par les voyageurs en quête de repos et de soleil. Jusqu’aux années 50, les Américains venaient profiter de la plage et repartaient au coucher de
soleil. Un fast food touristique, quoi. Mais outre ses plages infinies et les
grands complexes hôteliers qui ne cessent de se multiplier, Varadero a une âme.
C’est en se promenant à travers ses rues qu’on découvre ses trésors.
On aperçoit l’autobus rouge à deux étages qui
arrive au loin, on court pour l’attraper. Rapide et abordable, cet autobus est
certainement le meilleur moyen de rejoindre le centre de Varadero.
LA CASA DE AL
Premier arrêt, la Maison d’Al Capone ou « la
Casa de Al ». Murs de pierre, toit en tuiles, jolis éléments bleus et
blancs, grandes arches, c’est une des plus belles maisons d’avant la
révolution. Tout le monde raconte que c’était la résidence d’été du fameux
mafioso italo-américain. Un guide nous avait dit qu’en réalité, il n’y aurait jamais
mis les pieds, mais l’utilisait plutôt comme entrepôt pour sa marchandise de
contrebande. Alors qui dit vrai ? En tout cas, il faut croire que c’était
un bon filon à exploiter. À l’entrée, une effigie d’Al Capone en carton nous
accueille, arborant un sourire fier et un cigare entre les dents. Sur les murs,
on remarque également des images de mafiosi célèbres, des extraits d’articles concernant
la mafia italo-américaine et des portraits d’Al Capone. La maison a été
reconvertie en un charmant restaurant sur deux étages, dont quelques tables ont
une vue sur la plage. Il rappelle un petit resto portugais en bord de mer.
LA CASA DUPONT
On poursuit la visite à la Casa Dupont, ou Mansion
Xanadu, l’ancienne maison privée de la richissime famille franco-américaine
du même nom. Elle fut occupée des années 30 à 50, soit jusqu’à la révolution,
lorsque Fidel Castro confisqua les grandes maisons pour en faire des propriétés
de l’État. C’est aujourd’hui un hôtel cinq étoiles exclusif, de seulement huit
chambres, qui offre à ses invités l’accès au terrain de golf adjacent.
Décidément, cette maison est imposante. Sobre et
chic, avec des balcons en bois sculpté, elle traversé les années en conservant
toute sa prestance. À l’intérieur, on découvre un sol en marbre, orné de
mosaïques et un salon avec cheminée,
bibliothèque et d’immenses tableaux. On s’imagine prendre un cigare dans un des
grands fauteuils du salon, dans les années 30.
On prend l’escalier étroit en bois pour rejoindre
le bar du 3e étage. Il craque sous nos pas. Des touristes assis, et
rougis par le soleil, sirotent un cuba libre en regardant du coin de l’œil
un joueur de saxophone. Il est vrai que la vue sur les environs est
impressionnante, mais je m’attendais à plus pour un bar d’hôtel 5 étoiles qui
mise sur son prestige d’antan. Étrange mélange entre gloire passée et tourisme préchauffé.
Et s’ils voyaient ça les Dupont? Je redescends au rez-de-chaussée, espérant
trouver un élément oublié qui me replongerait dans un monde passé, digne
d’Agatha Christie. Je m’aventure dans une salle. Une petite dame qui semble
porter le poids du monde sur son dos courbé est en train de dresser une table.
Elle m’aperçoit et me dit « viens, viens, tu veux faire des photos ?»
avec un grand sourire qui illumine toute la pièce. Je suis un peu gênée, j’ai
peur de la déranger dans cet univers en suspens.
LE PARC JOSONE
On arrive sur la rue principale. Entre
petites maisons aux couleurs pastels, défraîchies par l’humidité, et anciennes
demeures imposantes grugées par le temps, des marchés « artisanaux »
semblent tous proposer les mêmes souvenirs. On observe avec étonnement les Ford des années 20 partager la route
avec les Cadillac flamboyantes des
années 50.
Il doit déjà être autour de
18h, les kiosques se préparent à fermer, le soleil commence à disparaître dans
une aura rose et mauve. L’heure du coucher de soleil est bien la seule chose
qui nous rappelle que, malgré l’air tiède qui nous enveloppe, à Cuba aussi,
c’est l’hiver.
On se dirige vers le parc Josone pour essayer le restaurant
la Gruta, conseillé par Martica, une sympathique Cubaine au rire
contagieux. En se promenant dans le parc peu éclairé, on arrive devant une
terrasse qui ne paie pas de mine. Mais lorsque le serveur pousse la porte du
fond, on découvre un petit restaurant étonnant. Creusé dans la pierre et rempli
de bouteilles de vin au plafond et au mur, on se croirait dans une grotte. Paraît-il
que la langouste est un must, mais les
brochettes de poulet, de porc et de filet mignon étaient trop tentantes. Bien
salées et assaisonnées, elles sont savoureuses.
À quelques pas du parc, en tournant à droite sur la
rue principale, un kiosque offre une piña colada, fraîchement préparée sous vos
yeux, pour seulement 4 cuc. Un petit délice pour finir la soirée en beauté.
INFOS PRATIQUES
Taux de
change
1 cuc
(peso cubain convertible) = 0,99 $ CAN en date du 23 janvier 2013
Bus touristique
Il fait le tour des hôtels de Varadero. Vous pouvez demander à la
réception où se trouve l’arrêt le plus proche. Dernier autobus à 20h30.
Prix : 5 cuc pour la journée
Taxi
De l’hôtel jusqu’au centre de Varadero: 15 cuc. Négociable à 12 cuc.
Les prix sont les mêmes pour les voitures anciennes et modernes.
Casa Dupont
Adresse : Carretera Las Americas KM
8 ½, Autopista Sur
Téléphone : +53 (45) 668482
Casa de Al
Adresse : Villa
Punta Blanca, Avenida Kawama
Téléphone : +53
(45) 668050
Prix : 15 cuc pour le filet mignon, cocktail
2-3 cuc
Restaurant la Gruta
Adresse : dans le parc Josone, coin Avenida 1 et
Calle 56
Prix : de 6 cuc à 15 cuc pour un plat principal
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la Havane!
En collaboration avec Gabrielle Elliott
Source: La Métropole.com