Le chanteur québécois s’invite
chez cet artisan du rêve. Il passe ses doigts sur l’échine des livres posés sur
les tablettes de la
bibliothèque. Ses yeux sont attirés par une pile de vieux
disques. Il les sort un à un du carton et regarde de près les sillons hélicoïdaux.
Il ouvre ensuite les multiples rouleaux de papier sur lesquelles des œuvres
dessinés de la main du maître, sont encrés pour l’éternité. Il regarde ensuite les
murs, jaunis par le temps et lui parle dans l’au-delà et lui dit :
« Giguère, tu m’inspires, Roland tu m’habites ». Voilà comment j’ai
imaginé la rencontre entre Thomas Hellman et Roland Giguère décédé depuis 2003.
La touche particulière d’Hellman nous rappelle la douceur et la profondeur qui a
habité Giguère toute sa vie. Il nous
interprète des chansons simples, mais remplies de sens. Des instruments de
musique et des arrangements, juste ce qu’il y a de nécessaire pour rendre
hommage au poète. Un livre au montage graphique sobre, qui nous offre des photos
de feuilles de musiques, des ébauches de textes et tout un travail de création
qui semble se perpétrer à l’infini.
Thomas
Hellman chante Roland Giguère, paru à L’Hexagone est
un
ouvrage qui mérite l’attention des admirateurs, des connaisseurs ou de ceux qui
aimeraient connaître.
NOTES
BIOGRAPHIQUES :
Pour ceux qui ne
connaissaient pas Roland Giguère, sachez que c’est
lui qui avait créé l’ancien logo du Parti Québécois (PQ). Par son talent
multidisciplinaire (écriture, peinture, sculpture), il a influencé toute une
génération en plus d’avoir été actif dans le développement des arts au Québec. Il
a mérité plusieurs prix prestigieux tels que le Prix Québec-Paris, Le Grand
Prix littéraire de la Ville de Montréal, le Prix du Gouverneur général, le Prix
Paul-Émile Borduas, la médaille de l’Académie des lettres du Québec, le prix
Athanas-David et finalement le Prix du Poète en 2001.
Thomas
Hellman lui, est né à Montréal d’un père texan et
d’une mère française. Ses influences proviennent autant de la chanson française
que de la musique folk roots américaine. Son album L’appartement a
été encensé par la critique tant au Québec qu’en France, où il a reçu le Coup
de cœur de l’Académie Charles Cros.Au printemps 2007, Thomas Hellman a lancé Departure songs, une compilation de
ses premières chansons enregistrées dans les studios de l’Université McGill,
alors qu’il terminait sa Maîtrise en littérature. En plus de se voir décerner
le prix Mérite du jury au Festival d’été de Québec, Thomas Hellman a été finaliste pour le
prix Écho de la Socan, et a obtenu trois nominations au gala de
l’ADISQ 2006, dont celles d’Auteur-compositeur de l’année et de Révélation
de l’année.
Octobre 2008 a vu naître le
troisième album de l’artiste, Prêts, partez. Composé entre Paris et
Montréal, le nouvel album de Thomas
Hellman marque un tournant dans l’écriture de cet
auteur-compositeur-interprète, gagnant du prix Félix-Leclerc 2007.
Résolument moderne, teinté de sons électroniques et organiques, cet album
invente une chanson francophone aux multiples visages, influencée par le slam,
la musique folk et la tradition française. Dressant à sa manière le portrait de
notre époque, Thomas Hellman
présente 12 chansons où l’urgence côtoie la douceur, où la révolte se teinte
d’espoir. 2013, Thomas Hellman, chante
Roland Giguère. Une œuvre mémorable portée par deux grands hommes. Que dis-je !
Immense !