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Huguette oligny s’Éteint À 91 ans

Son décès survient au moment où son beau-fils Pascal Gélinas vient tout juste de présenter le documentaire qu’il lui consacrait intitulé « Huguette Oligny, le goût de vivre ». Et ce titre ne pouvait être mieux trouvé pour illustrer le tempérament de cette artiste exceptionnelle, toujours près des jeunes et de la création. Elle a vu le jour à Montréal en 1922. Sa mère était journaliste et c’est tout naturellement qu’elle suivra ses traces dans un mensuel « La Revue moderne ».

PREMIÈRE SUR LES PLANCHES EN 1943

Elle va faire ses débuts sur scène au Théâtre de l’arcade dans « Le voyage » de Bernstein, une pièce très conventionnelle au demeurant. Puis elle joindra la troupe des Compagnons du Père Émile Legault. Si elle devait supporter des pièces sur fond catholique, elle trouvait d’immenses satisfactions à se faire plein de camarades de travail qui deviendront à leur tour de gros noms de la scène. Huguette Oliginy qui ne manquera jamais de travail tout au long de sa longue carrière aura été servi par une mémoire prodigieuse.

Huguette Oligny et ses 2 enfants en mars 2013.

CARRIÈRE ANGLOPHONE

Elle considérait que le Québec n’offrait pas suffisamment de débouchés. C’est pour cela qu’elle se mettra sérieusement à l’anglais, suivant même un stage d’un an à New York. Cet effort sera récompensé par le fait qu’elle pourra ensuite travailler tant au Canada anglais qu’aux États-Unis. Divorcée elle épousera Gratien Gélinas, le clébre créateur des Fridolinades et de Tic-Coq. Avec lui elle présentera Nacrisse Mondoux, dans les deux langues, l’histoire d’un couple qui se tiraillait passablement. Un peu comme à la ville. Si elle était la tendresse incarnée, le sombre caractère de son conjoint finira par avoir raison de leur couple qui se séparera.

UNE ONE WOMAN SHOW ÉBLOUISSANTE

Huguette Oligny qui ne pensait nullement à la retraite, montera sur les planches dans un spectacle en solo « La dame de cent ans » de Françoise Loranger, qui vaudra un supplément d’admiration tant chez les critiques que les amateurs de théâtre. Notre journaliste Daniel Rolland qui l’a croisé raconte « Du temps où j’étais directeur artistique de la Butte Saint-Jacques, j’avais été mandaté par une société culturelle à naître à Outremont pour monter une série de récitals de poésie avec les grands noms de chez nous. Et Huguette Oligny devait dire « Le bal » d’Irène Nemirovski » car elle adorait la sensibilité. Et ce monument de la scène avait accepté nos modestes conditions. Elle s’emballait pour le projet. Malheureusement les représentations n’ont pu avoir lieu. Mais je retiendrai que c’était une femme attachante, passionnée, qui ne connaissait pas le mot vieillissement. Elle était perpétuellement jeune de cœur. »

Les funérailles de Huguette Oligny auront lieu mercredi le 15 Mai en l’église Notre-Dame des Neiges.