Ses photos sensuelles, parfois osées, se retrouvent partout dans les collections privées et dans les pages de dizaines de numéros de la revue Penthouse et Playboy, ainsi que dans le recueil grand format Nude Photography des éditions Loft & Frenchmann, publié en 2010. L’artiste d’origine française profitait du luxueux espace du Théâtre St-James le weekend dernier pour faire plusieurs séances avec des modèles séduisantes qui figureront dans sa prochaine série exclusive de nus artistiques.
L’ÂME DU LIEU
Viktor Tatran prend son inspiration autant de ses modèles exquis que des lieux où il décide de faire ses shootings, souvent des immeubles historiques. « Moi, ce que j’aime, c’est me trouver dans des lieux justement où tu ressens la vie qui y a existé et que tu la retrouves à tous les niveaux. Il existe une âme dans les bâtiments. Il y a une vie dans ces bâtiments et si tu regardes bien, tu les découvres, ces âmes », affirme Viktor Tatran.
« Quand tu fais un shooting dans un endroit tel que le Théâtre St-James, c’est une force que tu récupères dans les images. Tu utilises la force et l’âme du bâtiment, cette vie qui a existé et qui continue de vivre, bien que les gens soient partis. »
Par contraste presque total avec les séances de modèles nues érotiques pour lesquelles il est connu, Viktor Tatran a fait une série d’images bouleversantes en noir et blanc sur le site historique mal famé du camp de concentration d’Auschwitz, en Pologne. Conçu comme un hommage aux vies perdues dans la Shoah, la série Auschwitz nous rappelle des atrocités que perpétuent les États alors que les minorités sont ciblées; « comme ce qui est en train de se passer actuellement en Russie, » précise-t-il.
LA SIMPLICITÉ
Monsieur Tatran déplore le fait que les photographes d’aujourd’hui pensent que la photographie c’est un travail de Photoshop. Selon lui, la photographie (érotique et autre) qui inonde l’Internet de nos jours tourne dans deux catégories : des images ultra-photoshopées et la photographie d’amateur.
« Il ne faut pas chercher à faire des photos bizarres pour montrer que tu es un artiste. Il faut prendre le temps pour poser une lumière et faire une image simple, bien cadrée », conseille-t-il.
Les photographes célèbres qu’il admire le plus? Helmut Newton et Jean-François Jonvelle, connus pour la simplicité et la puissance de leurs images. Tout comme l’art photographique de ces deux maîtres qui ont défini la photo érotique dans les années 1970, les photos de Viktor Tatran sont destinées avant tout « à des gens qui aiment le corps », précise-t-il.
LES FEMMES
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plupart des acheteurs d’une œuvre originale en édition limitée de Viktor Tatran sont des femmes. « J’ai plus de clientes que de clients parce que les femmes ont une recherche plus esthétique. Les femmes vont chercher un érotisme plus latent dans l’image », explique-t-il. Une autre raison pour lesquelles les femmes apprécient autant son œuvre c’est peut-être aussi son grand respect pour ses modèles, ce qui permet une complicité presque palpable dans ses photos.
« J’ai toujours imposé des règles extrêmement strictes avec mes modèles », explique-t-il. Après un shoot, je fais une sélection d’une dizaine d’images et je les montre au modèle pour avoir son approbation, pour qu’elle décide si oui (ou non) elle assume ces images. On doit pouvoir faire du nu parce qu’on en a envie, sans craindre que des années après on va voir notre image partagée partout sur l’Internet.»
Ceci est une des raisons pour lesquelles Viktor Tatran s’est spécialisé dans la photo d’art, c’est à dire où les images sont destinées principalement aux collections privées ou pour la publication haut de gamme. Pour mieux connaître l’œuvre extraordinaire de Viktor Tatran (peut-être ne pas y cliquer si vous êtes au travail!), consultez son site Web: viktortatran.com. Consultez le site de APOLLO1.TV pour voir d’autres photos de sa dernière séance à l’historique Théâtre St-James.