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Un message puissant en cinq diapositives

De façon
générale, les panels de discussion offrent un temps limité, souvent pas plus de
5 ou 10 minutes par intervenant. Lorsqu’il s’agit de passer un message spécifique,
il est crucial de bien réfléchir au message et à l’impact qu’on souhaite avoir
sur son auditoire et les autres. Si vous n’atteignez pas votre objectif, il y a
de fortes chances que vous n’ayez pas une seconde chance pour vous reprendre.
C’est la raison pour laquelle j’aime comparer ce type de défi à une entrevue
d’embauche.

En effet,
lors d’une entrevue d’embauche, nous l’avons tous expérimenté un jour ou
l’autre, la préparation est primordiale, car les premières minutes sont
déterminantes. Si vous n’avez pas réussi à faire bonne impression dès le
départ, il y a peu de chance que vous arriviez à changer l’opinion de vos
interlocuteurs. Une bonne préparation permet également de bien cibler ses
objectifs, d’anticiper les questions et d’y répondre de façon à mettre en
valeur vos connaissances, votre savoir-faire et votre savoir-être. Vos réponses
ont un impact immédiat sur la suite de l’entrevue et sur la façon dont vous êtes
perçu.

Selon mon
expérience, lors d’une présentation brève dans le cadre d’un débat, c’est
exactement le même phénomène qui survient. Votre degré de préparation aura un
impact majeur sur la façon dont vous arriverez à délivrer votre message et sur la
clarté de vos objectifs. Dites-vous que même si vous pouvez intervenir à un
moment ultérieur durant le débat, il y a peu de chance que vous puissiez
récupérer la mise si vous n’avez pas réussi à livrer votre message comme vous
le souhaitiez lors de votre première intervention.

La table
étant mise, quels sont les éléments essentiels qui, au cours d’une brève présentation,
vous permettront de réussir en véritable maître à faire passer votre message? La
première étape consiste à mettre bien en évidence le thème du débat auquel on
vous a convié. Ce conseil semble banal, voire un peu ridicule, pourtant c’est
une étape extrêmement importante. Le thème du débat est votre gouvernail; il
détermine la direction à prendre pour ne pas vous égarer, alors que vous serez
obnubilé par le contenu que vous voulez inclure dans votre présentation.

Ensuite, si
ce n’est déjà fait, déterminez quel message vous souhaitez absolument que
l’auditoire retienne de votre présentation. Ce message doit pouvoir s’écrire en
une seule phrase. Limitez-vous à une seule idée. Écrivez ce message ou cette
idée sous le thème du débat. Vous venez d’accomplir 50 % du travail. L’autre
50 % consistera à circonscrire votre message en cinq diapositives, pas
davantage. N’oubliez pas, vous n’avez pas plus de 5 ou 10 minutes pour passer
votre message. Trop de diapositives risquent de distraire votre auditoire; une
surcharge d’information est aussi néfaste qu’un manque d’information. Dans un
cas comme dans l’autre, soit vous perdez l’intérêt de votre auditoire, soit vous
créez de la confusion et l’auditoire reçoit le mauvais message.

Lors d’une
présentation de 10 minutes que j’avais à créer pour un client, j’ai utilisé dans
la diapositive de conclusion une image du film Le bon, la brute et le truand. Ce
que mon client voulait que son auditoire retienne était que la question qu’il
venait de traiter était le reflet de ce qu’on voit dans la vraie vie : des
personnes bien intentionnées, certaines qui n’ont pas de scrupules ou qui sont
indifférentes et d’autres encore qui sont carrément mauvaises. L’image de ce
film célèbre ne pouvait que marquer l’auditoire qui n’oublierait pas le message
tout simple qu’on avait voulu leur transmettre.

Mon meilleur
conseil : des images fortes et une ou deux phrases-chocs (punchées) sur
chacune de vos diapositives. Jouez avec les images et les mots. Usez d’humour, de
dérision, d’émotions, s’il le faut. Utilisez l’imaginaire et l’intelligence de
votre auditoire. Attention, cependant, de ne pas tomber dans le cliché et dans
l’humour de mauvais goût. Si vous choquez, vous perdrez vos auditeurs. Il ne s’agit
pas non plus d’un numéro d’humour. Usez de ce que vous croyez pouvoir vous
servir, mais sachez doser. Ce n’est pas la quantité d’information dans ce
cas-ci qui vous servira, mais la force d’impact de chacune d’elle.