Le Vatican s’en
est pris aux médias, samedi, les accusant de tenter d’influencer l’élection du
nouveau pape en publiant des histoires qu’il dit fausses et diffamatoires à la
veille du conclave qui élira le successeur du pape Benoît XVI. Depuis l’annonce de la démission du pape, le 11
février dernier, les journaux italiens regorgent de rumeurs et de
théorie de complots, d’histoires de rapports secrets et de lobbies au Vatican
qui auraient poussé le pape à la démission.
Les reportages publiés en Italie
suggèrent que les révélations du dossier d’enquête sur le scandale VatiLeaks, remis
au pape en décembre, ont été un facteur dans sa décision de démissionner. La
décision du Vatican de nommer ambassadeur à Bogota Mgr Ettore Balestrero, un
Italien qui occupait jusque-là un poste qui équivaut, au Vatican, à celui de
ministre des Affaires étrangères, serait aussi motivée par un désir de
l’éloigner du Vatican, en lien avec le scandale VatiLeaks, disent encore
les reportages.
C’est faux, a déclaré le Vatican
vendredi, assurant que la nomination de Mgr Ettore Balestrero, décidée il y a
longtemps, était une promotion puisque le nominé devient
également archevêque.
L’institution catholique a comparé
samedi le comportement des médias aux tentatives que faisaient, il y a des
quelques siècles, les États et la royauté pour influencer le processus de
sélection du prochain pape. Un communiqué de la secrétairerie du Vatican
dénonce l’attitude des médias qui publient des histoires « non vérifiées, invérifiables
ou complètement fausses qui causent de sérieux dommages à des personnes et
des institutions ».
Benoît XVI doit prendre sa retraite
le 28 février prochain, devenant ainsi le premier pape à démissionner en près
de six siècles. Le pape a donné comme raison de cette démission sa santé
fragile qui ne lui permet plus, dit-il, de diriger l’Église catholique. Samedi, le pape a mis un terme à une
retraite spirituelle d’une semaine et a tenu une réunion d’adieu avec le
président italien. Dimanche, il donnera sa dernière bénédiction avant de
rencontrer les cardinaux, jeudi matin, après quoi il donnera sa démission.