Certaines
personnes ont été arrêtées pour agressions armées envers les policiers, pour
avoir participé à un attroupement illégal ou pour avoir commis des méfaits sur
des véhicules, selon le sergent Jean-Bruno Latour, porte-parole du Service de
police de la ville de Montréal (SPVM). Certains
individus arrêtés étaient en possession de cocktails Molotov, a précisé Ian
Lafrenière, responsable des relations avec les médias au SPVM. M.
Lafrenière a d’ailleurs mentionné qu’un policier avait été légèrement blessé à
un genou lors des affrontements.
« La
manifestation a débuté sans que (le SPVM) en connaisse l’itinéraire et a été
déclarée illégale. C’est vers 16h10, au coin de Berri et Cherrier, que les
choses se sont envenimées », a-t-il ajouté. Les
policiers ont répliqué aux provocations, aux balles de neige, morceaux de glace
et autres projectiles lancés par certains protestataires en effectuant quelques
charges, ce que le SPVM a qualifié d' »interpellations ciblées ». Selon le
sergent Latour, les policiers ont été visés par les projectiles « de façon
continue » et « dès le départ de la manifestation ».
« Il a
fallu effectuer des ordres de dispersion », a dit le commandant Lafrenière. « Nous
voulions aller chercher les gens qui avaient commis des actes criminels. Il
faut comprendre que bon nombre de gens présents étaient de bonne foi et de
nature pacifique », a-t-il précisé. Au dire du
commandant Lafrenière, plusieurs personnes seront accusées de méfait,
d’attroupement illégal, d’agression armée ou encore de possession de matériel
incendiaire.
Les rues
de Montréal pourraient cependant être de nouveau investies en soirée. Sur sa
page Facebook, le regroupement Mouvement étudiant a invité les citoyens à
battre le pavé à compter de 20 h, plaidant notamment que « la paix sociale
n’est pas achetable avec une hausse ‘un peu moins pire' » des frais de
scolarité et qu' »on (n’)a pas fait six mois de grève pour ça ».
Le Sommet
sur l’enseignement supérieur venait à peine de se terminer par l’annonce d’une
indexation des droits de scolarité, mardi, que quelques milliers de
manifestants, principalement des étudiants, ont pris la rue à l’appel de l’ASSÉ
pour réclamer la gratuité scolaire complète. « Les
étudiants à travers le Québec réalisent que ce gouvernement les a floués en
leur promettant un sommet qui allait s’intéresser à la mission fondamentale des
universités », a déclaré le porte-parole de l’ASSÉ, Jérémie Bédard-Wien,
avant le départ de la manifestation.
« Finalement,
ce qu’ils ont eu, c’est une énième hausse des frais de scolarité. Une
indexation de 3 pour cent, ça reste inacceptable et le gouvernement peut être
assuré que, malgré ses dires, les étudiants seront là pour leur rappeler qu’ils
n’ont pas fait six mois de grève pour une autre hausse des frais de
scolarité », a-t-il promis. Selon
l’ASSÉ, quelque 50 000 étudiants avaient voté pour la grève mais la
manifestation n’a réuni qu’entre 2000 et 3000 marcheurs, ce qui n’a pas empêché
son porte-parole d’y voir un message clair à la première ministre Pauline
Marois et son ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne.
« C’est
une grande démonstration de force pour nous qui prouve au gouvernement, à Mme
Marois et à M. Duchesne que l’indexation des frais de scolarité ne passera pas,
a affirmé M. Bédard-Wien. Ce n’est pas accepté par l’ASSÉ, ce n’est pas accepté
par le mouvement étudiant, ce n’est pas accepté par des centaines de milliers
de Québécois qui se sont levés ces derniers mois pour défendre une conception
différente de l’éducation. »
L’ASSÉ
avait décidé de boycotter le Sommet sur l’enseignement supérieur, se plaignant
que les thèmes qu’elle voulait voir figurer à son ordre du jour n’aient pas été
retenus. Sur son site Web, l’ASSÉ qualifie l’exercice gouvernemental de sommet
de l’indexation. M.
Bédard-Wien a laissé planer la possibilité d’un autre printemps mouvementé. « Dans
les prochaines semaines, les étudiants et les étudiantes se réuniront en
assemblée générale à travers le Québec pour déterminer la marche à suivre,
a-t-il prévenu. On peut s’attendre à ce que l’ensemble du mouvement étudiant,
pas seulement l’ASSÉ, continue de se mobiliser. »
Québec
solidaire appuyait la manifestation de l’ASSÉ. Les députés Françoise David et
Amir Khadir y ont participé. Le parti de gauche est le seul à prôner la
gratuité scolaire à l’Assemblée nationale. Rendue
célèbre lors du printemps 2012, la mascotte Anarchopanda a également été
aperçue sur place. De même,
des petits groupes de manifestants vêtus de noir et masqués se sont mêlés à la
manifestation. Lundi, une
manifestation tenue à l’issue de la première journée de travaux au sommet a
conduit à cinq arrestations, selon le SPVM. L’une des personnes a été arrêtée
pour avoir porté un masque.