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Corruption : michael applebaum visÉ

Six bureaux d’arrondissement ont également été le
théâtre de perquisitions, dont celui de Côte-des-Neiges Notre-Dame-de-Grâce, où
le maire par intérim de Montréal, Michael Applebaum, a longtemps siégé, d’abord
à titre de conseiller, puis à titre de maire d’arrondissement. Selon ce qu’a appris La Presse Canadienne,
les mairies d’Anjou, Lachine, Verdun, Saint-Laurent et Saint-Léonard ont
également été visitées par l’UPAC. Ce sont tous des arrondissements dirigés par
des maires élus sous la bannière d’Union Montréal aux dernières élections en
2009.

Les bureaux de cette formation politique,
longtemps dirigée par l’ancien maire Gérald Tremblay, ont également été
fouillés. En tout, plus de 125 policiers ont participé à
neuf perquisitions sur l’île de Montréal. Lors d’un point de presse accordé par le maire en
fin de soirée, tout juste en face de l’hôtel de ville, M. Applebaum a confirmé
avoir été rencontré par les enquêteurs. « Je les ai accueillis dans mon
bureau, je voulais les voir avant [le début de leur perquisition] », a-t-il
indiqué.

Le maire a par ailleurs estimé qu’il était
« normal » que l’opération de l’UPAC eut nécessité la participation de
125 policiers. « Je sais que lorsque l’on parle de 125 policiers, c’est un
nombre impressionnant, mais lorsque l’on considère l’ensemble des lieux où ils
doivent se rendre pour se procurer des informations, je trouve que c’est normal
d’en avoir autant. » Revenant sur sa rencontre avec les enquêteurs, M.
Applebaum a précisé qu’il leur avait fourni des renseignements sur un dossier,
dont il n’a pas voulu divulguer la teneur.

Disant à plusieurs reprises « ne pas vouloir
entrer dans les détails » de l’enquête, il a également refusé de confirmer
l’identité d’autres responsables d’Union Montréal qui auraient fait l’objet de
l’attention des autorités. Il n’a pas non plus voulu commenter le fait que les
perquisitions ont eu lieu dans des lieux se trouvant sous l’égide de son
ancienne formation politique. « Je ne veux pas nuire aux différentes
enquêtes », a-t-il martelé. M. Applebaum a de plus tenu à souligner qu’il
n’avait « rien à se reprocher » en ce qui concerne le financement de sa
campagne électorale de 2009. « Si l’UPAC veut venir me voir, ce sera un
plaisir de (la) rencontrer », a déclaré le maire à plusieurs reprises,
avant d’ajouter qu’il avait « répondu à toutes (ses) questions », sans donner plus
de détails.

Il n’y aurait pas non plus eu de nouveaux contacts
entre M. Applebaum, la première ministre Pauline Marois et le ministre des
Affaires municipal Sylvain Gaudreault depuis l’arrivée des enquêteurs en
après-midi, a affirmé le maire. Ce dernier dit enfin ne pas regretter son passé
(au sein d’Union Montréal), et dit désormais se tourner vers l’avenir pour
penser « à sa carrière et à Montréal, pour mieux servir les citoyens ». Selon la porte-parole de l’UPAC, Anne-Frédérick
Laurence, l’opération a été lancée à la suite d’une enquête ouverte en 2010
concernant « des allégations d’abus de confiance d’un fonctionnaire public,
de fraude et de faux document ».

Aucune arrestation n’a été effectuée, mais 25
témoins ont été rencontrés par les enquêteurs. Selon nos informations, il s’agirait d’élus,
d’anciens élus, de fonctionnaires et de fournisseurs de service. Les occupants de l’hôtel de ville ont reçu l’ordre
d’évacuer le bâtiment dans un courriel envoyé vers 16 h 20 par le président du
conseil de Ville, Harout Chitilian. « Suite à des circonstances exceptionnelles,
nous vous demandons de libérer vos postes de travail et de quitter
immédiatement l’hôtel de ville de Montréal », écrit-il, ajoutant que
« cette mesure prévaut jusqu’à nouvel ordre ».

VISION MONTRÉAL

Rencontrée à l’extérieur de l’hôtel de ville, la
chef de Vision Montréal, Louise Harel, s’est montrée stupéfaite. « C’est
certainement du jamais vu! », s’est-elle exclamée, ajoutant qu’à l’époque
où elle occupait le poste de ministre des Affaires municipales, de 1998 à 2002,
« il y a peut-être eu des perquisitions dans des villes, mais jamais dans
une ville comme Montréal ».

PROJET MONTRÉAL

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a
quant à lui appris la nouvelle alors qu’il s’apprêtait à rencontrer le maire
Applebaum pour discuter du dossier des Mosaïcultures. En point de presse quelques minutes après
l’évacuation de l’hôtel de ville, M. Bergeron a réitéré sa confiance en l’UPAC,
mais aussi en M. Applebaum, avec qui il collabore depuis quelques mois au sein
du comité exécutif. « Je n’ai aucune raison, au stade actuel, de ne pas
avoir confiance en Michael Applebaum », a-t-il déclaré.

L’UPAC et l’escouade Marteau avaient déjà frappé à
Montréal le 17 mai dernier. Les policiers avaient effectué plusieurs
arrestations dans le cadre de leur enquête sur le projet immobilier du Faubourg
Contrecoeur. L’ancien président du comité exécutif Frank Zampino avait
notamment été interpellé, de même que l’entrepreneur Paolo Catania, un
ex-président de la Société
d’habitation de Montréal, Martial Fillion, et un ex-organisateur politique
d’Union Montréal, Bernard Trépanier. 

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