Tirant des coups de feu dans les deux endroits, il a tué un employé de la garderie, puis s’est suicidé. Aucun enfant n’a été blessé. L’identité
des deux hommes n’a pas été divulguée par la police. « Un
des éléments (…) qui serait la source de cette tragédie, c’est la possibilité
que ce soit relié (à une) séparation récente », a avancé le directeur du
service de police de la ville de Gatineau, Mario Harel.
Au cours
d’un point de presse donné en face du lieu du drame, vendredi après-midi, M.
Harel a dit croire que certains des 53 enfants ont été témoins de la scène. « C’est
une petite résidence. Donc, ce qu’on croit, c’est que effectivement, les
enfants étaient à proximité », a dit M. Harel, contredisant les quelques
parents qui ont voulu parler aux nombreux journalistes présents.
« Ils
n’ont rien vu, les enfants, de ce que j’en sais », a dit Omar Eltalawi qui
serrait dans ses bras, Zain, sa petite de trois ans. Benoît
Migneault, lui, repartait avec son fils. Sa conjointe est une employée de la
garderie. C’est elle qui l’a prévenu. « Elle était sur place. Elle a vu que
les enfants, les éducateurs, tout le monde était correct. (…) Elle m’a dit
que personne n’a rien vu. Ils ont entendu des coups de feu et personne n’a rien
vu », a-t-il raconté, en se dépêchant de quitter les lieux.
L’Hôpital
de Hull, situé juste en face de la garderie, a installé une cellule de crise
pour offrir de l’aide aux enfants ainsi qu’à leurs parents et à leurs
éducatrices.
LA POLICE ARRIVE TOUTE SUITE MAIS TROP TARD
« Vers
10h27, un appel a été placé au centre 9-1-1 de la garderie en question nous
indiquant qu’il y avait un individu armé et menaçant à l’intérieur de la
garderie. Nos policiers sont arrivés sur les lieux à 10h30 », a relaté M.
Harel. Les
policiers sont entrés à la première adresse, y ont trouvé le tireur mort, avec,
à ses côtés, un fusil de chasse de gros calibre. Ils ont évacué les enfants et
leurs éducatrices présents sur les lieux. Arrivés à la maison
à côté,
ils ont trouvé l’autre homme. Celui-ci a été transporté à l’hôpital, de l’autre
côté de la rue. C’est là qu’on a constaté son décès. La police
ne dit pas, pour l’instant, si cette victime avait un lien avec le tueur.
Les
enfants, 48 d’âge préscolaire dans une des maisons et cinq poupons dans
l’autre, ont tous été accueillis dans une résidence voisine. Les policiers les
remettaient à leurs parents par petits groupes, un exercice qui a duré plus de
deux heures et qui a donné lieu à des scènes lourdes d’émotion.
Le maire
de Gatineau, Marc Bureau, a senti le besoin de se présenter sur place, en milieu
d’après-midi. « J’aimerais
remercier le citoyen qui a accueilli les 53 enfants chez lui,
aujourd’hui », a dit le maire qui a aussi remercié les policiers pour leur
efficacité.
Dans un
communiqué publié en milieu de soirée vendredi, le ministre de la Sécurité publique du
Québec, Stéphane Bergeron, s’est dit profondément consterné par les événements. « Une
telle violence gratuite n’a pas et n’aura jamais sa place dans notre société.
Je condamne avec force de tels actes, qui sont d’autant plus dégoûtants qu’ils
ont été commis en présence d’enfants, qui sont vulnérables et qui devraient
pouvoir s’en remettre avec confiance aux adultes », a dénoncé M. Bergeron,
qui est aussi ministre responsable de la région de l’Outaouais.
Le
communiqué ajoute que le gouvernement s’est assuré que toutes les ressources
professionnelles requises en matière d’aide psychosociale soient disponibles
pour soutenir et apporter aide et réconfort selon les besoins, incluant la
ligne 8-1-1 et le Centre 24/7.