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400 mises À pied au cirque du soleil

Le
ralentissement du rythme des nouvelles productions a contraint l’entreprise à
réajuster son modèle affaires, a plaidé la directrice principale des relations
publiques de l’entreprise, Renée-Claude Ménard. Ainsi,
les activités de l’entreprise ne sont actuellement pas rentables, a ajouté Mme
Ménard, qui a cependant tenu à préciser que le Cirque du Soleil n’était
« pas en crise ». « Oui,
il va y avoir des impacts sur les emplois, mais il va aussi y avoir une
révision en profondeur des coûts », a-t-elle souligné.

La
veille, en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne,
elle avait fait valoir qu’il s’agissait « d’un ajustement tout à fait
normal pour n’importe quel type d’entreprise ». « Le
marché a beaucoup changé depuis les dernières années », a expliqué Mme
Ménard en conférence de presse, ajoutant que la force du dollar canadien avait
également nui aux activités de l’entreprise. Le
Cirque du Soleil exploite 19 spectacles aux quatre coins de la
planète. Quatre productions, autres que les 19 encore en tournée, ont été
récemment laissées de côté.

L’entreprise
emploie environ 5000 personnes à l’échelle internationale, dont 2000 à ses
bureaux montréalais.

DEVENU DÉFICITAIRE, LE CIRQUE DU SOLEIL

CHERCHE À SE RECENTRER

Mise à jour le jeudi 17 Janvier 5h30

Le Cirque du Soleil, qui vient de connaître sa première année déficitaire
depuis longtemps, a confirmé mercredi le licenciement de 400 employés dans
l’espoir de retrouver rapidement le chemin de la rentabilité.

L’entreprise
cofondée par Guy Laliberté se séparera ainsi de neuf pour cent de sa
main-d’oeuvre totale, qui frise les 5000 personnes. La plupart des postes
supprimés le seront d’ici la fin mars au siège social de l’entreprise, situé à
Montréal. Environ 2000 personnes y travaillent actuellement.

Ces mises
à pied s’ajoutent à la cinquantaine de travailleurs montréalais remerciés avant
les Fêtes.

« La
révision en profondeur qui est en train de se faire au Cirque du Soleil touche
vraiment chaque poste, chaque budget et chaque fonction », a précisé
Renée-Claude Ménard, porte-parole de l’entreprise, au cours d’une conférence de
presse fort courue.

De plus,
prenant acte de la « maturité » de ses marchés, le Cirque cessera
d’accroître le nombre de spectacles qu’il présente simultanément. L’entreprise
compte actuellement six spectacles sous chapiteau, six spectacles d’aréna et
sept spectacles permanents (dont six à Las Vegas).

« Ce
qu’on va faire maintenant, c’est de créer des productions pour remplacer des
spectacles qui sont vieillissants ou pour tirer profit d’occasions qui se
présenteront, mais en respectant de nouveaux paramètres d’affaires », a
déclaré Mme Ménard.

Celle-ci a
noté que l’année 2012 avait établi de nouveaux records en matière de revenus
totaux qui dépassent 1 milliard $ et de ventes de billets 14,2 millions.

Or,
occupés à gérer la « croissance effrénée » des dernières années, M.
Laliberté et le chef de la direction du Cirque, Daniel Lamarre, n’ont pas
pleinement pris conscience de l’explosion des dépenses, a expliqué la
porte-parole.

« On
n’a pas porté l’attention qu’on aurait dû y porter et maintenant on se dit on
n’a plus le choix (de le faire), a-t-elle affirmé. (…) Nous espérons que les
prochaines productions seront tout aussi créatives et innovatrices mais
qu’elles nous coûteront moins cher. »

C’est sans
compter l’effet négatif de l’appréciation du dollar canadien sur les finances
du Cirque: chaque hausse d’un cent par rapport au dollar américain retranche
quelque 3 millions $ à ses profits. Une bonne partie des dépenses de
l’entreprise sont effectuées en dollars canadiens alors que 99 pour cent de ses
revenus proviennent de l’extérieur du pays, à la merci des fluctuations des
taux de change.

Conséquence:
après quatre années de recul des profits, l’entreprise a essuyé une perte nette
en 2012.

PARTENAIRE FINANCIERS

La hausse
fulgurante des dépenses du Cirque s’explique en partie par la réticence
relativement nouvelle des partenaires à investir massivement dans les
productions. Pour plusieurs spectacles permanents de l’entreprise à Las Vegas,
les exploitants de casinos de Las Vegas ont accepté de payer une partie des
coûts de production et d’assumer seuls la construction de théâtres faits sur
mesure. Depuis la crise financière de 2008, ce n’est plus le cas.

EN 2008

En août
2008, Guy Laliberté a vendu 20 pour cent du Cirque à Dubai World dans l’espoir
que la société d’État émiratie investisse dans ses projets. Aux prises avec des
difficultés financières, Dubai World a plutôt été un « partenaire
silencieux », a déploré Renée-Claude Ménard.

EN 2011

En 2011, la Caisse de dépôt et
placement du Québec et la firme américaine Highbridge Principal Strategies ont
investi des dizaines de millions de dollars pour aider le Cirque à financer
deux spectacles: « Iris » à Los Angeles et « Zarkana » à New
York. Faute d’un succès suffisant, « Iris » sera retiré de l’affiche
samedi alors que « Zarkana » a été déplacé de New York à Las Vegas dans
l’espoir de lui redonner un second souffle.

Depuis la
fin de 2011, pas moins de trois autres spectacles du Cirque, tous permanents,
ont fermé leurs portes en raison du peu d’intérêt qu’ils suscitaient chez les
spectateurs: Zed (Tokyo), Zaia (Macao) et Viva Elvis (Las Vegas). Pour ce
qui est du projet de spectacle à Toronto, piloté par le géant américain MGM
Resorts, il est toujours sur la planche à dessin, mais il devra se conformer
aux nouvelles règles de conduite du Cirque: dépenses raisonnables et risques
calculés.

Mme Ménard
a assuré que Guy Laliberté avait encore la « flamme » et qu’il n’avait
aucunement l’intention de quitter le Cirque.

« Le
Cirque du Soleil n’est pas du tout à vendre », a-t-elle martelé.

CIRQUEDUSOLEIL.COM

LE CIRQUE DU SOLEIL, TROP PRÈS DU SOLEIL