L’AFFAIRE SERA EXAMINÉE DE PRÈS, PROMET HARPER
Mise à jour le 10 Août 2013 – 5h56
Le gouvernement fédéral évaluera s’il est nécessaire qu’Ottawa joue un rôle dans la façon dont les boutiques d’animaux exotiques sont réglementées à la suite de la mort de deux enfants tués par un serpent au Nouveau-Brunswick, a annoncé vendredi le premier ministre Stephen Harper. M. Harper a fait ces commentaires à Miramichi, au Nouveau-Brunswick, alors que des employés de zoos saisissaient 23 reptiles ayant appartenu à l’animalerie Reptile Ocean à Campbellton. Il a promis que le fédéral examinerait les faits afin de déterminer si Ottawa pouvait faire quelque chose pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise.
Le python de Seba responsable des deux décès avait été confié à l’animalerie Reptile Ocean par Environnement Canada il y a 11 ans, bien que l’espèce soit interdite sans permis spécial dans la province. Cette information a été confirmée vendredi par le porte-parole d’Environnement Canada, Mark Johnson. Il a révélé que le ministère fédéral avait été mandaté pour transporter le serpent jusqu’à l’animalerie de Campbellton en août 2002, après qu’il eut été abandonné à la SPCA de Moncton. Des documents ministériels indiquent que l’animalerie était alors considérée comme un zoo.
Le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick exige que seuls les zoos accrédités puissent faire une demande de permis pour garder des espèces interdites, dont fait partie le python de Seba au centre du drame.
L’organisation Aquariums et zoos accrédités du Canada, qui soutient être la seule instance reconnue par le gouvernement fédéral pour accréditer les zoos du pays, affirme ne jamais avoir reçu de demande de permis de Reptile Ocean.
Du côté du ministère néo-brunswickois des Ressources naturelles, la porte-parole Anne Bull a refusé vendredi de dire si l’animalerie avait un permis pour posséder le python. Elle a néanmoins confirmé que le ministère ignorait l’existence du reptile de 45 kilos avant la tragédie.
Des spécialistes de la faune ont saisi vendredi matin plus de 20 animaux exotiques pensionnaires de la boutique située sous l’appartement où les deux jeunes garçons ont été tués.
Selon le responsable du Zoo de Magnetic Hill à Moncton, Bruce Dougan, quatre alligators retrouvés dans le local du Reptile Ocean ont dû être euthanasiés puisque les autorités n’ont pas trouvé de zoos certifiés intéressés à les accueillir.
M. Dougan a précisé que 23 bêtes avaient été saisies. Elles seront prises en charge par des parcs zoologiques du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario. Cette saisie survient quelques jours après la mort des frères Noah et Connor Barthe, respectivement âgés de quatre et six ans, tués par un python qui était gardé dans le logement où ils dormaient. Selon les résultats préliminaires des autopsies, les deux enfants sont morts par asphyxie.
La Gendarmerie royale du Canada affirme que le python s’est glissé dans un conduit d’aération, avant de passer à travers le plafond et d’atterrir dans le salon où les deux frères dormaient.
Les funérailles des deux garçons auront lieu samedi à 16 h à l’église Saint-Thomas d’Aquin de Campbellton.
LA FAMILLE NE BLÂME PAS LE PROPRIÉTAIRE
Mise à jour le Dimanche 11 Août 6h42
La famille des deux garçons qui ont été tués par un serpent lundi dernier, à Campbellton, au Nouveau-Brunswick, ne blâme pas le propriétaire du reptile. C’est ce qu’a indiqué à La Presse Canadienne le maire adjoint de la ville, Ian Comeau. M. Comeau explique que les proches de Connor et Noah Barthe réalisent que Jean-Claude Savoie « souffre énormément » lui aussi, à la suite de cette tragédie atroce.
L’homme âgé dans la trentaine, propriétaire d’une animalerie exotique, est un voisin et ami de la famille. Son fils de trois ans jouaient souvent avec les deux jeunes victimes. Les deux garçons dormaient d’ailleurs dans le logement de M. Savoie, situé au dessus du vivarium, quand le python s’est échappé de son enclos pour aller tuer les deux enfants. Jean-Claude Savoie, qui n’a fait aucun commentaire public depuis le drame, possède son animalerie depuis une dizaine d’années. Une enquête criminelle a été instituée.