La grève dans la construction a rattrapé Pauline Marois pendant sa mission économique au Mexique. En visite au Mexique, Mme Marois a refusé d’y voir un échec du médiateur spécial nommé par le gouvernement pour tenter de mettre fin au conflit. « J’ai insisté depuis le début du conflit dans l’industrie de la construction pour que les parties négocient et arrivent à convenir d’une entente, ce qui a été le cas pour au moins deux grandes centrales sur trois, et pour les associations patronales concernées », a-t-elle expliqué.
De son côté, la ministre du Travail, Agnès Maltais, a rappelé qu’en théorie, rien n’empêcherait les parties patronale et syndicale de reprendre les discussions là où elles les avaient laissées et de conclure une entente de principe d’ici l’adoption de la loi spéciale.
LA LOI ARRIVE TROP TARD, SELON L’OPPOSITION
Pour sa part, le porte-parole de la CAQ dans ce dossier, Christian Dubé, estime que ce projet de loi arrive deux semaines trop tard. Selon lui, les pertes sont « énormes » et il aurait été possible d’éviter l’arrêt de travail.
Le porte-parole du PLQ, Guy Ouellette, promet quant à lui de refuser tout recul sur la question du placement syndical, éliminé depuis l’adoption de la loi 33. Il veut aussi que la loi spéciale respecte la capacité de payer des Québécois. Comme son vis-à-vis de la CAQ, M. Ouellette croit que la loi spéciale aurait pu être adoptée plus tôt.
Les deux partis d’opposition se plaignent aussi qu’on ne leur ait pas envoyé à l’avance les grandes lignes de la loi spéciale que le gouvernement péquiste veut voir adopter, dimanche.
LE DERNIER BASTION
Les travailleurs de la construction du secteur résidentiel sont, quant à eux, retournés sur les chantiers mercredi matin, après la conclusion d’une entente de principe, mardi après-midi, dans ce secteur qui embauche plus de 57 000 salariés dans la province. Avec les 41 000 travailleurs de la voirie et du génie civil rentrés au travail mardi dernier à la suite d’une entente conclue avec leur employeur, la moitié des travailleurs de la construction sont maintenant sortis du conflit de travail.
Les négociations dans le secteur ICI achopperaient plus sur les conditions de travail – notamment le travail à temps simple le samedi – que sur la question salariale.