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Havane, rhum et paillettes

La Havane,
ville au riche patrimoine historique et culturel a fait rêver tant de gens au
fil du temps. C’est avec comme seule référence Buena Vista Social Club et des bribes d’images d’un passage à la
Havane durant mon enfance, que j’arrive dans la ville. Je marche dans ses rues
les yeux grands ouverts, fascinée par les vitraux Art nouveau, les édifices Art
déco et les bâtiments aux détails étonnants, quoiqu’un peu défraîchis, tous
témoins d’une gloire passée. La Havane est fière, et belle. À travers tous ses
trésors, voici trois lieux mythiques à découvrir.

EL FLORIDITA

Depuis
déjà 196 ans, le bar el Floridita, a ouvert ses portes dans le brouhaha enivrant de la vieille
Havane, d’abord sous le nom de « La Piña
de Plata » et « La Florida ». 
À travers le temps, il s’est taillé une solide réputation au niveau
mondial. Déjà en 1953, il fut désigné comme étant l’un des 7 bars les plus célèbres
au monde. Il fut donc, bien sûr, fréquenté par de nombreux intellectuels et
personnalités publiques, dont le plus emblématique est sans doute l’écrivain
Ernest Hemingway.

On
rentre. Le petit bar est rempli de curieux venus voir cet endroit mythique et
goûter à la spécialité: le daikiri à la lime. Un petit groupe de musique joue
des airs cubains enveloppants. Je crois reconnaître une chanson découverte par
hasard, vers mes 10 ans, en tombant sur un disque de Celia Cruz. À gauche, on
voit une statue du grand Hemingway, accoté sur le bar. Rien de tel qu’un
daikiri pour trouver l’inspiration, je suppose. On s’aventure dans la porte du
fond et on découvre un restaurant circulaire, à l’allure plutôt chic, bordé de
colonnes, de superbes grandes toiles et de draperies. On dirait presque un
chapiteau de cirque. Un monsieur en veston et nœud papillon rouges nous accueille.
Paraît-il que l’endroit offre de bons produits de la mer, mais le poulet
n’avait certainement rien d’incroyable, je vous le déconseille. Le daikiri par contre, est à la hauteur de
sa réputation. Un petit plaisir, l’équilibre parfait entre sucre, lime et rhum.

 

LA BODEGUITA DEL MEDIO

En
sortant, une petite dame, toute menue, qui doit bien avoir dépassé les 75 ans, nous
demande si on a du savon. Retour abrupte à la réalité. Je m’en veux, je n’ai
vraiment rien d’utile sur moi, ni savon, ni dentifrice. Elle s’en va, le regard
un peu perdu. Je reste pensive un moment en marchant en direction de la
Bodeguita del Medio. Ce bar, ouvert depuis 1942 est lui aussi un incontournable
de la ville. D’ailleurs on peut apercevoir son enseigne jaune dans de
nombreuses toiles représentant la Havane. Encore une fois, Ernest Hemingway
aurait fréquenté les lieux, tout comme de nombreuses personnalités, dont le
poète chilien Pablo Neruda ou l’écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez. C’est
là que serait né le fameux mojito.

Je regarde
ma montre. Je n’ai que 10 minutes devant moi, mais je ne peux m’en aller sans
découvrir cet autre endroit mythique. Par chance, le bar n’est pas loin.
J’accélère le pas sur la Calle Habana,
puis, Calle Empedrado. J’arrive enfin.
Le bar est petit et bondé. De toute évidence, je n’aurai pas le temps de goûter
au mojito. Des images et des signatures de gens célèbres arborent les murs, les
gens prennent des photos. J’emprunte un couloir en espérant en découvrir un peu
plus.  Des petites salles avec des tables
supposent qu’il y a un restaurant. J’apprendrai plus tard qu’on y sert une
cuisine typiquement cubaine. Ce qui est impressionnant, c’est de regarder ces
murs, entièrement recouverts de signatures. Des centaines, des milliers. On
croirait entendre le bourdonnement de tous ces gens qui sont passés par ici. 


CABARET TROPICANA

Le soir, on
découvre un incontournable de La Havane, chaudement recommandé par plusieurs voyageurs :
le Tropicana. Présenté depuis 1939, c’est aujourd’hui une véritable institution
de Cuba. Dehors, des néons « Tropicana 2013-1939 » annoncent qu’on
approche. « Un peu kitsch », je me dis. On passe les portes. Les
hommes reçoivent un cigare, les femmes une fleur. On arrive dans une immense
cour intérieure, bordée d’arbres et parsemée de longues tables. On nous apporte une coupe de mousseux. La
soirée s’annonce agréable.  

En
attendant le spectacle, je regarde ma fleur, posée sur la table. Je fais quoi
avec une fleur, moi? Ça me semble un peu cliché. Je veux cigare, au moins
je pourrai l’offrir en cadeau. Je regarde mon amie et la convaincs de
m’accompagner pour faire un échange. Une grande danseuse à la peau noire
parfaite nous dit avec un fort accent cubain: « only for men ».
Puis, comme voulant se débarrasser poliment nous, venues perturber l’ordre
établi dans un monde immuable, elle répète: « only for men ».
J’ai envie de lui dire que c’est sexiste, qu’on est en 2013, pas dans les
années 50 et qu’une femme devrait pouvoir choisir entre un cigare et une fleur.
Mais je me ravise. J’ai un peu honte, elle
doit me prendre pour une de ces touristes qui passent leur temps à critiquer, ceux-là
mêmes qui ne comprennent rien à ce qui se passe autour d’eux parce que, dans
le fond, ils ne veulent pas admettre qu’un autre monde que le leur existe. Retourne t’asseoir et souris, c’est
magnifique ici.

Les
danseuses arrivent sur la scène latérale, puis sur la scène centrale. On nous
amène du rhum et des boissons gazeuses, puis des chocolats et des petits
nougats aux noix de cajou. Une musique entraînante et des couleurs vives créent
un univers magnifique, où se promènent plumes, paillettes et grandes coiffes.
On reconnaît des rythmes aux influences africaine et espagnole. D’une certaine
façon, j’ai l’impression d’être dans un film avec Carmen Miranda, ou dans « Les
trois caballeros », une superbe animation colorée de 1944. Je lève les
yeux et observe les étoiles. À moins que ce soient elles qui nous observent…


INFOS PRATIQUES

Varadero-La
Havane : 240km. Il faut compter un peu plus de 2h pour s’y rendre en
autobus.

 

Taux de
change

1 cuc
(peso cubain convertible) = 0,98 $ CAN  en date du 16 janvier 2013

 

Bar El
Floridita

Adresse :
Calle Obispo, 557. Coin Monserrate

Heures
d’ouvertures : 11h30-minuit

Prix d’un
daikiri : 4 cuc

 

Bar La
Bodeguita del Medio

Adresse :
Calle Empredado, 207. Entre les rues San Ignacio et Cuba.

Heures
d’ouvertures : 10h30-minuit

Prix d’un mojito:
5 cuc

 

Cabaret
Tropicana

Le
spectacle est présenté tous les jours, de 22h à minuit

Prix :

  • Entrée: 70
    cuc, 80 cuc ou 90 cuc (selon les sièges et le repas). Petit conseil :
    privilégiez les places intermédiaires, elles sont très correctes. Également,
    sachez que le repas n’est pas fameux, vous pourrez certainement trouver mieux à
    proximité. 
  • Permission
    de prendre des photos : 5 cuc
  • Permission
    de filmer : 10 cuc

Le prix de base inclut: le spectacle,
une coupe de mousseux, une bouteille de rhum pour 4 personnes avec boissons
gazeuses et friandises.

 

Vous pensez aller à Varadero? Découvrez les trois lieux à ne pas manquer.

En collaboration avec Gabrielle Elliott

Source: La Métropole.com

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BAR EL FLORIDITA

CABARET TROPICANA