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Justin trudeau devient le nouveau chef du parti libÉral du canada


Il a grandi sous la loupe des Canadiens, nous titillant en nous rappelant les
exploits de son père tout en insistant pour dire à quiconque voulait l’entendre
qu’il ne pourra jamais répéter les exploits de son paternel.
Justin
Trudeau a reconnu qu’il a grandi en devant répondre à des attentes très
élevées. Il a aussi admis qu’il n’aurait probablement pas suscité le même
intérêt dans la course à la chefferie du Parti libéral du Canada si son nom de
famille était différent.

Mais c’est
comme ça, a-t-il expliqué pendant une entrevue accordée à La Presse Canadienne.
« Quand
je suis arrivé pour ma première journée d’école au Collège Jean-de-Brébeuf les
gens avaient des attentes extraordinaires », a-t-il dit à propos de l’école
privée montréalaise que son père a fréquentée.

« Que
ce soit lorsque je me suis présenté à l’Université McGill, pour commencer une
carrière comme professeur ou en entrant dans une salle du conseil de Katimavik,
chaque pas que j’ai fait a dû être pris en considérant les attentes. »

« C’est
facile de décevoir quelqu’un qui a des attentes élevées. Je dis ouvertement que
je travaille très, très fort pour répondre à leurs attentes à mon égard, mais
je ne peux leur promettre que je serai porté sur un piédestal et serai en
mesure de répondre à toutes les attentes déraisonnables que les gens placent en
moi. »

Justin
Pierre James Trudeau, qui prend la barre du Parti libéral du Canada dimanche,
serait, selon certains, la première étape dans l’accomplissement d’un destin
politique qui semblait être écrit dans le ciel lorsqu’il est devenu le premier
fils du premier ministre canadien le jour de Noël 1971.

Son nom
est peut-être identique, mais la situation qui incombe à l’ex-professeur de 41
ans est pratiquement incomparable avec celle qu’a vécue son père il y a 46 ans.

Les
libéraux formaient régulièrement le gouvernement à la tête du Canada. Pierre
Elliott Trudeau, bien qu’il fût relativement nouveau à Ottawa, avait pris part
aux nombreuses batailles politiques, notamment la grève de l’amiante à la fin
des années 1940 et le débat sur l’indépendance du Québec. Il était considéré
comme un intellectuel réputé et avait mis très peu de temps à apposer son nom
sur une réforme judiciaire importante à titre de ministre de la Justice dans le
gouvernement de Lester Pearson.

Les
réalisations du fils sont autrement plus modestes. Élu deux fois député de la
circonscription de Papineau au Québec, il s’est démarqué en devenant l’un des
orateurs et des collecteurs de fonds les plus importants du parti. Il a
également battu le sénateur conservateur Patrick Brazeau dans un combat de
boxe, même si son rival était plus jeune et plus puissant que lui. Et, bien
sûr, il profite de la popularité qui accompagne sa prestance et son prestigieux
nom de famille.

Sa
biographie officielle est plutôt mince. Bachelier ès arts de l’Université
McGill et Bachelier en Éducation à l’Université de la Colombie-Britannique.
Études sociales et professeur de français à l’Académie West Point Grey et à
l’école Sir Winston Churchill Secondary à Vancouver.

Il a
présidé le programme Katimavik destiné aux jeunes entre 2002 et 2006, a inauguré en
compagnie de son frère Alexandre le Centre Trudeau d’études sur la paix et les
conflits à l’Université de Toronto en 2004, et il a animé le prix littéraire
Giller en 2006.

Après
avoir entamé des études afin d’obtenir une maîtrise ès arts en géographie
environnementale, il a abandonné l’école pour entamer sa carrière politique en
2008.

Interrogé
sur ses goûts personnels, il a énuméré une panoplie d’éléments populaires,
pratiques et surprenants.

Ses films favoris sont ‘La Guerre des étoiles’ et ‘À
l’ombre de Shawshank’. Il lit présentement ‘Plutocrats’ de Chrystia Freeland à
propos de la tranche d’un pour cent de la population la plus riche et la plus
puissante, ‘Lettres à un jeune politicien’ de Lucien Bouchard, et le suspense
de Lee Child ‘Die Trying’. Physiquement, il fait du yoga et de la boxe, ce qui
convient parfaitement, selon lui, aux politiciens.

Sa
personnalité est difficile à cerner. Les Canadiens ne le connaissent pas
vraiment, même s’ils reconnaissent le nom. Mais il est davantage qu’un nom.

« C’est
un test Rorschach humain à lui seul. Chacun voit en lui ce qu’il veut voir, a
indiqué Darrell Bricker, de la firme Ipsos Global Public. Il est la
personnification du changement et si on est un électeur progressif, on veut
voir du changement. »

Selon lui,
Justin Trudeau représente une menace pour les politiciens de la vieille garde
comme Stephen Harper ou Thomas Mulcair, lesquels n’ont, selon lui, aucune
crédibilité à titre d’agents du changement.

Marc
Lalonde, un ancien conseiller et un ancien ministre de Pierre Trudeau, croit
que le fils est différent du père.

« Il
ne lui ressemble pas au chapitre de la communication. Son père était
charismatique et savait s’y prendre avec une foule mais il pouvait être très réservé,
même distant, lorsqu’il faisait des rencontres individuelles. Justin est
l’opposé de cela. Il aime se lier aux gens, les écouter et parler avec eux,
individuellement, mais il n’est pas capable de captiver une foule comme son
père pouvait le faire. »