En visite au Nouveau-Brunswick, j’ai rencontré une dame vive qui endosse le personnage de « Dorine », un personnage du « Pays de la Sagouine ». Acadienne jusqu’au fond de l’âme, elle vit depuis
toujours à Bouctouche dans le sud-est de la province. Sa grande générosité, son
franc-parler et sa fierté font de « Dorine » une personne qui reflète les grandes
qualités du peuple acadien. Sera-t-elle appelée à remplacer prochainement le
rôle de Viola Léger dans la Sagouine? La question mérite d’être posée.
Dorine a
toutes les qualités nécessaires pour jouer le rôle du personnage d’Antonine
Maillet. La réponse est catégorique: pas du vivant de Mme Léger.
Situé sur l’Île-aux-Puces, près de Bouctouche, au nord de
Moncton, le Pays de la Sagouine est un lieu d’animation, de pièces de théâtre
et d’histoires consacré à l’arrivée des premiers Acadiens en Amérique du
Nord. Lorsque les Acadiens ont refusé
de prêter serment d’allégeance inconditionnelle envers la Couronne britannique,
le 28 juillet 1755, ces francophones originaires du centre de la France furent
déportés vers la côte est américaine jusqu’en Louisiane au cours des mois
suivants. En 2006, Ottawa a désigné le 28 juillet comme Journée de
commémoration de la Déportation des Acadiens.
Dans les Maritimes, on compte plus de 300 000 Acadiens et
plus de trois millions dans le monde. Au Pays de la Sagouine, des spectacles se
déroulent chaque jour comme Une bizarre de noce avec les Chicaneuses, le
Spectacle Roland et M. Crapaud II Peigne 2.0, le Souper
théâtre de Noël en novembre et décembre et, bien entendu, La Sagouine
à l’affiche les 14 et 21 août. Le 15 août, ce sera la journée Tintamarre dès
15h00 non seulement au Pays de la Sagouine, mais dans tous les villages
acadiens des Maritimes. Un événement permettant à tous les Acadiens d’afficher
publiquement la fierté de leur culture.
Une petite suggestion : essayez la poutine râpée.
C’est le plat national des Acadiens, en particulier ceux du Sud-Est. Il
s’agit d’une pomme de terre cuite et rapée à l’intérieur de laquelle on y
insère du lard ou de la viande de porc. Rien de comparable à la poutine
québécoise. Délicieux, mais gras.
À Edmundston, les amateurs de flore et de papillons
doivent faire un détour dans le secteur de Saint-Jacques pour visiter le Jardin
botanique du Nouveau-Brunswick. C’est ici que j’ai vu pour la première fois le
pavot, une fleur utilisée dans la fabrication de l’opium. Interdite au Canada,
cette fleur pousse en petites quantités dans l’un des douze jardins thématiques
sous l’œil attentif d’un herboriste, un spécialiste des plantes médicinales et
aromatiques. Ce magnifique jardin, qui borde la rivière Madawaska, a aussi son
petit univers de papillons à l’intérieur d’un pavillon intérieur à quelques pas de l’entrée
principale.