission Charbonneau a contacté le maire Applebaum mardi dernier. Dès lors,
il a été convoqué ; des enquêteurs se sont déplacés à l’hôtel de ville vendredi
après-midi.

APPLEBAUM NIE

Après ce
face-à-face qui a duré environ une heure, Michael Applebaum a rencontré les
journalistes dans le hall de l’hôtel de ville. Il a nié formellement qu’il
faisait l’objet d’une enquête. « Je ne suis pas sous enquête et je vais
collaborer avec la commission Charbonneau », a-t-il déclaré. Rapidement,
il a enchaîné en braquant les projecteurs sur l’annonce qu’il avait faite le
matin même concernant la lutte à la corruption. « Aujourd’hui, c’est une bonne
journée pour Montréal. »

C’est lors
d’une conférence de presse tenue vendredi matin, au cours de laquelle il
présentait la nouvelle Escouade de protection de l’intégrité municipale (EPIM),
que le maire Applebaum a annoncé « en toute transparence » qu’il rencontrerait
les enquêteurs de la commission. En fin de
journée, M. Applebaum s’est qualifié de « franc et ouvert ». Selon lui, il est
clair que « des gens vont essayer de [l]’attaquer. Ça fait partie de [son]
travail ». Il a associé les révélations du Devoir à de fausses allégations qui
pouvaient indisposer sa famille.

Questionné
sur la teneur des discussions avec les enquêteurs de la commission Charbonneau,
M. Applebaum a précisé que cela devait demeurer « confidentiel ». Pour ce qui
est de rencontres qu’il aurait eues avec des personnes aux accointances
mafieuses, le maire intérimaire a rappelé que ses fonctions l’amenaient à
rencontrer des personnes de différents univers. Il a toutefois précisé que s’il
avait croisé des proches de la mafia, cela était involontaire.

Des
vérifications supplémentaires du Devoir, faites auprès de sources en contact
avec la commission Charbonneau, ont réaffirmé en soirée que le maire était sur
l’écran radar des enquêteurs. Le Devoir suit cette piste depuis plusieurs mois.
Le 18 décembre, Le Devoir a demandé à M. Applebaum si les enquêteurs de la
commission Charbonneau ou de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) l’avaient
rencontré, précisément au sujet de transactions immobilières dans son
arrondissement. Il a répondu par la négative. Il s’est toutefois dit prêt à témoigner
à la commission, tout en indiquant : « Je ne sais pas pour quelle raison ils
voudraient m’inviter. »

Par
ailleurs, deux sources policières ont indiqué au Devoir que l’escouade Marteau,
qui relève de l’UPAC, a été informée dès le printemps dernier des faits
allégués impliquant M. Applebaum. Ce dernier était alors président du comité
exécutif, et à ce titre, bras droit du maire Gérald Tremblay. Dans une première
étape, le dossier est toutefois resté lettre morte à la police. Le travail des
enquêteurs aurait emprunté une voie autre que politique.

RÉACTIONS POLITIQUES

Alors que,
vendredi matin, les deux partis d’opposition à l’Hôtel de Ville, Vision
Montréal et Projet Montréal, faisaient l’éloge du maire Applebaum qui leur a
fait une place à ses côtés dans une coalition politique, en fin de journée, ils
étaient plus prudents.

CHEZ VISION MONTRÉAL

Chez
Vision Montréal, on a qualifié la nouvelle du Devoir de « surprenante ». « On
espère avoir plus d’informations d’ici la réouverture des travaux de la
commission Charbonneau, le 21 janvier », s’est borné à dire le conseiller
municipal Gaëtan Primeau. La chef Louise Harel est présentement en vacances à
l’étranger.

CHEZ PROJET MONTRÉAL

Du côté de
Projet Montréal, il n’était pas question de commenter la situation dans
laquelle se retrouve le maire Applebaum. « On fait confiance à la commission
Charbonneau et au travail de ses enquêteurs », a indiqué Catherine Maurice,
attachée de presse de Richard Bergeron, chef de Projet Montréal.

Source : LeDevoir

UN PORTRAIT CHOC DU MAIRE APPLEBAUM