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Malbouffe au vieux-port et tournage…

Les restaurateurs de la Place Jacques-Cartier n’ont jamais été autant en difficultés financières. La Société du Vieux-Port de Montréal leur fait un pied de nez, la Ville leur impose des tournages qui barrent la route aux clients et dame nature qui crache pluies et orages… Il y a d’abord cette histoire de bouffe de rue. On sait que la Ville de Montréal a accepté le projet pilote de permettre la présence, selon des règles bien précises, de comptoirs mobiles offrant de la nourriture créative et haut de gamme. Mais surtout que ces installations se tiennent loin des commerces existants du domaine de la restauration.

Jusqu’ici ç’a été respecté pour ce type d’établissement. Mais voici que la Société du Vieux-Port de Montréal a fait fi de ce projet et fort de son statut de territoire fédéral, a donné le feu vert à deux points de vente de malbouffe. Un fait que déplore la Société de développement commercial du Vieux-Montréal, qui reçoit les plaintes des restaurateurs lésés de la Place Jacques-Cartier. Son directeur général, Mario Lafrance, s’exprime : « Nous avons transmis ces plaintes à la Société du Vieux-Port, qui considère en fin de compte qu’elle est chez elle et qu’elle a le droit de faire ce qu’elle veut. J’ai demandé une rencontre pour clarifier le tout. En même temps on veut garder une belle harmonie avec elle, car le Vieux-Port draine quand même des milliers de touristes ».

GROGNE DES RESTAURATEURS

Nous avons parlé tour à tour avec Alain Agostini, qui opère « Montréal poutine » rue Saint-Paul, Sacha Bertola du Fripon et Manuel Faria, du restaurant des Gouverneurs. Tous trois soulignent que ce qui est choquant, c’est la proximité choisie par la Société du Vieux-Port pour installer leurs deux comptoirs, à moins de 500 mètres du premier resto de la Place Jacques-Cartier. Ensuite, ces établissements temporaires sont en infraction avec la loi québécoise, puisqu’ils n’utilisent pas le système MEV, la caisse électronique qui permet au gouvernement de contrôler les ventes. Ils peuvent donc déclarer les profits qu’ils veulent. Ensuite la piètre qualité des ingrédients donne une mauvaise image de Montréal.

TOURNAGES MALVEILLANTS

Et toute la semaine qui a vu la venue du Grand Prix, la Place Jacques-Cartier a vu une autre nuisance avec le tournage, rue Notre-Dame, de la méga production américaine X-Men. Le proprio du restaurant des Gouverneurs a vu carrément l’accès à son établissement bloqué. Une journée, ses profits ont totalisés 80 $. Et ce durant, nous le répétons, la semaine du Grand Prix censée apporter une manne. M. Bertola, du Fripon, rage : « La Ville n’a même pas été foutue de nous prévenir du tournage et on n’a reçu aucun dédommagement pour les inconvénients. Si au moins les équipes de tournage venaient manger chez nous. Mais non, ils ont leur propre cantine au Marché Bonsecours ». La Société de développement commercial est entre l’arbre et l’écorce, les producteurs de films s’arrangeant par-dessus sa tête avec le Bureau du cinéma. Il est clair que la Ville de Montréal devrait respecter davantage les commerçants, qui eux paient des taxes qui s’alourdissent d’année en année, sans rien en retour. Les restaurateurs précisent qu’ils n’ont rien contre les tournages de films, souhaités même, mais que ça ne se fasse pas à leurs dépens.