lettre envoyée à Denis Lebel, ministre fédéral des Transports, de
l’Infrastructure et des Collectivités, le maire de Montréal, Michael Applebaum,
et le responsable du transport au comité exécutif, Réal Ménard, ont manifesté
l’appui de Montréal au projet du nouveau pont Champlain à huit voies, dont deux
seraient réservées au transport collectif. Ils y
indiquent que Montréal considère que l’ajout d’un SLR serait « (la
solution) la plus efficace en terme de fluidité » et « la plus
structurante » pour consolider le corridor urbain
Bonaventure-Champlain-Taschereau,
mais également le secteur Griffintown, en
développement, et le centre-ville de la métropole.
En
conférence de presse dimanche, M. Ménard est resté fort prudent sur la question
du péage. Si la Ville
« ne s’oppose pas » à l’intention du gouvernement fédéral d’établir un
péage sur le pont Champlain, elle souligne néanmoins l’importance d’une
« vision d’ensemble cohérente », à savoir l’implantation d’un péage dit
métropolitain. Est-ce
dire que les ponts Jacques-Cartier, Mercier et Victoria deviendront également
« payants »? C’est à voir, selon M. Ménard, qui souhaite prévenir
« l’éclosion anarchique de nouveaux bouchons », c’est-à-dire un
éventuel débordement provoqué par les automobilistes qui choisiraient
d’emprunter les ponts gratuits. À noter, 60 millions de véhicules traversent le
pont Champlain tous les ans.
Montréal
réclame également un apport de fonds publics « significatif » pour
financer l’infrastructure. Il serait inéquitable à son avis que les
automobilistes paient la note seuls, car l’ensemble les citoyens de la région
métropolitaine contribuent au trésor public par leurs impôts. La Ville insiste par ailleurs
sur le maintien de la capacité routière actuelle du pont, qui ne devrait pas
être augmentée à son avis. Pourtant, si le pont comporte huit voies, dont deux
réservées au transport en commun, comme le gouvernement fédéral le suggère, il
en resterait six pour les véhicules, donc une de plus qu’actuellement, du moins
aux heures de pointe.
La Ville rappelle enfin son désir de lancer
un concours d’architecture international de design, tenu par Transport Canada,
pour décider de l’allure du pont. Elle souhaite faire du pont Champlain un
symbole identitaire, à la manière du pont Golden Gate de San Francisco ou de
l’opéra de Sydney.