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Vote À 16 ans : pour ou contre?

Elle n’a toutefois pas l’intention de s’engager dans cette voie
avant les prochaines élections. En point
de presse à Londres, dimanche, Mme Marois a rappelé qu’il y a un an, les
militants du Parti québécois se sont prononcés en faveur du droit de vote à
toutes les personnes de 16 ans et plus. La mesure n’a toutefois pas été retenue
dans la plateforme du PQ lors de la dernière campagne électorale, l’été
dernier.

« Ce
qui me plaît, c’est que quand on a discuté de ça au Parti québécois, il y a eu
beaucoup de critiques, on nous a interpellés, a-t-elle déclaré. Qu’un autre
chef d’État songe à faire ça, eh bien ça veut dire que ce n’est peut-être pas
si bête finalement. » Pauline Marois en discutera mardi
avec le premier ministre indépendantiste écossais, qu’elle rencontrera à
Édimbourg. « Il sera intéressant d’obtenir de l’information (à ce sujet) de la
part de M. Salmond », a-t-elle indiqué.

Au début
de 2012, la chef péquiste, dont le leadership était contesté, avait accepté que
le parti se prononce sur des propositions pour « changer la politique »,
dont le vote à 16 ans et les référendums d’initiative populaire. Lorsque les
militants ont entériné ces deux idées, elle a promis de les défendre. Mais
quelques mois plus tard, alors qu’elle naviguait en eaux plus calmes, Mme
Marois a accordé moins d’importance à ces propositions somme toute
controversées.

M. Salmond
tenait à ce que les jeunes de 16 et 17 ans puissent voter au référendum de 2014
parce qu’il estime que ceux-ci sont plus susceptibles d’être favorables à
l’indépendance que leurs aînés. Plusieurs péquistes font le même calcul et
prônent l’abaissement de l’âge minimal pour voter depuis plusieurs années. L’octroi
du droit de vote aux 16 ans et plus est prévu dans l’accord qu’ont conclu en
octobre Alex Salmond et le premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron. En
vertu de cette entente, le référendum devra poser une seule question claire,
mais le libellé de celle-ci n’est pas encore établi.

Seuls
quelques pays permettent actuellement aux jeunes de 16 ans de voter:
l’Argentine, l’Autriche, le Brésil, Cuba, l’Équateur et le Nicaragua. Pauline
Marois a précisé dimanche que son gouvernement attendra un éventuel deuxième
mandat pour instaurer le droit de vote à 16 ans. Et comme le PQ est minoritaire
à l’Assemblée nationale, aucun référendum n’est envisageable avant les
prochaines élections.

RÉFÉRENDUM SUR L’UE

Mme Marois
a par ailleurs commenté indirectement dimanche la promesse faite la semaine
dernière par M. Cameron de tenir un référendum sur l’avenir du Royaume-Uni au
sein de l’Union européenne (UE) d’ici la fin de 2017. Il est
intéressant de constater, a-t-elle déclaré, que les Britanniques n’ont
« pas peur du référendum » et qu’ils y voient « un outil
démocratique absolument utile ». Notons que David Cameron entend faire
campagne en faveur du maintien du pays au sein de l’UE.

La
première ministre a par ailleurs indiqué qu’elle appuyait l’idée, longtemps
défendue par Bernard Landry, d’une union à l’européenne entre le Canada et le
Québec dans l’éventualité où ce dernier accéderait à l’indépendance. Le point
de presse de dimanche s’est tenu à l’observatoire du Shard, l’édifice le plus
élevé de toute l’UE. Pauline Marois y a rencontré Mario Leblanc, président de
la firme québécoise gsmprjct, qui a conçu les télescopes mis à la disposition
des visiteurs. Il s’agit d’un contrat de cinq ans d’une valeur de 2,5 millions
$.

Lundi, Mme
Marois prononcera un discours devant la Chambre de commerce Canada-Royaume-Uni et
participera à l’annonce officielle de l’expansion à Montréal de la firme
britannique Framestore, spécialisée dans les effets spéciaux pour le cinéma et
la publicité.