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Iron man 3 avec robert downey jr.

Le choix en tant qu’auteur/réalisateur du scénariste emblématique des blockbusters décomplexés des années 80 et 90, Shane Black (L’Arme Fatale, Last Action Hero)  semblait démontrer une volonté de prise de risque du côté des exécutifs de Disney. Mais, au final, vouloir abandonner la carte du divertissement pur pour le thriller high-tech ne semble pas avoir porter les bons fruits espérés.

Partant sur le principe qu’il faut désormais plus de psychologie et de noirceur, Shane Black et sa star, Robert Downey Jr., choisissent de recentrer toute l’action sur Tony Stark, son obsession des armures, sa relation conflictuelle avec Pepper et l’intrusion d’un nouveau super-méchant qui en a après le Monde Libre, le Mandarin, inspiré de Ben Laden. Mais à ce constat déjà sérieux, voilà qu’on nous ajoute un choc post-traumatique, résultat du climax apocalyptique des Avengers, censer plus perturber  les actions du wonder-boy, mais sans que celui-ci en perde son mythique sens de la dérision, bien aidé par les répliques ciselés du scénariste du Dernier Samaritain. Et Iron Man 3 de partir très vite dans tous les sens, peinant à trouver son rythme entre intrigue à la James Bond, thriller politique et pur actioner, non sans ménager quelques bonnes surprises à la clé.

Mais ce qui faisait le charme d’une réussite comme Kiss kiss bang bang (la précédente réalisation de Shane Black), soit une utilisation appropriée de quelques disgressions narratives, comme ce « retour aux sources » pour un Tony Stark démuni ou d’un flashback censé être matriciel, ne fonctionne pas intégralement ici. Alors que  Nolan a si bien réussi à intégrer les codes du film noir dans sa saga Dark Knight, Shane Black en est souvent réduit à s’auto-citer, aidé par un Robert Downey Jr. bien en verve mais dont le show perpétuel empêche toute empathie et limite ainsi la portée de sa lutte interne contre ses propres démons.

Si il y a surprise, elle vient plus de cette volonté de coller à une certaine réalité, qu’elle soit politique avec son atmosphère post 11 septembre ou de prévenir des dangers de la bio-technologie utilisée à des fins malfaisantes, avec à la clé une bande de super-vilains des plus coriaces. Mais ces quelques prétentions sont noyées par une narration erratique à l’image d’une action paraphrasée en voix-off (le péché mignon du scénariste) et d’un humour parfois limite qui pourra faire hurler les fans hardcore du comic. Et si on a bien le droit, à intervalles réguliers, à notre quota de bastons, il faut attendre toutefois la dernière demi-heure impressionnante, quoique brouillonne (et éventée par une bande-annonce trop démonstrative) pour que Iron Man 3 prenne enfin la mesure du divertissement qu’il était censé être.

Au rayon satisfactions, il faut noter la prestation de Guy Pearce, parfait en Aldrich Killian, scientifique au caractère ombrageux qui ne cesse de croiser les pas de Tony Stark, ainsi que celle de Don Cheadle qui s’ouvre ici la voie pour un futur spin-off de Iron Patriot (un alias qui est à l’origine d’un des rares running gags réussi du film).

Film de transition où l’on sent bien que Shane Black n’a pas réussi à imposer toutes ses vues (voir l’interprétation dans ce sens que l’on peut faire de la voix off sur la séquence finale) tout en montrant ses limites en termes de mise en scène, Iron Man 3 n’en demeure pas moins un spectacle enlevé et plus recommandable que le précédent opus. Mais au regard des possibilités du comic book originel, des perspectives ouvertes par Avengers, il laisse comme un goût d’inachevé, et prouve que la cannibalisation d’Iron Man par son comédien vedette en est arrivée à un point de saturation qui en devient presque préjudiciable pour la suite de la franchise.

Source : ecranlarge.com

IRON MAN 3