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Neige, l’oiseau dans l’hiver quÉbÉcois

À l’automne, le froid se faisant sentir, certaines
espèces d’oiseaux quittent vers des cieux plus doux. Certains, quant à eux, prennent
plutôt leur place sur la cime des arbres et nous regardent… les ignorer.

Tous ceux qui ont vu ce livre sur la table basse dans
mon bureau se sont laissés émerveiller de chacune des photos de Christian Chevalier et des textes si
merveilleusement écrits par France et
André Dion. Leurs yeux se posaient
sur la superbe jaquette du livre, sur laquelle trône la photo d’un Harfang des neiges.  Mes invités et mes clients s’assoyaient en silence
sur un fauteuil, pour entrer en communion avec cette faune qui apprivoise le
climat et la neige bien mieux que nous. 

Cet ouvrage photographique nous rappelle que peu
importe la saison, la nature prend encore soin de nourrir les Bruants des neiges, les Jaseurs boréal et les Passereaux, dont on fait un « portrait »
si attendrissant.  Les Canards, les Oies des neiges et les Bernaches
s’envolent et atterrissent sous nos yeux en nous laissant pantois. Que dire des
photos des petits Mésangeais? Ils
semblent prendre la pose pour le fameux photographe. Les petites bêtes regardent
l’objectif avec une telle profondeur qu’elles semblent dire : « Voici notre
meilleur profil, chers admirateurs! »

Les textes des auteurs sont rédigés avec retenue et
réflexion. André Dion aurait pu se
lancer dans des écrits beaucoup plus descriptifs, tant il est spécialiste en la matière. Il a plutôt
choisi de mettre ses mots et ses commentaires au service du livre. France et lui ont donc choisi des textes sobres, tantôt poétiques, tantôt
historiques.  

André Dion écrivait déjà sur les oiseaux
à l’âge de 4 ans. Il en est resté passionné toute sa vie. « Cela fait plus
de 50 ans que je partage ma passion des oiseaux avec France », affirme l’auteur avec grande fierté. Il
ajoute : « Si j’écris, c’est grâce à elle qui un jour, m’a
présenté des feuilles pour écrire alors que j’étais malade au point de devoir
rester alité un certain temps. » J’imagine facilement  le passionné
ornithologue prisonnier de son état et elle, la belle dame, venant ouvrir la
porte « de sa cage » en lui fournissant les outils pour écrire. Bon
d’accord, monsieur Dion m’a plutôt
dit qu’elle les lui avait lancés et l’avait invectivé assez rudement d’écrire,
plutôt que de passer son temps à se plaindre! Ce qu’il y a du bon, dans cette
petite « prise de bec », et c’est qu’elle venait de changer leur vie. L’écriture
d’ouvrages sur le sujet serait la façon d’éduquer et de sensibiliser la
population tout en vivant leur passion commune. Il a écrit et fit paraître
alors le premier d’une longue série d’ouvrages, ce premier, intitulé « Le retour de l’oiseau bleu ».

Ensemble, France
et André forment une équipe
merveilleuse. Elle lui offre de l’ouverture et la curiosité que lui confèrent les
quelques années qui la sépare de lui et lui, il partage ses réflexions avec grande
sagesse.

Il parle de ses amis à plumes avec le plus grand des
respects et remarque aussi qu’ils ont des façons bien plus respectueuses d’agir
entre eux que bien des humains. En effet, monsieur
Dion
lit beaucoup sur les comportements animaux et les comparent à l’occasion
à ceux des humains. Il prend aussi connaissance des écrits des grands
ornithologues auteurs ayant écrit, tel que les Johann Friedrich Gmelin ou les Georg Wilhem Steller, ce
dernier ayant étudié les oiseaux du pacifique lors de la découverte du détroit
de Béring en compagnie du découvreur Béring lui-même. André Dion serait-il une encyclopédie vivante? J’ose
le dire. Puisque chaque mot et chaque phrase a sa référence ou sa place dans un
dictionnaire. On ne compte plus les publications du couple, tellement il y en a.
Vous pourrez vous y retrouver plus facilement en consultant leur site Internet, La Fondation France et André Dion.

Les années qui s’empilent les unes sur les autres ne les empêchent
aucunement de rêver et de partager leur immense passion. Au cours d’une courte
discussion avec André Dion, il m’a
partagé deux rêves qu’il chérissait.

LE PREMIER RÊVE

Ils aimeraient avoir la chance d’aller parcourir
la péninsule volcanique de Kamshaka, en Russie, pour aller à la rencontre d’une
race d’oiseaux appelée les Guillermots
et d’autres espèces rares.

LE DEUXIÈME RÊVE

Ils aimeraient avoir plusieurs caméras dans la
cour arrière de leur maison d’Orford, en Estrie, pour étudier une espèce aussi
connue qu’inconnue chez nous, la Mésange
à tête noire.

En attendant que leurs rêves se réalisent, le couple France et André Dion fait rêver les enfants avec des projets stimulants.
L’installation d’énormes nichoirs dans les arbres de la côte nord pour y
accueillir des Garrotins. Un projet
qui emballe les étudiants qui fabriquent eux-mêmes les nichoirs. Ils étudient, bien
sûr, le comportement de la race et seront présents avec les Dion lors de l’installation des nichoirs. N’est pas un héritage
judicieux à laisser aux jeunes de la part de deux amoureux de la faune
ailée?

À la lecture de ce livre, je ne peux faire qu’un seul constat, nous connaissons bien mal ces
oiseaux qui volent ou se cachent près de nous, au gré des tempêtes de neige et
de nos hivers changeants.  Lorsque j’ai eu terminé la lecture de ce
livre, je suis
sortie dans le jardin et j’ai ajouté des graines dans notre mangeoire et tout l’hiver nous en ajouterons, car j’avais oublié que certains oiseaux aiment
la NEIGE.

NOTE SPÉCIALE

Dans quelques jours, André
Dion
recevra la Médaille du jubilé de diamant de la Reine Elizabeth II et cette médaille ira
rejoindre les multiples médailles et prix qui ornent leurs murs. 

Sandra
Paré, pour LaMétropole.com