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«je ne me reconnais pas»

Les maladies mentales représentent un fardeau économique annuel de 51 G$ pour l’économie canadienne. C’est sans compter les coûts inestimables liés à la stigmatisation et au manque de soutien qu’elles imposent aux employés qui en sont atteints, dont le plein potentiel n’est pas exploité. Aujourd’hui, près de 500 000 Canadiens se sont absentés du travail pour des raisons de santé mentale.

Selon un récent sondage mené par Ipsos Reid pour le compte de Partenaires pour la santé mentale, près de la moitié des travailleurs canadiens jugent que leur emploi et leur lieu de travail représentent la composante la plus stressante de leur vie. De plus, le travail constituerait pour 16 % des Canadiens une source fréquente, voire continue, d’émotions négatives de dépression, d’anxiété ou d’autres problèmes de santé mentale. Pourtant, la crainte d’être discriminé ou stigmatisé et le manque de ressources en milieu de travail retiennent la majorité d’entre eux d’en parler à leur employeur, leurs collègues ou leurs amis. De fait, seulement un Canadien sur trois se sentirait à l’aise de parler ouvertement d’un problème de santé mentale qui l’affecte à son employeur.

Les employeurs ne peuvent plus continuer à faire l’autruche sur la question de la santé mentale au travail. « L’inaction en matière de maladie mentale en milieu de travail nuit aux travailleurs, diminue la productivité et augmente le nombre de demandes d’invalidité. Les entreprises et les particuliers doivent impérativement prendre des mesures pour améliorer la santé mentale au travail », affirme Jeff Moat, président de Partenaires pour la santé mentale. « 44 % des travailleurs affirment être ou avoir été aux prises avec un problème de santé mentale, poursuit-il. Pourtant, les gens évitent encore d’aborder ces questions dans leur milieu de travail. Les choses doivent changer, pour le bien des entreprises et pour la santé à long terme des travailleurs. »

Pour appuyer ce changement, la campagne Je ne me reconnais pas a débuté le 6 mai et se poursuit jusqu’au 6 juin,  alors que la Semaine de la santé mentale avait lieu du 6 au 12 mai. L’initiative vise à informer et à mobiliser les Canadiens sur les questions de santé mentale en milieu de travail et à inciter les entreprises à investir dans des milieux de travail psychologiquement sains. Le jour Je ne me reconnais pas au travail constitue une composante importante du programme de la campagne. À cette occasion, des entreprises de partout au pays braqueront les projecteurs sur la santé mentale au travail pour mobiliser leurs employés de manière significative et améliorer leur environnement de travail.

L’initiative est dirigée par Partenaires pour la santé mentale, un organisme national à but caritatif, dont le mandat est de transformer la perception et le soutien des Canadiens à l’égard de la santé mentale. Pour de plus amples renseignements sur la campagne et les nombreuses façons d’y prendre part, visitez le site de Je ne me reconnais pas. Vous pouvez également téléphoner au 613 798-5862 ou écrire à [email protected].

À PROPOS DU SONDAGE

Les données présentées précédemment ne représentent que quelques-unes des conclusions du sondage mené par Ipsos Reid du 18 au 24 avril 2013. Ce dernier a été réalisé auprès de 1 058 salariés du Canada issus du panel en ligne de la firme de sondage. L’échantillon a été pondéré afin d’obtenir une composition qui reflète celle de la population d’après les données du dernier recensement et de fournir des résultats représentatifs de l’ensemble de la population. La précision des sondages en ligne d’Ipsos est évaluée selon un intervalle de crédibilité. Dans le cas présent, le sondage présente une marge d’erreur de 3,5 % par rapport au résultat qui aurait été obtenu si l’ensemble de la population adulte canadienne avait été consulté. Tous les questionnaires et sondages peuvent être affectés par d’autres types d’erreurs, y compris, sans toutefois s’y limiter, l’erreur de couverture et l’erreur de mesure.

À PROPOS DE PARTENAIRES POUR LA SANTÉ MENTALE

Partenaires pour la santé mentale est un organisme national à but caritatif qui vise à transformer la perception, le comportement et le soutien des Canadiens à l’égard de la santé mentale. L’organisme cherche à inciter des millions de citoyens canadiens à prendre des mesures pour soutenir la santé mentale, dont les suivantes : participer à des campagnes, des événements et des activités qui promeuvent la santé mentale; communiquer avec leurs élus pour modifier les politiques en faveur de la santé mentale; donner du temps ou faire des dons.

FLORIANE LEFÈVRE, MONTRÉAL, QUÉBEC

Floriane a été diagnostiquée au début de l’âge adulte avec un trouble de personnalité limite après ses premières expériences de travail, mais c’est une situation qu’elle a connue toute sa vie. Depuis son enfance, Floriane vit des émotions amplifiées et intenses et elle ressent l’impression d’être en décalage avec son entourage. Au début de ses études universitaires, ses émotions souffrantes et son sentiment  d’être sans valeur sont devenus de plus en plus accentués, et un diagnostic de «dépression situationnelle» (“burnout”) dans la jeune vingtaine fut un vrai choc.

Elle a toujours été brillante et douée à l’école, mais l’intensité de son trouble émotionnel rendait les nouvelles situations extrêmement dures à gérer. Elle a changé plusieurs fois d’orientation scolaire et a abandonné sa première carrière d’enseignante parce qu’elle se sentait trop exposée au jugement – réel ou imaginaire – des étudiants dans la classe. Elle recherche maintenant des emplois à l’abri des regardsafin de reconstruire son estime blessée par les explosions de colère et de peur. Au cours de sa transition de carrière, Floriane a consulté un psychiatre qui a pu nommer son trouble de personnalité.

Elle veut désormais témoigner de ce qu’est le parcours d’une personne aux prises avec un trouble de santé mentale afin de rompre le silence et de combattre les préjugés. Elle affirme être bien plus qu’une étiquette et que sa souffrance lui permet d’être également créative et empathique. Malgré les souffrances, il y a de l’espoir : plus on s’implique pour rendre les services accessibles et briser l’isolement, plus de personnes auront la chance de trouver des soins appropriés, de l’écoute et de l’acceptation et au bout du compte, d’aller mieux.

Source : LaMetropole.com

JE NE ME RECONNAIS PAS