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Commission charbonneau: andrÉ morrow dans l’eau chaude

Devant la
commission, le vice-président principal de SNC-Lavalin, Yves Cadotte, avait
soutenu qu’il avait été sollicité pour verser 200 000 $ au parti Union
Montréal. Pour parvenir à dégager cette somme, il aurait versé 125 000 $ en
argent comptant et aurait accepté de payer une facture de 75 000 $ de Morrow
Communications à la place d’Union Montréal. De son
côté, l’agent officiel d’Union Montréal, Marc Deschamps, avait affirmé que
cette facture de 75 000 $ n’avait pas trait à du travail fait pour Union
Montréal et se justifiait par « peu ou pas de travail fait » pour
SNC-Lavalin.

Jeudi,
devant la commission, M. Morrow a repris essentiellement les mêmes mots que M.
Deschamps, affirmant qu’il avait fait « peu ou pas de travail » pour
SNC-Lavalin, pour cette facture de 75 000 $. Mais il a expliqué que cela
s’expliquait par « un retainer », une sorte de période de mise en disponibilité
exclusive à laquelle Morrow Communications acceptait de se prêter pour
SNC-Lavalin. Et finalement, ses services ont été peu requis durant cette
période. M. Morrow
a aussi confirmé les dires de M. Deschamps, selon lesquels il ne s’agissait pas
de travail fait par Morrow Communications pour le parti Union Montréal. Mais il
a contredit ainsi M. Cadotte, de SNC-Lavalin.

Les dates
de la lettre d’entente justifiant la facture ont toutefois laissé perplexe la
commission. Elles font ainsi référence à une période de disponibilité de Morrow
Communications du 1er février 2005 au 31 décembre 2005. Or, cette période
coïncide avec la période électorale à Montréal, puisque l’élection a eu lieu en
novembre 2005. Et c’est
en novembre 2005 qu’il a été convenu avec SNC-Lavalin de cette lettre
d’entente, selon M. Morrow, alors que la période de disponibilité est en grande
partie rétroactive à cette date. « On m’a demandé de produire la facture
immédiatement », a justifié M. Morrow.

M. Morrow
affirme avoir cru que SNC-Lavalin voulait agir ainsi, avec une facture pour une
mise en disponibilité rétroactive, pour ses impôts ou pour boucler son exercice
budgétaire. Il n’a pas
posé davantage de questions sur cette façon de faire à SNC-Lavalin, a-t-il
admis. Il connaissait le vice-président de SNC-Lavalin, Pierre Anctil, depuis
30 ans, ayant milité avec lui au Parti libéral du Québec. Un autre
aspect a fait sourciller le commissaire Renaud Lachance.

Dans sa
propre déclaration écrite devant la commission, M. Morrow dit avoir été choisi
par SNC-Lavalin à cause de son « implication auprès d’Union Montréal ».
Donc, lui-même fait référence à son travail pour Union Montréal pour cette
facture à SNC-Lavalin. Mais M.
Morrow a justifié la contradiction par le fait qu’il voulait plutôt faire
référence à son « implication politique » en général, et non à son
« implication politique auprès d’Union Montréal ». Il a
assuré que s’il avait su dans quoi il s’embarquait alors, il aurait refusé de
le faire.

« J’ai
appris ça ici même, en même temps que vous à la commission. Je n’ai jamais été
au courant de ça. Et je vous dis que si j’avais été au courant de ça, j’aurais
refusé, je me serais levé et je serais parti. Je ne faisais pas partie de ça.
Je ne faisais pas partie du financement », a plaidé M. Morrow. « Je
n’ai jamais été mercenaire d’élection; je n’ai jamais été organisateur
d’élection; je n’ai jamais été un travailleur d’élection; je n’ai jamais fait
de financement. Je ne fais que du conseil en communication », a-t-il
plaidé.

Sa firme a
eu maints contrats dans le milieu politique, pour des chefs libéraux du Québec
Robert Bourassa, Daniel Johnson, Jean Charest, des chefs libéraux du Canada Jean Chrétien, John Turner, Michael Ignatieff, Paul Martin et pour Gérald
Tremblay, à Montréal.