« Ce sera pour nous notre base d’envol, autant pour notre client Bombardier et pour l’élargissement de nos activités sur le continent américain, si le marché le permet », a affirmé le président et chef de la direction d’Aérolia, Christian Cornille. « On considère que la proximité avec nos clients est un critère de notre productivité, a-t-il ajouté. Ce sera la plate-forme, pour nous, de notre diversification. »
Le bail initial de location de la filiale du géant européen EADS est de 15 ans et comporte trois options de renouvellement de cinq ans chacune. Ce projet s’inscrit dans la stratégie d’Aéroports de Montréal (ADM) de créer une zone industrielle dédiée à l’aéronautique, autant à Montréal qu’à Mirabel. En plus de Bombardier Aéronautique, plusieurs grands acteurs de ce secteur, dont Pratt & Whitney, ont des installations dans ce secteur.
OPÉRATION SÉDUCTION
Aérolia a beau avoir choisi le Québec pour sa première usine nord-américaine, il aura fallu beaucoup d’incitatifs financiers pour réussir à attirer la société française, qui compte plus de 3200 employés à l’échelle mondiale. ADM a investi 9,5 millions $ dans le projet et livrera un immeuble clé en main à l’entreprise pour « faciliter son établissement », selon le vice-président planification, ingénierie et construction d’ADM, Henri-Paul Martel.
UNE AIDE FINANCIÈRE DE 5 MILLIONS $
Le gouvernement Québécois accorde un prêt sans intérêts de 10 millions $ à Aérolia en plus d’une aide financière de 5 millions $, pour stimuler la création d’emplois, alors qu’Ottawa a injecté 2,4 millions $ dans le projet. De passage à Mirabel pour une cérémonie spéciale entourant la « pose de la première pierre » de l’usine, la première ministre Pauline Marois a reconnu qu’Aérolia aurait pu aller s’installer ailleurs. « Le Québec était attentif, a-t-elle dit. La forme d’aide que nous accordons, je crois, a fait pencher la balance, en plus de nos liens d’amitié avec la France. »
Le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, et la première ministre du Québec,
La première ministre Pauline Marois a refusé de dire si son gouvernement avait exigé certaines garanties à Aérolia si la société française devait élargir ses activités en Amérique du Nord. « Ce sont les termes habituels avec les entreprises que nous soutenons, a dit Mme Marois. Ce sont des discussions qu’on peut avoir (avec l’entreprise), mais on n’en parlera pas sur la place publique. »
Mme Marois était accompagnée pour l’occasion de son ministre des Finances, Nicolas Marceau, alors que le ministre de l’Agence de développement économique du Canada pour le Québec, Denis Lebel, était le représentant du gouvernement fédéral. Le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, était également présent.