Un bar de quartier au Dix 30? Je suis un peu sceptique.
Le Dix 30 m’inspire plutôt le chic, le
grand et le propre, trois caractéristiques plutôt à l’opposé des « bars de
quartier » que je connais. Mais comme le Mile Public House semble être le
nouvel incontournable de la Rive-Sud, je me devais d’aller jeter un coup d’œil.
Bien sûr, comme une vraie touriste, je me perds dans le nouveau développement. Quand
j’aperçois finalement le bar, la Montréalaise en moi bénit le ciel pour le
stationnement gratuit, un luxe que j’avais presque oublié.
À l’intérieur, des
proverbes, des citations et des visages arborent les murs en bois et attirent
notre attention. L’ambiance y est chaleureuse et on remarque rapidement les
grandes tables en bois massif. On nous explique qu’elles sont longues, certes
pour accueillir des groupes, mais surtout pour inciter aux rencontres et au
partage.
Le Mile Public House, c’est une histoire de
rencontres. Le « Quart de Mile »
est un endroit bien connu des gens du coin. À l’époque, à l’extrémité du boulevard
de Rome, il fallait dépasser les blocs de béton et marcher un quart de mile
pour se rendre au pied de trois arbres centenaires. C’était le lieu de
rassemblement des jeunes, qui y venaient pour faire du BMX ou tout simplement
pour profiter d’une belle soirée. Éventuellement, les arbres ont dû
céder leur place au stationnement du nouveau Wal-Mart. Un des arbres
a été rapatrié pour devenir le grand comptoir du bar, question d’être toujours au
centre de la fête.
Manny, le copropriétaire, nous explique que
sa passion, c’est les cocktails. Je regarde la carte. Les cocktails sont originaux,
même si le choix me semble plutôt limité au premier coup d’œil. J’apprendrai
plus tard qu’en réalité, le menu change fréquemment. On nous dévoile les armes
secrètes des lieux: eaux et sucres aromatisés, infusions, marmelades,
extraits d’huiles, absolument tout fait
maison. Bref, de grandes perspectives de bonheur, en format pinte ou « pot
masson ». Mais le sens de l’aventure attendra. Avant d’explorer toutes les
possibilités, on se laisse tenter par le Thé
belle. C’est un cocktail à base de thé à la cerise noire, avec sirop de fleur d’hibiscus, agrumes et grenade,
au goût prédominant de mandarine qui lui donne un côté très frais.
On nous suggère le Attache ta tuque, avec un caractère épicé aux notes de cannelle, d’anis
et de gingembre, le tout arrosé de Bacardi 151. Ce soir là, je ne me sens pas
assez téméraire. Ce sera le Mojito Rico,
un des mojitos « signature » du pub. Une infusion de rose, accompagnée
de framboise et de lime, c’est un cocktail plus acidulé, quoi qu’avec un bel
équilibre de saveurs.
À voir les cocktails, on se doute bien que le
menu renferme des surprises. La poutine
braisée au canard m’appelle, mais en lisant la description du Glouton Burger, je flanche. En voyant
arriver l’assiette, on sait tout de suite que c’est un de ces hamburgers qui se
mangent les yeux fermés. Une boulette de viande juteuse, garnie de marmelade de
bacon maison légèrement sucrée, qui apporte une belle touche fumée, une grosse
rondelle d’oignon frite, une mayonnaise maison, une sauce au fromage, le tout
renfermé dans un pain légèrement sucré et bien grillé, puis surmonté d’un cornichon
frit. Je me sens presque coupable, mais c’était un pur délice. À essayer absolument !
Pour la suite, question de conscience, on tente
le tartare de saumon. C’est un mélange particulièrement intéressant, avec
menthe, ananas et un peu de tempura qui offre une texture légèrement
croustillante en bouche. Un trait de vinaigre balsamique vient apporter une
touche sucrée au tartare, complétée par une fin épicée.
En partant, on
hésite à goûter le Snowbird, une
sorte de piña colada
version québécoise, avec sirop et croquants d’érable. On se ravise, ce sera une bonne excuse pour revenir.
Adresse: 9190
Boulevard Leduc, local 130, Quartier Dix30, Brossard
Téléphone:
(450) 926-1444
En collaboration avec Gabrielle Elliott
Source:
La Métropole