L.M. : Avec la carrière que tu mènes actuellement, trouves-tu toujours le temps de faire de l’impro?
R.B. : Absolument. C’est une occasion en or pour rencontrer des gens et c’est toujours amusant. Il faut arriver stimulé et, bien que ce soit un excellent évacuateur de stress, il faut vivre avec l’obligation de fournir du matériel… L’impro c’est un divertissement de l’ordre du cabaret, des morceaux de théâtre qui prennent forme et se raboutent. Je trouverais cela plate de la percevoir comme un travail…
L.M. : Les matchs de la LNI coïncidant avec la diffusion de 19-2, es-tu déçu de ne pouvoir te voir à l’écran?
R.B. : [rires] J’écoute rarement ce que je fais. Non pas parce que j’ai un problème à me voir à l’écran, mais parce que je connais l’histoire.
L.M. : Raconte-nous un ou deux de tes souvenirs les plus chers…
R.B. : Je garde un beau souvenir du printemps 1995, où nous étions une bande de jeunes recrues inconnues, dont Christian Vannasse, Sylvie Moreau, Stéphane Crête et moi, envoyés à Paris pour participer à des matchs. C’était drôle de voir la réaction des amateurs d’impro, qui s’attendaient à retrouver les Gaston Lepage et Normand Brathwaite! Disons que la pression était au rendez-vous…
Un autre moment marquant au cours de ma « carrière » dans la LNI est la fois où j’ai joué avec le cofondateur de la ligue, Robert Gravel. J’avais parfois des discussions avec lui et nous n’étions pas toujours d’accord avec nos opinions respectives… voire rarement. Or, sur la « patinoire », on n’est jamais ce que l’on dit, mais ce que l’on fait. Alors, on réglait nos trucs avec un clin d’œil d’artistes qui se reconnaissent. Robert était un peu réticent à laisser entrer les jeunes au sein de la LNI. Et comme j’avais intégré la ligue dès l’automne qui succédait au printemps en France, il trouvait que j’étais rentré par une drôle de porte…
L.M. . : Parle-moi des bénéfices que l’on tire à faire de l’improvisation?
R.B. : D’abord, la même impulsion doit revenir chaque fois. Les gens sont souvent surpris que je travaille sur du drame et de la comédie en même temps. À cela, je réponds : on peut jouer Shakespeare et Molière et la LNI est l’occasion par excellence pour travailler différentes facettes du métier. Même que c’est un placement. La panique devient carrément une muse, une sorte de catapulte de coups de pied au cul dans l’univers [rires]. L’impro n’est pas du théâtre organisé, elle va toujours se battre contre la structure. Comme les comédiens eux-mêmes ne savent pas ce qui va se passer, le public, qui le sait encore moins, a moins d’attentes. C’est une machine qui a inventé des spécialistes-généralistes!
L.M. : C’est comment, de jouer au Club Soda?
R.B. : C’est comme une grande allée de quilles. Ce n’est pas la meilleure salle pour faire de l’impro, pas plus que le Medley, qui était trop grand pour le type de spectacle. L’idéal, pour donner une performance optimale, serait de jouer dans une salle multidisciplinaire de 500 places en forme de cuve.
L.M. : Finalement, sur quoi travailles-tu en ce moment?
R.B. : Je travaille sur un spectacle pour enfants, un spectacle avec Stéphane Lafleur, un film avec la gang d’États-Humains, et j’ai un autre projet en vue avec Sylvie Moreau.
Source : LaMetropole.com