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200 personnes manifestent contre la brutalitÉ policiÈre À montrÉal

S’exprimant
sur le réseau social Twitter, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a
annoncé un peu après 21 heures que la manifestation était légale puisqu’un
itinéraire avait été fourni, et qu’elle le resterait tant et aussi longtemps
que les participants respecteraient l’itinéraire convenu. Selon le
tracé fourni aux policiers, les manifestants devaient emprunter la rue
Sainte-Catherine vers l’est, puis le boulevard Saint-Laurent vers le nord,
l’avenue Mont-Royal vers l’est,

la rue Saint-Denis vers le sud et enfin la rue
Sainte-Catherine de nouveau vers l’est, pour terminer leur marche à la place
Émilie-Gamelin. Après la
vigile, les participants ont commencé à se déplacer et après avoir franchi
quelques mètres à peine, ils ont effectué un sit-in dans la rue, à l’angle des
rues Sainte-Catherine et Jeanne-Mance. Le
dispositif policier semblait relativement peu important au début de
l’événement; plusieurs policiers à cheval ont brièvement défilé sur l’avenue
traversant la Place
des Festivals, sans reparaître par la suite. Quelques agents circulaient
également à vélo dans les environs.

Le
député du Parti québécois, Daniel Breton, a fait une apparition-surprise à la
vigile contre la brutalité policière.

Plusieurs
manifestants portaient le désormais traditionnel carré de feutre rouge, en écho
aux diverses manifestations tenues l’an dernier contre la hausse des droits de
scolarité imposée par le gouvernement Charest. D’autres brandissaient des
pancartes et des banderoles. Nombreux étaient ceux qui avaient apporté une
bougie. Selon Luc,
l’un des protestataires présents sur place, l’événement s’inscrit dans le cadre
de la cause étudiante. Quant à l’itinéraire qui aurait été fourni aux
autorités, celui-ci était loin de faire l’unanimité, assure-t-il.

Ce
manifestant trace par ailleurs un lien entre le règlement municipal P-6, qui
oblige les protestataires à fournir un itinéraire sous peine d’être arrêtés et
de se voir remettre un constat d’infraction de 637 $, et la loi 78 tant décriée
à l’époque du gouvernement libéral, qui rendait illégal, entre autres, tout
attroupement de plus de 50 personnes n’ayant pas fourni d’itinéraire à la
police. Selon Luc,
l’obligation de fournir un itinéraire contrevient à la nature même des
manifestations, qui se veulent « démocratiques », et qui ne
possèderaient donc pas de structure décisionnelle officielle, selon lui.

Pour les
manifestants, il s’agissait également d’une occasion d’envoyer un message à la
première ministre Pauline Marois, dont le gouvernement a récemment suggéré aux
manifestants de se plier au règlement municipal controversé. « Le
Parti québécois a cette habitude de donner l’impression d’être à gauche dans
l’opposition, puis de se positionner au centre-droit une fois au pouvoir »,
a lâché Luc, qui dit regretter d’avoir stratégiquement voté pour cette
formation aux dernières élections, « surtout pour battre [Jean]
Charest ».

Un peu de
fiel était également dirigé vers l’hôtel de ville de Montréal et l’administration
Applebaum. Les manifestants interrogés semblaient cependant surtout en vouloir
à Pauline Marois et à ses troupes, accusées d’avoir fait volte-face dans leur
appui à la cause populaire.