PHILIPPE SCHNOBB
On le connaît comme journaliste à Radio-Canada. J’ai eu le loisir de le croiser à Radio-Canada, du temps où j’y étais. Je n’étais pas de sa gang et il était assez introverti. Du moins c’est comme ça que je me le représentais. On savait tous qu’il était gai, sauf lui, comme je me plais à ricaner avec ceux qui tardent à sortir du placard. Et voilà que du coup, il nous annonce qu’il est candidat dans l’Équipe Coderre dans Saint-Jacques, qui englobe le Village, et en prime il a fait son coming-out dans le cadre d’une entrevue remarquée au magazine Fugues. Je lui ai donc parlé et effectivement, c’est un gars métamorphosé que j’ai eu en bout de ligne et très heureux des choix qu’il a fait. Sans doute de prendre un bol d’air hors de Radio-Canada lui fait-il un bien énorme.
« Ça me travaillait déjà au moment d’un voyage au Brésil. J’ai envoyé un tweet à Denis Coderre pour lui faire part de mon désir de m’engager dans cette belle aventure. Cela a pris un peu de temps avant qu’on se rencontre. Quand j’étais journaliste, je me disais souvent, en voyant les politiciens : « Je ferais ceci, je ferais cela ». Mais si je n’avais pas fait le saut, je l’aurais regretté. Et monsieur Coderre ne craint nullement que je ne sois pas de son avis parfois. Il m’a même dit que c’est ce qu’il recherchait ». Et l’expérience du porte à porte le ravit : « Je m’attendais à voir des gens indifférents ou rageurs contre la politique. Mais non. Dans la grande majorité des cas, on a des choses à dire et ils veulent s’informer ». Il a nettement conscience des problèmes qui agitent son territoire et a des idées concrètes. Pour la proximité, on ne peut pas faire mieux que lui, puisque sur sa carte de visite on trouve son numéro de cellulaire. Chose certaine, la politique lui va comme un gant. C’est la belle surprise de cette élection.
DANIÈLE LORAIN
On l’aimait déjà beaucoup dans ses rôles au petit et au grand écran, et récemment dans la comédie musicale à succès Hairspray. Elle a décidé de se présenter à la mairie de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, au sein de la Coalition Marcel Côté. Sa mère, Denise Filiatrault, qui n’a pas la langue dans la poche, avait déjà balisé le terrain en traitant l’actuel maire Ferrandez d’imbécile. Si on connaît bien l’actrice, on sait moins qu’elle est détentrice d’un bac en communication et des études en maîtrise. C’est une lettrée qui débarque et qui sait dans quoi elle s’engage. « Je vis sur le Plateau depuis 1976 et de ma vie je n’ai jamais vu le quartier dans un tel état. Ferrandez est en train de le ruiner littéralement. On ne fait que se plaindre de lui ». Cet été, c’est Louise Harel qui l’a approchée. Danièle s’est donnée le temps de réfléchir. Mais c’était plus fort qu’elle, il lui fallait contrer Ferrandez.
« Quand je fais du porte-à-porte, je vois que les citoyens sont heureux de voir qu’il y a enfin une alternative ». Et d’ajouter que c’est essentiel, ces rencontres, soulignant qu’après tout ce sont les gens qui vous élisent. Et de là à m’énumérer la liste des horreurs du règne Ferrandez. Et la liste d’épicerie est longue. Décidément, elle connaît tous ses dossiers. Avec son fort tempérament, saura-t-elle la bouclée au nom du sacré saint principe de la ligne de parti? « Monsieur Côté est pour le vote libre. Pas besoin de partisanerie. Nous sommes là avant tout pour Montréal ». Une femme forte comme on en voit peu sur la scène politique au Québec.
SÉBASTIEN DHAVERNAS
Il va briguer un poste de conseiller dans le district Desmarchais-Crawford de Verdun, sous la bannière de l’Équipe Coderre. Un autre comédien qu’on estime énormément, qui s’est présenté avec insuccès pour les libéraux fédéraux dans Outremont. Sa feuille de route est longue, allant de collaborateur de René Lévesque dans le comté de Laurier pour le PQ en 1970, à chef de plateau réputé en doublage de films (un maître du genre), militant au sein de l’Union des artistes, a siégé au Tribunal fédéral des relations de travail artiste-producteur nommé par les Conservateurs, mais indépendant d’esprit. Il en a fait des choses. La politique est sans doute affaire de génétique, puisqu’un arrière grand-père a été maire d’Amiens, en France. Il demeure à Verdun avec sa compagne, la comédienne Michèle Deslauriers. C’est cette dernière qui a déniché le duplex où ils demeurent.
Ici avec l’équipe Coderre
Et pourquoi se présenter comme conseiller dans Verdun? « Il y a plein de choses à faire dans la ville. Et je crois qu’on peut mettre l’accent sur la culture comme élément de revitalisation. Je tiens beaucoup à ce qu’on érige entre autres une Maison de la culture. Je m’inspire aussi d’un projet vénézuélien qui a été reproduit dans le monde, « El systema », qui initie les jeunes à la musique. C’est normal que je prône l’essor culturel. J’ai participé d’ailleurs à l’élaboration de la plateforme culturelle du parti ». Il sait dans quelle galère il se lance, car comme il le dit, « la politique, c’est l’art du possible ».
PATRICIA TULASNE
C’est la surprise de dernière minute. La comédienne se présente comme indépendante, rien de moins qu’à la mairie de Montréal. Et sera-t-on surpris qu’elle fasse de la défense des animaux domestiques une de ses priorités électorales? Invitée sur le plateau de Denis Lévesque, elle s’est emportée contre tous les politiciens existants, qui sont à ses yeux complètement déconnectés des citoyens. Elle a rappelé comment la ville était devenue sale, avec si peu de services. Elle demeure dans Hochelaga-Maisonneuve. Elle ne se fait pas d’illusions sur l’issue de sa campagne. Mais elle croit que le simple fait de participer va lui offrir une tribune pour exprimer ce qui lui tient à cœur. Et de reparler encore une fois de ces petites bêtes qui lui tiennent tant à cœur.
Elle s’insurge que Montréal veuille ériger un super chenil pour recueillir les animaux errants au coût de 25 M$ avec un fond de roulement de 8 M$ par année. Des sommes qu’elle qualifie de pur gaspillage. Elle prône au départ la stérilisation des chats. Car Montréal est reconnue, sur le continent nord-américain, comme la ville des chats, qui marquent de façon odorante leur territoire, comme on le « sent » trop bien. Aussi elle prône de désengorger la circulation avec l’instauration d’artères majeures en sens unique et de refaire la signalisation.
MARIE PLOURDE
Elle se présente dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal avec Projet Montréal. Si vous ne voyez pas sa photo, mais plutôt un nom et un point d’interrogation, c’est que madame n’a pas daigné nous contacter, ni elle, ni l’attachée de presse du parti. Et en tentant de la joindre coûte que coûte, on s’est rendu compte de la désorganisation totale au sein du parti. À la réception de la formation politique, on a eu un moment d’interrogation à la mention de son nom, puis on nous a demandé dans quel arrondissement elle se présentait!!! Attaboy, ça va mal à la shop, comme on dit. Et on dit volontiers que l’indifférence est la forme ultime du mépris. En ne donnant pas suite à nos appels répétés, non seulement nous crache-t-elle dessus, mais en plus elle méprise un média qui se veut le pont entre un vaste lectorat et les instances politiques.
C’est d’autant plus inadmissible que cette candidate est issue du monde des médias. Elle sait pourtant à quelles contraintes nous sommes soumis. La candidature de Marie Plourde est la grande déception de cette campagne électorale. C’est à se demander ce qu’elle est venue faire là. Et le délabrement interne des communications au sein du parti nous fait craindre le pire pour Projet Montréal, qui clame à tout vent sa compétence. Ils ne sont visiblement pas prêts à se qu’on leur confie les milliards de la Ville. L’exemple du Plateau-Montréal que détient Projet Montréal ne laisse augurer rien de bon.