Il existe différents niveaux de qualité des huiles essentielles. La qualité qui nous intéresse, pour une utilisation personnelle, doit être certifiée biologique ou encore provenant de récoltes sauvages. Cependant si vous ne trouvez pas d’huile biologique ou sauvage, recherchez la mention « 100% pure et authentique ». Ces qualités sont les seules que l’on devrait utiliser si vous prenez les huiles essentielles pour la santé ou le bien-être. Les autres qualités, dites standard ou industrielle, sont plutôt réservées aux usages alimentaires, cosmétiques ou encore en parfumerie.
VOICI DONC LES CRITÈRES À OBSERVER LORS DE L’ACHAT D’HUILES ESSENTIELLES.
IL Y EN A 4, ET ON DOIT LES TROUVER SUR L’ÉTIQUETTE DE LA BOUTEILLE OU SUR L’EMBALLAGE :
1- Le nom en latin de la plante, en plus du nom en français ou en anglais. Cela évite les erreurs dues à la traduction des noms de plantes ou encore des noms communs utilisés localement et que l’on ne peut traduire correctement. En effet, prenons l’exemple suivant : quelqu’un vous recommande de prendre de l’eucalyptus pour une grippe. Comme il existe plusieurs variétés d’eucalyptus qui ont des propriétés différentes, si le nom latin n’est pas sur le produit, vous pourriez vous retrouver avec une huile essentielle d’eucalyptus qui est recommandée pour les douleurs inflammatoires (soit l’eucalyptus citronné ou Eucalyptus citriodora en latin) et qui n’aura aucun effet sur votre grippe! L’eucalyptus que vous devez prendre lors d’une grippe est l’eucalyptus radié et son nom latin est Eucalyptus radiata.
2- La partie de la plante utilisée pour produire l’huile essentielle, soit racines, feuilles, fleurs, branches, aiguilles (conifères) etc. Les différentes parties d’une même plante contiennent des molécules différentes et fourniront différentes propriétés à l’huile essentielle. À titre d’exemple, mentionnons l’huile essentielle de cannelle : (Cinnamomum verum en latin). Celle produite à partir des feuilles et celle produite à partir de l’écorce n’ont pas la même composition (les molécules et la quantité de molécules varient).
3- Le chémotype… le quoi??? (je vous entends déjà!) Le chémotype (ou CT) indique les composantes principales qui sont contenues dans telle ou telle huile. Comme vu plus haut, une même plante peut fournir différentes molécules, en fonction de la partie de la plante. Mais aussi en fonction de l’endroit où elle a poussé, le temps de l’année où elle est récoltée, le climat sous lequel elle a poussé, le type de sol, le respect de la méthode d’extraction, etc !!! Un peu comme le raisin, pour lequel une même variété donnera un vin différent, selon l’endroit où il a poussé, l’année, les heures d’ensoleillement, les millimètres de pluie tombés sur le sol, etc.
Concrètement, cela explique pourquoi la lavande qui pousse au Québec ne
contient pas exactement les mêmes molécules qui celle, très célèbre, qui
nous provient du sud de la France. Et cela nous explique aussi
pourquoi elle ne possède pas exactement les mêmes propriétés et ne donne
pas exactement les mêmes résultats.
Donc assurez-vous que le chémotype soit inscrit (les lettres CT suivi d’un nom particulier comme : verbénone, cinéole, thujanol, etc) sur l’étiquette, ou l’emballage externe. Le chémotype n’est pas toujours mentionné alors on doit au moins retrouver la mention d’au moins une molécule ou composante principale, telles que : pinène, linalol, acétate de bornyle, menthol, 1,8 cinéole, etc. Les professionnels de l’aromathérapie ne travaillent qu’avec des huiles essentielles dont ils connaissent la composition.
4- Le pays d’origine : cette mention donne des précisions sur la composition chimique de l’huile essentielle. À titre d’exemple : le romarin qui pousse au Maroc contient souvent plus de 1,8 cinéole, une molécule réputée pour ses propriétés expectorantes. Celui qui pousse en Corse contient plus de verbénone, aux propriétés hépato-stimulantes (pour le foie paresseux ou encore un bon « nettoyage » du foie). Je suis certaine que vous comprenez maintenant pourquoi il ne faudrait pas acheter du Romarin CT cinéole pour traiter un foie paresseux! Mais si la bouteille de romarin qui se trouve devant vous indique seulement Romarin (Romarinus officinalis), comment saurez-vous de quel type de romarin il s’agit? Voilà pourquoi il importe de se procurer des marques qui rencontrent les 4 critères.
Finalement un mot concernant la qualité : Bio… ou pas? Personnellement, je recommande des huiles de culture biologique, ou encore sauvage. Certaines variétés ne sont pas disponibles ici en version bio, dans ce cas, assurez-vous d’acheter une huile essentielle qui respecte les 4 critères que nous venons de voir. Cela vous indique le sérieux de la maison qui a produit ces huiles. Un numéro de lot sur la bouteille est aussi un indicateur du niveau de qualité.
LES GRANDES PRÉCAUTIONS :
Dans le contexte de cette chronique, je vous recommande de garder en tête l’adage suivant : « dans le doute, mieux vaut s’abstenir ». Surtout en ce qui concerne l’utilisation des huiles essentielles pour les femmes enceintes, celles qui allaitent ou encore les enfants de moins de 2 ans, je recommande de ne pas les utiliser. En effet, certaines huiles essentielles ont des molécules si puissantes qu’elles peuvent avoir un impact sur le déroulement de la grossesse ou encore le développement du cerveau de l’enfant. De 2 à six ans, on peut les utiliser mais en quantités moindre. Je spécifierai au besoin au fil de cette chronique.
POUR LA SUITE, SACHEZ QU’IL Y A DIFFÉRENTES FAÇONS D’UTILISER LES HUILES ESSENTIELLES :
– En diffusion, dans l’air ambiant
– Par la peau (en massage ou dans un bain)
– Par inhalation
– Oralement (sur les conseils d’un-e aromathérapeute certifié-e seulement)
Je n’insiste jamais assez sur ce point très important : on ne doit jamais utiliser les huiles essentielles pures, il faut toujours les diluer. En effet, certaines huiles essentielles peuvent irriter les peaux sensibles (eucalyptus, lavande, citron, etc). D’autres sont carrément dermo-caustiques, i.e. elles peuvent bruler la peau. Entre autres : cannelle, thym, origan, sariette, etc. Voilà une bonne raison de ne jamais les utiliser pures!!!!
Certaines huiles sont photo-sensibilisantes, entre autres les agrumes. Donc attendre au moins huit heures avant d’aller au soleil si vous les utiliser sur la peau. Une autre bonne raison de ne pas mettre d’essence d’agrumes dans une crème pour le visage!
Si vous les diffusez, suivez les recommandations du fabricant du diffuseur pour les quantités à utiliser. En massage, en général 3 à 5 gouttes diluées dans votre huile à massage. Par inhalation, aussi 3 à 5 gouttes dans le support choisi. Dans un bain, même quantité diluée dans une matière grasse (huile végétale, crème) ou un dispersant (disponible au rayon des huiles essentielles dans les pharmacies et magasins de produits naturels) ou un bain moussant neutre.
BON ASSEZ DE THÉORIE POUR AUJOURD’HUI, VOICI UN CONSEIL PRATIQUE :
L’huile essentielle de citron possède plusieurs propriétés. Entre autre, elle est reconnue pour ses propriétés antiseptiques et antibactériennes. De plus elle est un tonique du système nerveux. Vous pourriez donc avec cette huile essentielle, vous concocter un mélange à diffuser ou à vaporiser. Vous pourriez ainsi assainir l’air ambiant des lieux dans lesquels vous vous trouvez (à la maison, au travail, dans la voiture, etc.). En respirant l’air ambiant, vous bénéficierez des magnifiques propriétés de cette huile et de son odeur fort agréable! Honnêtement, je ne connais pas beaucoup de gens qui n’aiment pas l’odeur du citron!!!
Pour un mélange simple, vous mélangez environ 45 gouttes d’huiles essentielles de citron avec 100 ml d’eau dans une bouteille pour vaporiser. Vaporisez dans l’air ambiant au besoin. Vous pourriez aussi faire un mélange de citron avec une autre huile essentielle antiseptique ou antibactérienne, comme thym ou romarin (cinéole). À ce moment, vous répartissez le nombre de gouttes entre les 2 ou 3 huiles que vous avez choisies. Ce mélange peut aussi être utilisé pour désinfecter des surfaces (planche à découper, poubelles, etc). Attention, si vous manipulez l’huile essentielle de thym, rappelez-vous qu’elle peut bruler la peau! Et si vous ne vous sentez pas le cœur à faire vos propres mélanges, sachez qu’il existe sur le marché de produits d’aromathérapie à vaporiser, déjà mélangés et prêts à utiliser!
Alors jusqu’à la prochaine chronique, je vous souhaite du bon temps… citronné!
Je vous rappelle que les conseils mentionnés dans le cadre de cette chronique ne sauraient remplacer un avis médical. Si vous prenez des médicaments, veuillez mentionner à votre médecin ou pharmacien que vous prenez ou désirez utiliser des huiles essentielles.