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Le rÉalisateur denis cÔtÉ est primÉ d’un ours d’argent À berlin

Le cinéaste Denis Côté promet une chose: il n’ira jamais à Hollywood. Son film
« Vic + Flo ont vu un ours », mettant en vedette Pierrette Robitaille,
Romane Borhinger et Marc-André Grondin, a obtenu un ours d’argent, le prix
Alfred-Bauer remis « à un film qui ouvre de nouvelles
perspectives ». Il a été préféré aux oeuvres de nombreux réalisateurs de
renom dont Steven Soderbergh, Bruno Dumont et Gus Van Sant. Denis Côté
s’est demandé s’il rêvait en montant sur la scène pour accepter son prix.

« Suis-je
vraiment côte-à-côte avec (le président du jury) Wong Kar Wai ? »

Le
réalisateur québécois n’a pu s’empêcher de rigoler avec le titre de son film. « Soudainement,
mon film est devenu quelque chose de concept », a-t-il lancé
avant de remercier toute « sa merveilleuse équipe » de Montréal. Plus tard,
en conférence de presse, Denis Côté, a notamment salué le travail de sa
principale actrice, Pierrette Robitaille, qui était jusqu’ici plus reconnue
pour ses talents de comédienne. « Quand
on leur demande de faire autre chose, (les actrices) vous en donnent deux fois
plus », a-t-il déclaré.

Le cinéaste Denis Côté et la comédienne Romane
Bohringer (à droite), au cours d’une séance de photos à laquelle se sont
aussi prêtés les acteurs Marc-André Grondin et Pierrette Robitaille
dimanche à Berlin.

Lui-même
refuse qu’on le jette dans un moule. « Je
ne veux pas être étiqueté comme un pur et dur expérimental », a-t-il dit. Toutefois,
Denis Côté se dit fort à l’aise avec son étiquette de cinéaste de festival. Il
n’entend pas non plus se diriger vers un cinéma soi-disant commercial. « Je
ne laisserai pas ma conscience me dicter que je dois m’assagir, que je dois
rencontrer le Grand Public. Ce n’est pas un pied-de-nez au Grand Public. » Pour lui,
si le public « veut travailler un peu et se lancer à l’intérieur (du) film,
il y est invité ».

Quant à
son film, il l’a qualifié d’un peu « sauvage avec beaucoup de
ruptures de ton », le comparant à « une bonne pizza (comportant
plusieurs ingrédients) pour qu’elle devienne juteuse ». Selon lui,
ce prix est une façon de le remercier « pour avoir le courage d’oser
présenter » un tel film, une façon de lui dire de
« continuer de rester libre ». L’annonce
a été accueillie avec une très grande satisfaction par le président et chef de
la direction de la SODEC,
François Macerola, croisé à la cérémonie de commémoration en hommage à Richard
Garneau, à Montréal.

« Je
suis des plus heureux parce que Denis Côté, c’est un cinéaste que j’aime (…)
et qui veut que son film rejoigne du monde et aille dans les
festivals. Et là, avec l’ours d’argent, on est ‘en business' », a commenté
M. Macerola. « Je
trouve que c’est un film magnifique qui a un potentiel très
important pour ce qui est de rejoindre un public », a poursuivi l’ancien
distributeur, sans pour autant se lancer dans les prédictions en ce qui a trait
aux recettes que le film pourrait engranger au box-office
québécois.

Par
ailleurs, l’Ours d’or du meilleur film a été décerné à
« Child’s Pose » du réalisateur roumain Calin Peter Netzer. Le
cinéaste bosnien Danis Tanovic a également reçu un Ours d’argent, celui du
grand prix du jury pour le film « An Episode in the Life of an
Iron Picker ». Les Ours
d’argent remis aux meilleurs acteurs ont été respectivement décernés à Nazif
Mujic (« An Episode in the Life of an Iron Picker ») et à Paulina
Garcia (« Gloria »).

La
cinéaste cree Danis Goulet a elle aussi été récompensée. Son film
« Barefoot » a remporté une mention spéciale du jury international du
volet Generation14Plus.