Mais si on s’arrache au premier regard envoûtant, on sera tout autant séduit par ses propos qui révèlent une femme engagée qui sait dans quelle galère elle s’embarque. D’ailleurs pourquoi se donner tant de trouble en politique alors qu’elle aurait pu très bien poursuivre sa carrière déjà bien entreprise au sein de son cabinet en communication stratégique? « À la fin de ma vie, je voudrais avoir pu contribuer à améliorer ma ville ». Comme avocate, la pratique du droit avait fini par l’ennuyer. « C’est beaucoup de travail en solitaire. Moi j’aime les gens, j’aime que ça bouge. Et je vois de belles choses pour Montréal. On dirait qu’il y a deux Montréal. L’une agréable à vivre, sécuritaire, avec une riche vie culturelle. Et vous avez l’autre, celle corrompue, sordide, même. Mais de façon générale il y a de très beaux ingrédients à Montréal, mais pas le bon chef. »
LA TRANSPARENCE POUR TOUTES LES TRANSACTIONS
Au sujet de la collusion, Mélanie Joly prône la transparence la plus totale pour toutes les transactions, de la plus petite à la plus grande. « Je vais créer un poste de chef de l’information numérique pour m’assurer que toute l’information soit disponible en ligne, de l’appel d’offres aux chèques émis. On a trop longtemps supporté une culture d’initiés, et c’est ce qui a été la source de la corruption révélée par la Commission Charbonneau. » Et en marge de ce projet, elle s’arrête sur la façon dont les firmes d’ingénieurs et les entrepreneurs en construction impliqués dans la corruption pourraient retourner à la collectivité les sommes volées.
« Nous avons un bel exemple sous les yeux, celui de la ville de Medellin en Colombie, qui comme vous le savez était la capitale du cartel de la drogue en Colombie. La corruption s’étendait à toute la ville. Le gouvernement les a obligés à construire des bâtiments d’intérêts publics à leurs frais. C’était mieux ça que de les voir disparaître, entraînant aussi des pertes d’emplois. Et les firmes incriminées ne demandent pas mieux que de payer ainsi leur dette. » À titre d’exemple concret, elle imagine très bien l’érection d’immeubles pour héberger tous ces itinérants qui errent dans nos rues.
UN TRANSPORT PUBLIC NOVATEUR
Mais là où elle innove, c’est au chapitre de la congestion automobile. « Vous savez que Montréal connaît une des pires congestions automobile sur le continent. Je propose l’instauration de circuits d’autobus articulés, non pas avec deux sections d’autobus attachées comme on en voit présentement, mais formés de trois ou quatre compartiments. Notre équipe s’inspire beaucoup des meilleures expériences faites ailleurs dans le monde. Deux villes ont présentement ce système, Bogota en Colombie et Portland en Oregon. Et dans le cas de la première ville, le premier changement notable a été la qualité de l’air. Une implantation semblable coûte huit fois moins cher que le tramway et quarante fois moins que le métro. »
Notons que ces circuits se concentreraient sur de grandes artères qui ne sont pas desservies par des stations de métro de proximité. Ainsi, non pas sur l’avenue du Mont-Royal, mais disons le boulevard Newman à Ville Lasalle. Car la politicienne toute novice considère que le transport public est la colonne vertébrale de l’économie d’une ville et de la qualité de vie par la facilité des déplacements.
CONSERVER LES FAMILLES SUR L’ÎLE
Mélanie Joly nous apprend que la ville se prive chaque année de 22 000 citoyens qui décident de s’exiler vers les couronnes nord et sud. Elle tient mordicus à les garder sur l’île et a un ambitieux projet en ce sens. « Il faudrait décontaminer de grands espaces, comme l’ancien hippodrome de Blue Bonnets et la Cour Turcot, pour aménager des habitations à prix modique avec ce qu’il faut autour pour rendre la vie agréable en milieu urbain. »
ON NE FAIT PAS DU NEUF AVEC DU VIEUX
Citation à l’appui, elle rappelle qu’Einstein prônait de sortir de sa zone de confort si on voulait réellement faire du changement. Toute son équipe est formée de jeunes qui proviennent de tous les horizons professionnels, même des arts. Puisque le nom de son parti est « Vrai changement pour Montréal » autant le faire, croit-elle, avec des gens qui ont regard neuf sur les choses et non des vieux routiers de la politique qui tiennent mordicus à ce que rien ne change réellement. Et l’argent? Car une campagne requiert tout de même une cagnotte. Comment sa formation va-t-elle se tirer d’affaire?
« Nous sollicitions en ligne. Et nous allons beaucoup utiliser les médias sociaux pour répandre nos idées. Et à ce propos je la pique un peu en lui faisant partager ma crainte de voir une femme au pouvoir contrôlant, n’en faire qu’à sa tête et ignorer les avis, surtout de ses collègues masculins. Elle sursaute un tantinet indignée. « Je n’ai pas la pensée unique. Au contraire, j’aime le choc des idées. Je vous rappellerai que j’ai mis sur pied en 2006 « Génération d’idées » une publication, dans un premier temps, du genre Cité libre, qui s’est transformée ensuite en forums de discussions. Justement pour être à l’écoute de ce qui se dit, ce qui se pense. Et je suis pour la consultation. » Rien à voir avec la « executive woman » preppy en tailleur qui peut présenter un aspect détestable.
Par souci éthique elle a quitté sa firme pour se consacrer totalement à sa campagne. Les vieux bonzes de la vie politique la toisent sans doute de haut. Mais attention! Cette jeune femme déterminée pour deux a dix grandes idées en tête. Elle en a fait connaître cinq au grand public, et se réserve le dévoilement des autres en temps voulu. Notamment son cadre financier au sujet de l’épineuse question des taxes. J’ai bien tenté de la cuisiner là-dessus, mais la possible future mairesse de Montréal est demeurée inflexible, avec ce sourire diplomatique qui invite à ne pas se faire insistant. Chaque chose en son temps. Fort heureusement pour ses adversaires, elle ne pourra pas rencontrer tous les électeurs en tête à tête. Car avec ces yeux-là qui vous fixent, toute résistance est vaine. Et ajoutez de bonne idées, c’est la totale. Elle pourrait reprendre à son compte, comme disait Pierre-Elliott Trudeau : « Watch me ».
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