Le long
métrage « Rebelle » a complètement dominé le volet cinéma de ce premier
gala de l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision, méritant rien de
moins que dix prix, dont ceux allant au meilleur film
et au meilleur réalisateur. La jeune
Rachel Mwanza est également montée sur scène pour accepter le prix réservé à la
meilleure actrice, après avoir représenté Serge Kanyinda, absent, nommé
meilleur acteur de soutien. Et lors
d’une cérémonie tenue en prélude du volet télévisé,
« Rebelle », connu
en anglais sous le titre « War Witch », avait été honoré dans les
catégories de meilleur scénario, meilleur montage, meilleures images, meilleur
montage sonore, meilleur son d’ensemble et meilleure direction artistique.
EN LICE POUR 12 PRIX
En lice
pour 12 prix, « Rebelle » n’a cédé que dans la catégorie de meilleur
costume, devant le film québécois « Laurence Anyways » de
Xavier Dolan, et dans celle des meilleurs effets visuels, au profit de
« Resident Evil: Retribution ». « Laurence Anyways » a mérité
un autre trophée, dans la catégorie du meilleur maquillage.
Dans la
catégorie de meilleur film, « Rebelle » a été préféré à
cinq longs métrages, dont les oeuvres québécoises « Inch’Allah »,
« Laurence Anyways » et « L’Affaire Dumont ». Dans la lutte au
titre de meilleur réalisateur, Nguyen a notamment devancé Xavier Dolan et
Bernard Émond, ce dernier pour « Tout ce que tu possèdes ».
« Je
suis vraiment touché », a déclaré Nguyen en recevant la statuette remise au
meilleur réalisateur.
« J’aimerais
dédier ceci aux femmes du Congo, à leur force, à leur courage,
à leur
résistance. »
UN MESSAGE IMPORTANT
Avant de
quitter la scène, Kim Nguyen tenait à livrer un message qu’il considérait
important. »À
mes amis au Canada, à nous tous Canadiens, et particulièrement ceux qui sont
actionnaires, bien que nous ne soyons pas légalement responsables de vos
investissements, nous sommes socialement et moralement responsables de ces
investissements. C’est très important que vous demandiez à vos administrateurs,
à vos gérants de banque et à toute personne qui s’occupe de vos
investissements, de ne pas investir seulement en fonction d’un pourcentage. Vous voulez être moralement responsable et fiers de ce en quoi vous avez
investi. Et vous ne voulez pas attiser la violence, les conflits et les bains
de sang de l’autre côté de l’océan. C’est très important. »
Au moment
où il foulait le tapis rouge en compagnie de Rachel Mwanza, le cinéaste
québécois s’était dit heureux de pouvoir rendre hommage aux membres de son
équipe, rappelant qu’il s’agissait d’un effort collectif. « Ce
qui est bien avec les Écrans canadiens et les Jutra, c’est que les membres de
mon personnel, de mon équipe, reçoivent la reconnaissance qu’ils méritent
pleinement », a déclaré Nguyen. « Il
s’agit d’un effort d’équipe et nous étions toujours en mode ‘improvisation’,
toujours dans le moment présent. Pour que ça fonctionne, il faut une équipe qui
travaille en unisson et c’était vraiment le cas. »
En lever
de rideau du volet télévisé, le premier prix de la soirée est allé au vétéran
acteur américain James Cromwell, pour sa prestation dans « Still
Mine ». Le prix de la meilleure actrice de soutien a été remis à Seema
Biswas, pour « Midnight’s Children ». Le gala
des Écrans canadiens, qui regroupe les anciens prix Genie et Gemini, honorait
le meilleur du cinéma et de la télévision canadienne.
C’est le
comédien Martin Short qui avait le mandat d’animer la soirée. L’ancienne
vedette de Saturday Night Live a fait une entrée tout en hauteur, survolant le
public suspendu par des câbles. « Ils
m’ont fait monter si haut que je pouvais voir les deux résidences de Mike
Duffy », a lancé l’animateur, en faisant référence à la controverse
entourant les allocations de logement du sénateur conservateur.
Short
s’est gentiment moqué de vedettes canadiennes, dont Don Cherry et Rick Mercer,
et a lancé une petite pointe en direction du réalisateur du film
« Argo ». Le long métrage de Ben Affleck a été sacré meilleur film
aux Oscars la semaine dernière, mais a fait l’objet de certaines critiques au
Canada pour avoir négligé l’apport du pays dans le sauvetage de six citoyens
américains lors de la crise des otages en Iran en 1979. « C’est
toujours agréable de rentrer à la maison. J’ai voyagé à bord d’Air Canada. Ou
comme l’appelle Ben Affleck, American Airlines. »
Dans le
volet télévision, « Flashpoint » s’est mis en évidence avec le prix de
la meilleure série et du meilleur rôle masculin, à Enrico Colantoni, notamment.
Lors de la cérémonie précédant le gala télévisé, la série avait mérité quatre
autres honneurs.