Vers
20h30, dans le secteur à haute sécurité de la prison, il y aurait eu un
« début d’émeute » provoqué par une douzaine de détenus, a raconté en
entrevue le président du Syndicat des agents de la paix en service
correctionnel du Québec, Stéphane Lemaire. Il a
ajouté que le personnel de l’établissement a pris du recul avant d’utiliser du
poivre de Cayenne, notamment, pour disperser les prisonniers. L’intervention
s’est terminée vers 23h30. Il n’y a pas eu de blessé, autant du côté des agents
correctionnels que chez les détenus.
Les
policiers ont également été sollicités afin de sécuriser l’extérieur de la
prison, dans laquelle devaient se trouver quelque 480 détenus, selon M.
Lemaire. Il s’agit
du deuxième incident du genre à survenir en moins d’une semaine. À la
prison de Hull, à Gatineau, 16 détenus barricadés dans l’aile à sécurité
maximale se sont rendus sans effusion de sang après plusieurs heures de
négociations. Selon M.
Lemaire, le phénomène de la surpopulation dans le milieu carcéral n’est pas
étranger à ces incidents.
« Nous
(les agents correctionnels) sommes loin de faire ce que notre mission nous demande
(la réhabilitation), affirme-t-il. Là, on ne fait que gérer du trafic. » À
Drummondville, au dernier jour du conseil national du Parti québécois, le
ministre de la Sécurité
publique, Stéphane Bergeron, a reconnu que la surpopulation carcérale pouvait
occasionner des tensions entre détenus. « Il
faut cependant apprendre à composer avec cette situation », a-t-il plaidé,
avant de rappeler que quatre nouvelles prisons sont en voie d’être construites.
M. Lemaire
s’est dit satisfait de voir que le gouvernement était conscient du problème
actuel. « Au
moins les deux parties disent la même chose », a-t-il dit. « On
espère cependant que la construction des prisons va aller vite, parce que là
nous ne sommes plus capables », a dit M. Lemaire.