« Je
fais ce travail depuis presque 25 ans et je me suis consacré entièrement aux
intérêts de nos actionnaires, a-t-il déclaré, la voix étreinte par l’émotion,
au cours d’une téléconférence. Ma vie s’est résumée à Québecor, bien souvent à
l’exclusion de toute autre chose. » L’homme de
51 ans veut passer plus de temps avec sa conjointe, Julie Snyder, et leurs
trois enfants. Il compte aussi s’occuper des « missions
philanthropiques » de Québecor et des dossiers « stratégiques » du
conglomérat.
Parmi
ceux-ci, on compte la transformation continue du secteur des médias, les
investissements à faire dans le réseau cellulaire de Vidéotron et, surtout, les
efforts de Québecor pour installer une équipe de hockey de la Ligue nationale à Québec, a
indiqué Françoise Bertrand, présidente du conseil d’administration de
l’entreprise, au cours d’un entretien téléphonique.
À
l’assemblée annuelle du 8 mai, M. Péladeau deviendra vice-président du conseil
de Québecor et président du conseil des filiales Québecor Média et TVA
(TSX:TVA.B). Serge Gouin, qui présidait le conseil de Québecor Média depuis
1999, prendra sa retraite. Celui que
l’on surnomme PKP est l’actionnaire de contrôle de l’entreprise fondée en 1965
par son père, Pierre Péladeau. Il a assuré jeudi ne pas avoir l’intention de
céder les actions de la famille.
Pierre
Karl Péladeau s’est joint à Québecor comme adjoint de son père en 1985. Il est
devenu président et chef de la direction de l’entreprise en avril 1999.
C’est
Robert Dépatie, qui dirige Vidéotron depuis 2003, qui deviendra président et
chef de la direction de Québecor. Manon Brouillette sera la nouvelle présidente
de Vidéotron, où elle travaille depuis 2004.
Les
dernières années ont été fort mouvementées chez Québecor. Elles ont notamment
été marquées par le lock-out au Journal de Montréal, le lancement du réseau
cellulaire de Vidéotron, la mise en ondes du canal TVA Sports et le rachat
d’une bonne partie de la participation de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans
Québecor Média.
M.
Péladeau laisse une entreprise en bonne santé financière. Les investisseurs le
reconnaissent: le cours de l’action de Québecor s’est établi à 46,28 $
mardi, un sommet qu’il n’avait pas atteint depuis le début de l’année 2000.
Le géant
médiatique est toutefois confronté à des défis grandissants. Depuis quelques
années, les secteurs des médias d’information, de l’édition de livres et de la
distribution de produits culturels (Archambault) voient leurs résultats fléchir
alors que la croissance de Vidéotron, jadis fulgurante, ralentit.
RÉSULTATS
Au
quatrième trimestre de 2012, Québecor a enregistré des profits nets de 9,2
millions $ (15 cents par action), en forte baisse par rapport aux 85,4 millions
$ (1,34 $ par action) dégagés pendant la même période de l’an dernier. Les
résultats ont notamment été plombés par des pertes liées à des instruments
financiers et le refinancement de dettes. En
excluant les éléments exceptionnels, le bénéfice par action s’est élevé à 89 cents
alors que les analystes financiers tablaient en moyenne sur 1,13 $. Les
revenus trimestriels ont atteint 1,14 milliard $, en baisse de 0,5 pour cent.
« Ces
résultats montrent clairement l’impact de la concurrence accrue de Bell, qui
s’est traduite par un faible niveau de nouveaux abonnés (chez Vidéotron) »,
a commenté l’analyste Maher Yaghi, de Valeurs mobilières Desjardins, dans une
note. Pour
l’ensemble de 2012, les profits nets ont totalisé 167,7 millions $ (2,65 $ par
action), en baisse de 16,6 pour cent par rapport aux 201 millions $ (3,14 $ par
action) engrangés en 2011. Les revenus annuels se sont chiffrés à 4,35
milliards $, en hausse de 3,5 pour cent. L’action
de Québecor a perdu 5,2 pour cent jeudi pour clôturer à 43,66 $, à la Bourse de Toronto.