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Une scÈne de film pour remettre de l’argent À bernard trÉpanier

C’est
une véritable scène de film qu’il a décrite, mercredi, devant la commission: il
passait par une ruelle, par exemple, ou demandait à Bernard Trépanier de venir
s’asseoir dans sa voiture, après qu’il ait glissé l’enveloppe d’argent sous le
siège du passager. M.
Meunier était visiblement dégoûté par ce qu’il devait faire à compter des
années 2004 ou 2005, selon lui, pour que BPR obtienne des contrats de la Ville de Montréal. Il a
raconté qu’il ne voulait même pas remettre l’enveloppe d’argent en main propre
à Bernard Trépanier il la plaçait sur une armoire et lui disait qu’elle était
là.

« Je
voulais me débarrasser de ça au plus vite à chaque fois », a raconté le
témoin.

Il
croit avoir ainsi servi d’intermédiaire « quatre ou cinq fois » entre
son employeur de l’époque et Bernard Trépanier, pour remettre des sommes de
5000 $ à 25 000 $ en argent comptant. Lui
qui est diplômé en génie et en relations publiques n’aimait pas ce qu’il
voyait. « J’ai fait des études, pas pour être une ‘boîte à malle’ entre ces
gens-là et l’entreprise. Je commence à réaliser que ce n’est pas… Je ne suis
pas fier; ce n’est pas très honorable ce qui se passe là », a-t-il lancé.

Mais
quand il se bornait à acheter des billets pour des cocktails de financement, au
début des années 2000, BPR ne remportait pas de contrats à la Ville de Montréal. Tout a
changé quand on lui a dit de rencontrer Bernard Trépanier et que BPR s’est mis
à remettre des enveloppes d’argent. Les contrats sont finalement arrivés.

Une scène de film pour remettre de l’argent comptant à Bernard Trépanier.

Bernard
Trépanier l’informait s’il allait obtenir le contrat et lui disait même le
prix. Il l’a même informé, une fois, que BPR allait devoir faire un consortium
avec le Groupe Séguin. Et
M. Trépanier « s’en vantait d’être très proche de M. (Frank) Zampino (à
l’époque président du comité exécutif de la ville de Montréal) », a-t-il
relaté.

Son
témoignage se poursuit ce jeudi, après quoi la commission doit entendre
l’ancien journaliste d’enquête du quotidien La Presse André Noël,
aujourd’hui enquêteur à la Commission Charbonneau.