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Acquisition des entreprises d’accurso

Il s’agit d’une transaction de 150 millions $ en vertu de laquelle le Groupe Hexagone se porte acquéreur de Louisbourg SBC, Gastier, Géodex, Ciments Lavallée et Houle H2O, des entreprises dont le chiffre d’affaires annuel se situe entre 400 et 500 millions $ et qui emploient 2500 personnes. M. Gauthier sera président et chef de la direction de Groupe Hexagone, alors que Mario Bertrand, ex-chef de cabinet de Robert Bourassa, présidera le conseil d’administration.

En conférence de presse, mardi, dans les bureaux de Gastier à Montréal, M. Gauthier a reconnu que l’empire de Tony Accurso s’était avéré trop imposant pour être entièrement avalé par son groupe. « On aurait voulu en acheter certaines autres entreprises pas l’entièreté mais il vient un moment où il y a une capacité de financement, quand le banquier vous dit: voici le maximum que je suis prêt à vous prêter. C’est le banquier qui a déterminé le montant d’argent qu’on pouvait payer », a-t-il précisé.

Deux des fils de Tony Accurso, James et Marco, demeurent au sein de l’équipe de direction d’Hexagone mais, bien qu’ils en soient aussi actionnaires, ils ne siégeront pas sur le conseil d’administration. Joël Gauthier a cependant assuré que leur présence ne signifiait d’aucune façon que leur père gardait une emprise indirecte sur la compagnie et il a dit croire que leur maintien en poste était parfaitement justifié.

« James Accurso et Marco Accurso sont un peu c’est une question de perception  victimes de leur nom de famille. Mais ce sont des gens qui ont été formés en ingénierie, ça fait partie de leur ADN. Ils sont tombés dans la construction très très jeunes. Ils sont excellents. J’aime mieux les avoir dans notre équipe que de les avoir (…) chez des compétiteurs », a déclaré leur nouveau patron.

Le conseil d’administration sera formé de neuf personnes, dont cinq administrateurs indépendants qui ne sont pas membres de l’équipe de direction. Parmi eux, outre M. Bertrand, on retrouve l’ex-ministre péquiste Yves Duhaime et l’ancien numéro un de la Société des alcools du Québec et de Loto-Québec, Gaétan Frigon. Tant MM. Gauthier que Bertrand ont reconnu l’importance d’adopter des pratiques d’affaires irréprochables et de tout mettre en oeuvre pour regagner la confiance du public.

« Nous souhaitons et nous aurons la confiance du gouvernement du Québec dans la réalisation des projets à venir, a indiqué M. Gauthier. Il nous reste maintenant un défi au niveau de la confiance: obtenir la confiance du public et nous relèverons ce défi. Notre objectif est de faire croître le Groupe Hexagone, notre objectif c’est de faire d’Haxagone l’équivalent d’un CGI, d’un Bombardier et d’un Cirque du Soleil. »

Un premier pas dans cette direction, selon lui, aura été la conférence de presse de mardi, ainsi que la décision de créer un conseil d’administration dont la majorité sera en mesure de maintenir une certaine distance par rapport aux activités de l’entreprise. « Nous sommes une entreprise privée qui, en théorie, ne devrait que rendre des comptes à ses actionnaires. On fait preuve d’ouverture, de transparence et, en plus, on cède le contrôle de l’entreprise à des membres externes indépendants qui ne sont pas actionnaires », a plaidé M. Gauthier.

M. Gauthier, qui a également été président du Parti libéral du Québec de 1999 à 2003, a indiqué que cette nouvelle aventure était pour lui la réalisation d’un vieux rêve. Avocat spécialisé en construction, il a raconté que son grand-père avait lancé une entreprise de construction, reprise par son père et qu’il espérait lui-même diriger un jour.