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 »tenir tÊte » dÉjÀ un best-seller pour gabriel nadeau-dubois

Avec son essai, lancé jeudi soir au centre-ville de Montréal, il s’intéresse aux dessous du printemps érable, mais prend aussi position sur plusieurs autres dossiers, dont la souveraineté. « Tenir tête », un ouvrage de 224 pages, est une occasion de revenir sur les événements du printemps 2012, précise Gabriel Nadeau-Dubois. Des « injustices » ont marqué le traitement de la grève, affirme-t-il, et il souhaite par son livre « dissiper certains flous ». Il aborde entre autres les stratégies de l’organisation étudiante pour laquelle il a campé le rôle de porte-parole,

la CLASSE, dont le fonctionnement était bien différent de celui de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

« Léo Bureau-Blouin est le porte-parole étudiant qui s’est le mieux adapté au moule des communications et aux attentes manichéennes d’un monde politique dominé par les relations publiques », écrit-il d’ailleurs, à ce sujet. Outre les questions relatives au conflit étudiant, Gabriel Nadeau-Dubois prend position sur plusieurs autres thèmes de la vie sociale québécoise parce qu’il veut continuer à susciter les discussions sur la place publique, explique-t-il.

Dans son dernier chapitre intitulé « Tout ça pour ça? », Gabriel Nadeau-Dubois revient sur son héritage et celui de ses collègues impliqués dans le mouvement. Plusieurs citoyens ont l’impression que rien n’a changé, écrit-il d’entrée de jeu.

« Mais les gens du mouvement et les idées vont réapparaître, on va les revoir et ils vont continuer à défendre ces valeurs. On verra un jour les fruits de ce mouvement », a-t-il soutenu en marge du lancement.

Dans son livre, mais aussi jeudi soir lors de son lancement, Gabriel Nadeau-Dubois a réitéré son appui au mouvement indépendantiste.

La grève n’était pas un sursaut des citoyens, mais plutôt une étape dans la construction d’un pays, a-t-il lancé aux centaines de convives venus assister à l’événement. L’indépendance du Québec n’est pas très éloignée des préoccupations de la communauté étudiante, affirme-t-il, et a été en toile de fond du mouvement du printemps 2012.

« Ce n’est pas un enjeu qui était explicitement dans les revendications étudiantes, mais implicitement on sentait souvent cette préoccupation-là en filigrane. Je suis indépendantiste. Je crois que les projets d’émancipation sociale sont impossibles sans émancipation nationale », a-t-il indiqué en entrevue avec La Presse Canadienne, jeudi soir.

Marc Fortier, l’un des éditeurs de la maison d’édition indépendante Lux, a confié qu’il a commandé davantage de livres, mercredi, en constatant l’intérêt des libraires et du public pour l’ouvrage.

« On sent que nous sommes sur le point d’être en rupture de stock. Nous avons tiré à l’origine à 6000 exemplaires et nous réimprimons déjà, car le premier tirage était trop court », a-t-il indiqué.

Gabriel Nadeau-Dubois terminera en décembre son baccalauréat en philosophie. Il ne restera pas très loin des bancs d’école, alors qu’il entreprendra sa maîtrise en sociologie dès janvier.