Devenir membre

Un vÉrificateur gÉnÉral au plus vite!

« Ce
sont (les recteurs) qui distribuent l’argent des programmes via leurs propres
instances et, donc, évidemment, les discussions sont tenues à huis clos et nous
croyons qu’au niveau des contribuables et des étudiants nous devons avoir
l’heure juste sur ce qui se passe au niveau du réseau universitaire », a
déclaré la présidente de la FEUQ,
Martine Desjardins, mercredi en présentant le mémoire que son organisme
déposera lors de cette rencontre, qui portera sur la gouvernance et le
financement des universités.

Ainsi, la Fédération demandera la
mise sur pied d’une commission indépendante chargée de superviser
l’administration des universités, regroupant des membres du milieu
universitaire, incluant des étudiants, mais aussi de l’extérieur du réseau. La FEUQ demande également au gouvernement
de permettre au Vérificateur général de se pencher sur les états financiers des
universités, comme il le fait pour d’autres organismes, rappelant que c’est ce
dernier qui a fait la lumière sur le fiasco immobilier
de l’îlot Voyageur de l’UQAM.

« Lorsqu’on
fait des débats de chiffres et qu’on nous dit qu’il faut croire au
sous-financement universitaire, ce n’est pas une religion le sous-financement
universitaire, a fait valoir Mme Desjardins. Il faut avoir des faits, il faut
avoir des données et nous croyons, puisque le gouvernement du Québec a ouvert
les mandats du Vérificateur général à plusieurs instances publiques, qu’il est
grand temps qu’on le fasse aussi pour le réseau universitaire. »

La Fédération estime d’une part que le manque de
transparence entourant l’attribution des fonds ne peut plus être justifié dans
le contexte actuel. D’autre part, elle reproche aux universités de faillir à
leur mission première d’enseignement et de recherche en consacrant des sommes
trop importantes aux immobilisations et à l’effort de recrutement compétitif. Selon
l’organisme, les redditions de comptes présentées à tous les trois ans par les
universités au gouvernement du Québec doivent être reléguées aux oubliettes.

« On
se rend compte que, non seulement nos élus sont mal préparés pour poser des
questions, mais également que les dossiers sont mal préparés, sont mal faits,
qu’il manque souvent des données et, donc, on a un problème de
transparence », a indiqué la présidente de la FEUQ. Par
ailleurs, Martine Desjardins conteste vigoureusement les chiffres avancés par la Conférence des recteurs
et principaux des universités du Québec (CREPUQ) faisant état d’un
sous-financement à hauteur de 850 millions $ des universités québécoises
comparativement aux institutions ailleurs au pays.

« Si
un étudiant à la maîtrise ou au doctorat avait fait une telle étude
comparative, on l’aurait retourné faire ses devoirs, a-t-elle laissé tomber. Ce
n’est pas tout de dire qu’on est sous-financé; il faut être capable d’évaluer
ses propres besoins. »

LE GEL DES FRAIS DE SCOLARITÉ

Sans
surprise, la FEUQ
maintient sa position en faveur d’un gel des frais de scolarité. À Québec,
le ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, ne s’est pas prononcé
sur les chiffres avancés par les recteurs mais a indiqué que la rencontre de
jeudi et vendredi sera l’occasion pour les participants de poser leurs
questions à ce sujet. « On
pourra débattre et les différents partenaires pourront poser les questions sur
l’étude, sur la méthodologie, sur les chiffres et si on peut même amener
d’autres informations, a-t-il dit en point de presse. C’est ça un débat, c’est
ça un dialogue. »

Le
ministre Duchesne n’a par ailleurs pas écarté la possibilité d’ouvrir les
livres universitaires au Vérificateur général, reléguant les discussions sur
cette question au sommet. « Pour
l’instant, ce qu’il faut, c’est que les partenaires se parlent, a-t-il dit. On
verra plus tard ce qu’il faut faire. Mais pour permettre au Vérificateur
général d’aller dans les universités, il faut qu’il y ait des conditions et
tout ça. »